Lancer un programme LMP1 par les temps qui courent est osé. Rebellion Racing s’est lancé, OAK Racing est en pleine réflexion, ADESS est passé en LMP2 et HPD attend. Tel est le constat à cinq mois du coup d’envoi du Championnat du Monde d’Endurance Saison 3. Si les moteurs ne manquent pas, les châssis se font plus rares. Nicolas Perrin fait partie de ceux qui y croient même si cela prendra un peu plus de temps que prévu. En mai dernier, Perrinn Limited s’est mis en chantier de lancer une nouvelle LMP1 pour 2014. Ce projet est en gestation depuis 2011 et la nouvelle réglementation LMP1 2014 lui permet d’entrevoir de grandes ambitions. Ces derniers temps, les nouvelles du projet LMP1 monté par Nicolas Perrin ont été plutôt rares mais l’homme fort de Perrinn Limited a tenu à nous rassurer. La LMP1 est toujours d’actualité avec la récente intégration d’un système hybride et de quatre roues motrices.
Le projet LMP1 est toujours en cours ?
« Oui et nous n’avons à aucun moment envisagé une autre piste. Certes, le marché LMP1 2014 ne s’est pas ouvert comme nous le souhaitions. On espère qu’il y a aura des évolutions pour 2015. Nous croyons dans notre projet. Pour moi, la catégorie LMP2 est trop encombrée et il n’était pas judicieux de passer dans cette catégorie. Les projets sont déjà suffisamment nombreux. Notre modèle n’est pas de faire une auto répondant au coût maîtrisé. »
L’objectif est de concourir dans la catégorie LMP1 réservée aux équipes privées ?
« Nous sommes pleinement concentrés sur le développement d’une LMP1 de type constructeur. L’objectif est bien d’aller jouer les premières places. Le travail sur l’auto se poursuit et nous continuons le développement. Depuis peu, nous avons mis en place un système hybride, l’auto recevant quatre roues motrices. L’auto est conçue pour cela. Je le répète, Perrinn Limited vient en LMP1 avec une véritable auto de constructeur. En faisant, des simulations, nous avons bien compris que l’on ne pouvait pas briller au Mans sans un système hybride. Le but avoué est bien de rivaliser avec les constructeurs. La mise en place des quatre roues motrices prend une part importante dans le projet. C’est un vrai plus en tant qu’argument de vente. »
Le système hybride n’était pas prévu initialement ?
« Maintenant on a ce système hybride. On a vite compris que l’on aurait un certain déficit avec une auto non hybride. Il y a l’option des 8 mégajoules. Ce n’est pas un hasard si toutes les autos typées constructeurs auront quatre roues motrices en 2014 »
Quel est le programme à court terme ?
« Nous finalisons actuellement les détails de la conception. La priorité est de fabriquer une auto et de la montrer en 2014. Si nous en avons la possibilité, nous la ferons rouler nous-mêmes. Il nous faut montrer le produit mais nous sommes confiants dans le concept. Il faut convaincre les bonnes personnes que le produit est bon mais le timing est trop court pour faire rouler l’auto en compétition en 2014. Il est impératif de mettre la LMP1 sur ses roues un an avant les 24 Heures du Mans et de faire un maximum de tests. Je suis en contact permanent avec des partenaires potentiels mais la prise de décision est assez longue. Je reste persuadé que le catalyseur est de montrer le produit fini. L’auto est de qualité. »
Qu’en est-il de la motorisation ?
« Déjà, il faut savoir que le système quatre roues motrices n’a pas été facile à intégrer. Niveau motorisation, la flexibilité est bien là avec six motorisations au choix. La sélection du moteur se fera ultérieurement. Il faut comprendre l’architecture en termes d’efficacité. On prend le temps pour faire le bon choix. »
La confiance est donc de mise pour que le projet arrive à terme ?
« Nous sommes en relation étroite avec l’ACO et la FIA. L’auto a été présentée à la FIA pour une pré-homologation. Je travaille sur le projet quotidiennement, notamment au niveau de l’aéro. Antoine Geslain, que l’on a vu chez Courage, est en charge de la conception mécanique. Au début du projet, nous étions assez nombreux mais vu que nous arrivons à terme, nous ne sommes plus que trois. Il ne faut pas oublier que tout a débuté il y a maintenant trois ans. »