Avec un papa quadruple lauréat des 24 Heures de Spa et un oncle victorieux à deux reprises, Maxime Martin ne pouvait que tomber sous le charme de la classique ardennaise.
Si le Bruxellois n’a jamais caché son amour pour cette course à nulle autre pareille , force est de constater que cette dernière ne lui avait jamais vraiment réussi avant cette mémorable édition 2016.
Ainsi, si en 2011 Mad Max se signalait en décrochant une pole position surprise avec la BMW Z4 GT3 fraîchement acquise par le Marc VDS Racing, la belle aventure prenait fin au bout de quelques heures à peine suit à des soucis techniques.
En 2012, toujours sur une BMW Z4 GT3 affûtée à Gosselies, Maxime épatait la galerie en marchant littéralement sur l’eau! En effet, peu avant le cap des 6h de course, la pluie s’abattait violemment sur le tracé spadois. Le fils de Jean-Michel, en véritable funambule, sortait la big attack, reprenant jusqu’à 10 secondes au tour, voire plus, à ses adversaires (dont le futur vainqueur Frank Stippler) pour pointer en tête au premier quart de l’épreuve et grappiller de précieux points au championnat.
Une véritable démonstration de force qui lui vaudra le surnom de…Moïse!
Las, des safety-cars à répétition, un drive-through imposé à son équiper Markus Palttala pour non respect des limites de la piste lors des essais…libres (!), ainsi que de petits contretemps ne lui permettront pas de se classer mieux que 4e.
En 2013 et 2015, Maxime Martin semblait bien parti pour décrocher la timbale mais, alors qu’il menait largement les débats, il était trahi par deux fois par la mécanique de sa BMW Z4 GT3!
Et que dire de l’édition 2014 qui le voyait abandonner en plein de cœur de la nuit suite à un contact avec un…lièvre et ce après que son équipier Jörg Müller ait été copieusement retardé suite à une incompréhension avec un autre concurrent en début de parcours!
Loin de se démonter, le pilote BMW Motorsport a remis l’ouvrage sur le métier tout en conservant son sourire légendaire. Bien lui en a pris! Le double tour d’horloge 2016 s’assimilant à un véritable conte de fée!
La BMW M6 GT3, partagée avec Philipp Eng et un Alexander Sims étincelant lors de ses relais nocturnes, tourna comme une horloge tandis que les membres du ROWE Racing ont réalisé un véritable sans faute lors des nombreux pit-stops et ce tout en effectuant des choix stratégiques judicieux.
Ainsi, dimanche en fin de matinée, alors que le ciel s’assombrissait et que la pluie commençait à tomber assez vigoureusement sur le circuit, décision fut prise de laisser Maxime en piste, chaussé de pneus slicks, tandis que les rivaux du Phoenix Racing optaient sur le champ pour des gommes pour piste humide.
Si, dans un premier temps, Christopher Mies et son Audi se rapprochaient de la Bavaroise, la pluie finissait par s’estomper et le tracé séchait assez rapidement. Si bien que Martin, impressionnant de maîtrise dans des conditions pourtant loin d’être évidentes, pouvait à nouveau hausser le ton tandis que l’Audi frappée du dossard n°6 se retrouvait en délicatesse avec ses gommes usagées. Les troupes d’Ernst Moser commettait l’erreur d’insister et le pneu arrière gauche finissait par exploser, entraînant un début d’incendie fatal au bolide aux anneaux.
La voie n’était pas libre pour autant pour la BMW M6 GT3 n°99, laquelle devait encore repousser les assauts de la Bentley de Soulet/Soucek/Reip.
Maxime Martin et Alexander Sims, chargés des derniers relais, ne s’en laissaient pas conter et résistaient avec bravoure tandis que la formation de Hans-Peter Naundorf gérait avec un calme olympien la violente averse précédant l’arrivée, là où les Bentley boys confondaient vitesse et précipitation!
“Moïse” pouvait exulter, cette victoire tant convoitée s’offrant enfin à lui! Une victoire (la 23ème pour BMW!) qui, au vu du talent du gaillard et de la passion que voue son employeur pour les 24 Heures de Spa, en appelle d’autres!