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Morgan Moullin-Traffort (AKKA-ASP) : “Il peut se passer beaucoup de choses”

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Cinq questions pour quatre (possibles) champions ! Avant la Finale sur le Circuit Paul Ricard, les 24 et 25 octobre, quatre équipages peuvent encore prétendre au titre de Champion de France FFSA GT 2015. Tout au long des dix jours qui viennent, un pilote de chacun de ces équipages nous confiera ses impressions avant ce rendez-vous décisif.

Après Mike Parisy, seconde interview aujourd’hui avec Morgan Moullin-Traffort. Associé à ses coéquipiers Jean-Luc Beaubelique et Rino Mastronardi, qui remplace Philippe Giauque malheureusement blessé, le pilote de la Ferrari/AKKA-ASP n°20 est actuellement 3e du classement, avec 132 points, à 31 points des leaders, les pilotes de la Porsche n°1 d’IMSA Performance Matmut.

Comment abordez-vous cette finale, tes coéquipiers et toi ?

Très bien, car c’est un petit miracle d’être encore en course avant cette dernière manche de la saison. Vu le nombre d’abandons que l’on a subi (trois, ndlr), cela veut dire que l’on a été performants quand nous étions en piste. C’est vraiment dommage qu’il y ait eu ces petites bêtises pour nous ralentir. Sans elles, nous nous serions retrouvés terriblement mieux placés (sic). Mais c’est comme ça. Quand j’ai été champion en 2013 avec Fabien (Barthez), nous avions couru quatorze courses et scoré quatorze fois. C’est ce que l’équipage d’IMSA Performance Matmut a su réaliser cette année. De notre côté, nous avons connu trois courses blanches. On pensait même que tout était fini après la course du samedi à Navarra (ponctuée d’un abandon sur problème mécanique, ndlr). Mais voilà, dans le sport auto, rien n’est jamais fini. Qui aurait cru que Sport Garage ne marquerait aucun point lors de cette manche espagnole ? Nous, le lendemain, on a gagné et on s’est relancé. Cela nous laisse une chance d’espérer, minime, certes, car on compte 31 points de retard et que l’on aura 20 secondes d’handicap-temps lors de la course 1 au Paul Ricard, mais nous y croyons à fond !

Quelles seront les clés de cette finale ? Qu’est-ce qui peut faire la différence ?

Nous n’allons pas regarder ce que font les autres. Nous n’avons aucune pression. Nous sommes là par passion. C’est un bonheur de conduire ces voitures, d’être avec des équipiers et un team tels que ceux-là. Nous n’allons donc pas nous prendre la tête avec le titre. L’objectif sera d’abord de faire un week-end plein, pas forcément de gagner les deux courses, mais de marquer des points dans les deux, ce que nous n’avons pas su réussir jusqu’à présent. Ensuite, on verra. Une chose est sûre : nous n’avons rien à perdre. Tant que sur le papier, c’est jouable, nous y croirons.

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Quels sont vos atouts dans cette course au titre ?

Il s’agit d’un tout, l’équipage, le team, l’expérience de Jérôme (Policand, le team manager d’AKKA-ASP). On est un peu comme une famille. Jean-Luc Beaubelique connait, par ailleurs, très bien la Ferrari, il est certainement l’un des Gentlemen à avoir le plus roulé dans le 458 Italia ces dernières années. De mon côté, j’ai l’expérience des fins de saison à pression. Cela fait trois années de suite que je me retrouve à jouer le titre lors de la dernière épreuve. Et puis, nous sommes très motivés. Je le répète, c’est génial de pouvoir en être là. Enfin et surtout, Philippe Giauque nous pousse énormément. Il est fou ce Suisse (rire) ! A Navarra, alors qu’il venait d’avoir son accident, qu’il n’était pas bien du tout, il envoyait des mails toutes les cinq minutes à Jérôme ! Moi, il m’appelle tous les jours, savoir si on a étudié la vidéo, si on est en forme, etc. ! Il est surmotivé et nous, cela nous transcende !

La finale de l’an dernier, dans laquelle tu étais impliqué, a montré que tout était possible. Quels enseignements en tires-tu ?

Que même avec beaucoup de retard, il faut toujours y croire. Tant que mathématiquement ce n’est pas joué, tant que le rideau n’est pas tiré, nous devons y croire. Bien sûr, cela va être compliqué, mais nous y allons pour gagner. Après, le fait que nous ayons signé une pole et réalisé un podium l’an passé avec Philippe (Giauque) ne rentre pas trop en ligne de compte. Le circuit, dans sa configuration, n’offre pas énormément de possibilités de doubler ou de créer beaucoup d’écarts. On verra. Encore une fois, il peut se passer beaucoup de choses, à l’image de cette finale 2014.

Quel serait le scénario idéal pour vous ?

L’idéal, ce n’est pas compliqué, serait de partir devant sur la grille lors de la course 1, au moins devant la Porsche d’IMSA Performance Matmut, puis de réussir à creuser l’écart rapidement afin de diminuer l’influence de nos 20 secondes d’handicap-temps. Si l’on atteint un bon résultat dans cette course 1, on lâche tout le dimanche ! Dans tous les cas, nous devons reprendre un maximum de points dans cette première course. Ensuite, nous verrons bien le dimanche à 15h00 où nous en serons. Personnellement, je suis gonflé à bloc. Je ne lâcherai rien. De toute façon, titre ou pas titre, ce n’est pas dans mes gènes de me présenter en dilettante. Nous allons y aller à fond !

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