Sur la grille de départ des 250 Kilomètres de Motegi (Motegi GT 250Km Race), dernière manche du Championnat Super GT 2015, la NISSAN MOTUL GT-R n°1 de l’équipe NISMO est partie de loin. Les qualifications du samedi s’étaient en effet déroulées sous une pluie battante, ne permettant pas à la la GT-R n°1 de faire mieux que le 12ème temps.
Pour le duo Quintarelli/Matsuda, l’objectif du weekend était clair : terminer la course au minimum à la cinquième position, et surtout devant la voiture n°12, qui les précédait au classement des équipes de 3 points (85 points pour la n°12 et 82 points pour la NISSAN GT-R n°1), ainsi que de 2 points au championnat des pilotes (66 points pour Yasuda/De Oliveira et 64 pour Quintarelli/Matsuda).
Avant le départ de la course, chez NISMO et son partenaire Michelin Motorsport, les visages étaient tendus, la concentration à son comble. Une victoire en Super GT est autant une question de prestige que de suprématie technique. Dans ce championnat si relevé, les constructeurs nippons sont poussés dans leurs retranchements technologiques, ainsi que les quatre fournisseurs de pneumatiques, tous d’envergure mondiale.
Michelin est « l’étranger », celui qui vient d’Europe pour défier les trois manufacturiers locaux. Un défi de taille, un exercice réussi pour la firme française, qui avait déjà remporté 3 titres lors des 4 dernières saisons, le dernier en 2014, déjà avec NISMO et Quintarelli/Matsuda.
Au départ des 250 Kilomètres de Motegi la piste était mouillée, le ciel gris, mais des éclaircies étaient déjà visibles à l’horizon. Les prévisions météo étaient positives puisqu’annonçant l’arrivée du soleil durant la course. Des conditions de piste variables donc, idéales pour capitaliser sur les performances et la polyvalence des pneus… exactement ce que Michelin recherchait pour propulser son partenaire depuis la 12ème position jusqu’à la tête de course.
C’est le pilote italien Ronnie Quintarelli qui prend le volant de la GT-R n°1 le premier. Son départ lancé est bon, il gagne une place d’emblée, lançant sa course de la meilleure des façons. Les tours ce succèdent et la NISMO est rapide, très rapide ! Quintarelli est 10ème, 9ème et ainsi de suite jusqu’à la sixième position, 13 secondes derrière la voiture n°12, après 13 tours seulement.
Les pneus pluie Michelin sont en température et à l’aise sur la surface séchante. Le pilote italien les porte jusqu’à la limite de leur adhérence et enchaine les chronos. Au fil des tours, l’écart le séparant de la n°12 se réduit pour atteindre les 9 secondes.
C’est le moment des arrêts aux stands. Les GT500 y passent l’une après l’autre… mais pas la NISMO. Quintarelli continue… jusqu’au moment où la voiture n°12 est contrainte de s’arrêter. Pendant que ses adversaires ravitaillent, l’Italien accélère le rythme pour rentrer à son tour deux boucles plus tard. L’équipe monte les pneus Michelin slicks et le japonais Tsugio Matsuda prend le volant de la GT-R n°1.
Ralentie par des pneus qui montent difficilement en température, pendant ce temps, la voiture n°12 perd du terrain. En sortant des stands, la NISMO est deuxième et la n°12 quatrième.
Après quelques tours sous régime de voiture de sécurité, pour retirer des débris de la piste, le Twin Ring Motegi devient le théâtre d’une des plus belle batailles du Super GT. Tsugio Matsuda hisse la GT-R de l’équipe NISMO, partie 12ème, en tête de la course à 14 tours du but.
Le Japonais de NISSAN est poursuivi par la voiture n°37, bien déterminée à s’imposer. Matsuda engage un duel rendu plus époustouflant encore par de nombreux dépassements de GT300, avant de céder sa place en évitant ainsi le risque d’un contact qui aurait pu compromettre ses chances de titres.
La NISSAN GT-R n°1 de NISMO coupe la ligne d’arrivée en deuxième position, la voiture n°12 finissant quatrième, la prouesse est accomplie : NISSAN NISMO, Quintarelli/Matsuda et Michelin sont les Champions Super GT 2015 !
Il s’agit du quatrième titre en cinq ans pour le Groupe français.
Pascal Couasnon, Directeur Michelin Motorsport : « Nous sommes très satisfaits de cette victoire, obtenue dans un contexte fortement concurrentiel. En Super GT, Michelin développe sans cesse de nouvelles technologies permettant de repousser encore plus loin les limites du pneu en termes de performance, mise en régime, constance, etc. ».
« Chaque année, nos concurrents progressent et parfois de façon importante, par conséquent, notre équipe de développement mène un travail d’innovation. Ainsi le Super GT devient un laboratoire extraordinaire ».
« Enfin, je tiens à souligner la ferveur du public qui se déplace toujours nombreux sur les manches du Super GT. Le championnat est donc une belle plateforme de communication pour Michelin. Au Japon, le Groupe prouve par ses victoires en Super GT les qualités de ses pneus dans un pays de passionnés d’automobile, dans lequel Michelin est à la conquête de parts de marché ».
Ronnie Quintarelli : « Ce titre a été le plus difficile à aller chercher. Nous n’avions aucune marge. Dans certaines de situations, nous étions peut-être même un peu derrière, comme nous l’avons constaté hier en qualifications. Mais en course nous avons réussi à tirer la quintessence des pneus que Michelin nous a mis à disposition. Aujourd’hui, Pascal Couasnon était là, c’est donc vraiment bien d’avoir gagné. Particulièrement deux jours après la tragédie ayant touché la France. »
« J’ai été le premier pilote à essayer les pneus Michelin en 2009 quand ils sont revenus dans la discipline. Au début, nous étions un peu perdus. Mais j’ai senti lors des essais de pré-saison en Malaisie, avec la chaleur, que le potentiel était là. Et nous avons d’ailleurs gagné la quatrième manche à Sepang. Par la suite, nous avons souffert sur piste humide et quand la température était basse. Beaucoup d’efforts ont été mis dans le développement et cela nous a permis de remporter le titre deux fois de suite avec le team Mola en 2011 et 2012. Puis l’an passé, pour ma deuxième saison avec l’équipe officielle NISMO, nous avons réussi à reconquérir la couronne, que nous conservons donc cette année. »
« Ce que j’aime avec Michelin, c’est la façon de travailler. Ca ne part pas dans tous les sens, ils y vont pas à pas. C’est comme ça aussi que j’aime procéder et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous travaillons si bien ensemble. C’est l’un des secrets de notre réussite. Pour Michelin, gagner quatre titres en cinq ans, ici au Japon, sur les terres de ses concurrents, c’est tout simplement exceptionnel et je tiens vraiment à leur tirer un grand coup de chapeau ce soir.»