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Nico Jamin (Champion 2015 USF2000) : “L’endurance m’a toujours attiré”

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Le pilote automobile français s’exporte bien cette année. Patrick Pilet a décroché le titre en GT Le Mans dans le TUDOR Championship, et Nico Jamin est le nouveau champion USF2000 –la première étape de la filière Mazda, la Road to Indy, dont certains champions ont fait ou font une belle carrière, comme Dan Wheldon, Bryan Sellers, Jonathan Bomarito ou encore Sage Karam- succédant ainsi à Florian Latorre, lui aussi français.

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Nico, qui aura 20 ans en décembre, disputait sa seconde saison en USF2000 –avec une monoplace portant sur ses flancs la mention  « Racing for  France »-, cette saison avec la Cape Motorsports, et a dominé le championnat, obtenant 9 victoires –dont les deux sur le Speedway d’Indianapolis- , 13 pole positions et 15 podiums, remportant le titre avec 457 points contre 385 points à son second.

Nico Jamin a également couru en France cet été. Il a couru sur une Norma M20 FC du team CD Sport les 12 Heures du Paul Ricard, dans le cadre du Challenge d’Endurance Protos de la VdeV Endurance Series. Pour ses débuts sur une CN, il avait réalisé le deuxième chrono des essais disputés en nocturne dans un plateau plus que compétitif.

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Il va débuter en GT à la fin du mois en prenant part à la FARA Miami 500 –sous l’égide de la FARA (Formula Automobile & Racing Association) avec une Audi R8 LMS engagée par ANSA Motorsports. Nico a bien voulu répondre à quelques questions.

Comment as-tu débuté en sport automobile?

”J’ai commencé le sport automobile très tard comparé à la plupart des autres pilotes puisque j’ai débuté à l’âge de 14 ans en karting. J’ai joué au tennis toute ma jeunesse pendant 12 ans, et j’avais de grandes ambitions en tennis mais des problèmes de genoux m’ont obligé à arrêter la compétition. Mon père roulait un peu en Clio Cup en France et c’est comme ça que j’ai commencé à mettre les pieds dans les paddocks. Je suis très vite devenu passionné et je me suis essayé au karting à l’âge de 14 ans. À 15 ans mon père m’achetait mon premier kart et je disputais ma première saison en compétition. Les résultats étaient très satisfaisants pour une première année, avec des podiums niveau régional et top 15 au championnat de France… Nous avons décidé de ne pas perdre trop de temps en karting, et c’est comme ça que je me suis retrouvé en F4 dès 2012 pour ma première saison en monoplace.”

Pourquoi es-tu parti courir aux USA? 

”Après deux saisons passés à rouler en Europe, en championnat de France de F4 puis en formule Renault 2.0, nous avons compris que le marché des pilotes sur la scène européenne était extrêmement bouché, et qu’il serait très compliqué d’arriver au plus haut niveau de la monoplace européenne, puisque cela nécessite énormément d’argent, en plus du talent, et que l’entonnoir était extrêmement petit à la fin. C’est pourquoi nous avons décidé avec mon entourage de tenter l’aventure aux États-Unis puisqu’il existe une vraie filière pour les jeunes pilotes avec Mazda pour accéder au plus haut niveau des États Unis, l’Indycar (Mazda Road to Indy). Cette filière donne une réelle chance de réussite pour les jeunes pilotes talentueux, puisque à chaque fois que l’on gagne notre catégorie, Mazda nous donne l’argent nécessaire pour monter dans la catégorie au dessus, jusqu’à atteindre l’indycar.”

Comment s’est faite ton adaptation là-bas en 2014?

”Mon adaptation aux États Unis en 2014 s’est faite assez naturellement. Je m’y suis tout de suite senti très à l’aise et j’adore l’esprit de la course là bas, avec cette notion de show à l’américaine. Bien sûr j’ai dû apprendre beaucoup de choses, les circuits qui sont très différents, beaucoup plus anciens qu’en Europe, énormément bosselés et plus dangereux, l’apprentissage de la course sur ovale, qui est beaucoup plus difficile que cela n’y paraît, c’est un vrai apprentissage et un pilotage très différent; sur les différents circuits en ville et avec les départs lancés. Ma première saison n’a pas été positive en termes de résultats, puisque nous n’avions pas vraiment fait le bon choix d’équipe, et ça a été une saison assez difficile. J’ai dû changer d’équipe en milieu de saison, etc…, mais j’en ai profité pour apprendre au maximum et me préparer pour une bonne saison 2015, où j’ai réussi à décrocher un volant dans la meilleure équipe (Cape Motorsports / Wayne Taylor Racing, et gagné le championnat.”

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Est-ce que le championnat US F2000 est très structuré financièrement ? 

”Le budget varie légèrement en fonction des équipes, mais cela varie aux alentours de + ou – 200 000€.”

Quelle est la puissance d’une F2000 ? (cylindrée, poids ?)

L’USF2000 est un moteur Mazda 2l, qui développe 190cv environ pour 550 kg pilote inclus

A quelle Série l’USF2000 sert-elle de courses support ?

”Les trois catégories de la Mazda Road To Indy (USF2000, ProMazda et Indylights) sont sur chaque meeting en support des courses d’Indycar, ce qui est génial à vivre en tant que pilote puisque nous courrons devant au moins 100 000 spectateurs sur chaque course, et nous participons au mythique week-end des 500 miles d’Indianapolis qui amène environ 400 000 spectateurs.”

Tu as remporté le  titre en établissant un bon nombre de records. As-tu été surpris par cette série de succès ? Est-ce que ce titre te vaut une attention plus grande de la part de Mazda? 

”Effectivement nous avons effectué une saison extraordinaire avec mon équipe. J’ai battu presque tous les records historiques de la série établie par des pilotes comme Sage Karam ou Jr Hildebrand qui sont maintenant pilotes d’Indycar mais qui étaient passés par les mêmes catégories que moi il y a quelques années. Nous sommes très fiers de ce que nous avons accompli cette année! Nous avons été un peu surpris car je sortais de 2 saisons assez compliquées, mais le travail a finalement payé et l’équipe a fait un boulot extraordinaire toute l’année. Nous savions que tout était possible en signant avec eux, et je pense qu’on ne pouvait pas espérer beaucoup mieux, le bilan de fin de saison est très positif. Ce titre et ces records m’ont apporté une vraie attention supplémentaire de la part de toute les équipes dans les paddocks de la Road to Indy, et bien sûr une attention très proche de la part de Mazda. Ils ont un programme LM P2 aux États Unis, mais leur line-up de pilotes est complet pour la saison. J’espère tout de même décrocher un essai, et peut être remplacer un pilote si le besoin s’en fait sentir sur leurs protos dans une des courses IMSA l’année prochaine.”

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Quels circuits as-tu préféré cette année?

”J’ai beaucoup apprécié Toronto, c’est un circuit en ville très technique, très bosselé et le centre ville est vraiment cool! L’atmosphère y est toujours sympa! Mais mon meilleur souvenir de cette année est évidemment ma double victoire à Indianapolis. Lorsque vous entrez dans l’enceinte du Speedway, c’est vraiment une sensation très spéciale que vous ne pouvez retrouver qu’à Indy. J’y ai réalisé les 2 poles et les 2 victoires. Embrasser les briques en tant que vainqueur à la fin de la course était le meilleur moment de cette saison.”

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Avec quel team courras-tu en 2016? 

”Rien n’est décidé à ce niveau pour le moment. La trêve hivernale est encore longue et nous avons le temps d’y travailler. J’ai déjà réalisé des essais avec l’équipe championne en titre (Pelfrey), et ça s’est extrêmement bien passé. Je roule en essais la semaine prochaine à Sebring avec mon équipe de cette année (Cape Motorsports).”

Le Pro Mazda, en 2016, tu l’envisages comme une année d’apprentissage ou as-tu déjà des ambitions ?

”Mon objectif en ProMazda l’année prochaine est clairement de gagner dès ma première saison. La voiture est assez proche de l’USF2000 en performance, ce n’est pas un très gros step mais je dois y passer et prouver mes performances une nouvelle fois! J’adorerais faire un copier coller de ma saison 2015 si possible… L’avenir nous le dira, mais il y a clairement un seul objectif, la victoire.”

La filière Mazda, la  « Road to Indy » conduit en principe vers une carrière monoplace, mais  serais-tu intéressé par le prototype et l’endurance ? Est-ce que Le Mans te fait rêver ?

”L’endurance m’a toujours attiré, et j’adorerais trouver un programme d’endurance en parallèle de la monoplace. Le Mans me fait bien évidemment rêver, comme tout pilote je pense! Je suis ouvert à toute proposition pour un programme proto, aux États Unis ou en Europe. Nous sommes en train de travailler pour trouver des opportunités pour l’année prochaine!”

Tu as couru une fois cette année en VdeV sur le circuit Paul Ricard (2ème temps des qualifs, je crois). La conduite de la Norma est-elle très différente de celle de ta monoplace US ? Aimerais-tu refaire du VdeV, avec une CN ou une LMP3 ?

”Je connaissais l’équipe CD sport puisque j’avais effectué quelques journées de training en formule Renault il y a quelques années en Europe, et nous étions resté en contact. Ils avaient besoin d’un pilote pour les 12 Heures du Castellet, et j’ai pensé que c’était une très bonne opportunité pour moi d’avoir une première expérience en proto en endurance, et d’expérimenter la conduite de nuit, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Je me suis habitué très rapidement à l’auto et j’ai effectué le 2ème temps général en qualif de nuit, donc j’étais très satisfait et l’équipe également. En course nous avons eu pas mal de soucis mécanique donc nos chances de victoires se sont rapidement envolés malheureusement. Comme l’endurance m’intéresse aussi, j’adorerais revenir à l’occasion en 2016 dans les paddocks VdeV, pour une endurance sur une Norma ou même avoir la chance d’essayer la nouvelle LM P3 qui semble être une superbe voiture. 

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En addition de cela, j’ai effectué une course en IMSA lites avec l’écurie ANSA Motorsports début 2015, en ouverture des 12 Heures de Sebring, pour commencer à mettre un pied dans les paddocks IMSA et entrer en contact avec les teams d’endurance. J’ai terminé 3ème à Sebring pour ma première course en proto, c’était un résultat très satisfaisant.”

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Le Cape Motorsports qui te faisait courir cette année est lié au Wayne Taylor Racing. Est-ce que Wayne Taylor suit de près les courses d’USF2000 ?

”Effectivement Cape Motorsports a une liaison avec le Wayne Taylor, et Dominic Cape est un ami très proche  de Wayne Taylor. Je sais que Wayne suit nos résultats de très près, et ils échangent des appels téléphoniques après chaque course pour debriefer et parler de la performance des pilotes. Le Wayne Taylor est une des meilleures équipes d’endurance prototype aux États-Unis et j’espère avoir la chance de pouvoir piloter pour eux un jour.”

 

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