Si jusqu’à présent MyLMP1 n’était que virtuelle, la LM P1-H conçue par Perrinn Limited est maintenant plus concrète avec la maquette de MyLMP1. Il n’est pas encore question de prendre la piste mais le projet de construction d’une LM P1 hybride alignée par MyTeam prend forme petit à petit. Pour Nicolas Perrin, la feuille de route reste identique à celle du départ : rouler en FIA WEC et prendre part aux 24 Heures du Mans face aux Audi, Nissan, Porsche et Toyota. L’art et la manière de construire une auto capable de rivaliser avec les mastodontes de la catégorie reine de l’Endurance. Alors que MyLMP1 s’offre un tour d’Angleterre avant d’aller à la conquête d’autres pays européens tels la France, l’Allemagne ou l’Italie, un point avec Nicolas Perrin s’impose…
MyLM1 prend vraiment forme avec cette maquette. Un vrai plus pour le projet ?
« C’était important pour nous de construire et montrer cette maquette. Nous allons maintenant pouvoir passer plus de temps à l’extérieur pour montrer la réplique de l’auto et voir ce qu’il en ressort. Cela permet de rendre le projet nettement plus concret. MyLMP1 sera à Oulton Park pour la Gold Cup, à Croft avec le BRDC et à Brands Hatch avec le Supercar Challenge. Ensuite, il sera temps de se rendre dans d’autres pays européens. Avec cette maquette, on fait grossir MyTeam et le nombre de membres. »
L’idée est de fédérer encore plus ?
« On augmente forcément la perception du projet pour faire venir les investisseurs. C’est la partie importante du projet. Je suis globalement satisfait car les gens comprennent ce que l’on veut faire. On travaille d’arrache pied pour que le tout aboutisse le plus rapidement possible. La prochaine étape est la construction de MyLMP1. Pour le moment, le tableau de marche est respecté. Avant de montrer la « vraie » LM P1, on transporte la maquette. C’est mieux qu’une banale carte de visite. Il y a beaucoup de projets virtuels. Cette maquette nous permet de nous identifier comme un projet concret et sérieux. »
Le problème principal reste le même pour tout le monde. Il faut trouver les fonds nécessaires…
« Le sport automobile actuel coûte plus d’argent qu’il ne rapporte. En tennis, on met 5000 euros pour acheter tout le matériel et il est possible de récupérer 1 million. En sport automobile, un team dépense 1 million d’euros pour en gagner 5000. A nous d’inverser la tendance. On fait quelque chose d’innovant et de différent. Ce qui est sûr, c’est que commercialement parlant, il faut que ce soit différent. A moi de donner confiance aux investisseurs. »
La confiance reste de mise ?
« C’est un travail de longue haleine mais la confiance est là. Il est clair que je souhaite entamer la fabrication de l’auto le plus tôt possible. L’idée est dé débuter avant la fin de l’année. Outre le fait de pouvoir faire rouler l’auto, nous sommes aussi prêts à en vendre. Nous avons plusieurs cordes à notre arc. Je suis confiant sur la compétitivité de l’auto sachant qu’il y a la possibilité de la faire évoluer rapidement. La force de MyTeam est le pool important qui a étudié l’auto de fond en comble. C’est une force de développement importante. La base est bonne, il faut maintenant le prouver à tout le monde. Nous avons déjà franchi une belle étape. »
Ce n’est pas trop compliqué d’avoir la casquette de concepteur et chef d’entreprise ?
« Je me considère avant tout comme un sportif de haut niveau, bien plus que mon rôle d’ingénieur. J’ai un vrai objectif personnel à atteindre. Avant que la performance de l’auto soit reconnue, il y a un gros travail de fond. Je me suis mis dans la peau d’un sportif de haut niveau. De cette manière, j’engage quelque chose d’unique qui est d’aller au plus haut possible de la planète Endurance. C’est un vrai projet de sportif de haut niveau. Il y a de l’intérêt sachant que les gens ont tendance à plus suivre le projet lorsqu’il est proche de la fin. »
L’échéance piste reste la même ?
« Je tiens à aller au Mans avec une équipe et une auto en tant que sportif. L’échéance d’entrer en compétition est prévue pour 2016. On ne peut aller au Mans que si la préparation est optimale. A nous de saisir les opportunités qui se présentent. De plus en plus de gens ont connaissance du projet, ce qui est fascinant pour moi. »