En passant de la Tatuus PY012 à la Ligier JS 53 EVO2, le Team Ultimate de la famille Lahaye comptait bien se relancer en VdeV Endurance Series avec l’envie de jouer les premiers rôles. Jean-Baptiste Lahaye, François Heriau et Pierre Nicolet ont été performants sur toutes les manches mais le chat noir n’a guère épargné l’écurie bretonne. Dernier élément en date lors de la finale d’Estoril où la Ligier a manqué une partie des essais suite à un souci de batterie. En qualifiant la #35 sur la 1ère ligne, l’espoir de terminer la saison sur une note positive était dans toutes les têtes surtout que Jean-Baptiste Lahaye a mené la course avant qu’un souci de pression d’essence ne vienne ralentir la progression du trio. Le Team Ultimate va maintenant tirer un trait sur 2015 et se tourner vers 2016 avec le challenge European Le Mans Series et l’engagement d’une Ligier JS P3 où Matthieu Lahaye fera son retour en compétition avec à ses côtés son frère et François Heriau. Les frères Lahaye reviennent sur la saison écoulée et nous parle de leur nouvel objectif.
« Le potentiel était là toute la saison » nous indique Jean-Baptiste Lahaye, un brin amer. « Nous avons mené quasiment toutes les courses mais à chaque fois nous avons connu des soucis. Malgré tout, nous n’avons aucun regret d’être passé à la Ligier. Le CN est une super école pour gravir les échelons en prototype. La relation avec Onroak Automotive est bonne, d’où l’envie de poursuivre à leurs côtés. Le LM P3 nous a séduit lorsque nous avons vu le produit Ligier JS P3. Nous sommes partis à la recherche de partenaires pour monter un projet ELMS qui se veut ambitieux. »
« Le Team Ultimate ne dispute que sa deuxième année en compétition » précise Matthieu. « Nous avons été un peu handicapés par la Tatuus qui était trop compliquée techniquement pour le règlement VdeV. On partait d’une feuille blanche et la Ligier s’est avérée de suite plus performante. On avait prévu deux autos cette saison mais le projet a démarré un peu tard et il a fallu boucler les équipages. Le team a bien progressé et il n’y a pas à rougir de nos performances. On a compris comment fonctionnait l’auto et le CN est la catégorie idéale pour lancer son équipe. Les autos ont énormément progressé en termes de performance, peut-être même trop par rapport à ce qui était initialement prévu. Le pilotage d’une CN se rapproche d’une F3. »
Si à terme l’objectif reste les 24 Heures du Mans, on pourrait voir le trio dans une autre équipe dans la Sarthe, comme le souligne Jean-Baptiste : « Bien sûr que l’on aimerait voir le Team Ultimate au Mans mais il faut rester réaliste. On pourrait privilégier un volant pour nous trois au sein d’une autre équipe. Matthieu a envie de revenir au Mans, François et moi d’y aller. »
« Après avoir vendu la Tatuus, Onroak souhaitait nous vendre une Ligier » précise l’aîné de la famille Lahaye. « Nous avons trouvé un deal pour en louer une afin d’attendre d’en savoir plus sur la LM P3. Comme beaucoup, nous avons été séduit par la Ligier dès sa présentation au Mans. C’est pour nous le moment de faire évoluer le team. Je suis ravi de revenir en ELMS car le championnat est monté en puissance ces dernières années. Le fait d’avoir une course supplémentaire a fini de nous séduire. » En fonction de la demande de clients, la Ligier JS P3 pourrait rouler sur quelques manches VdeV Endurance Series. La nouvelle auto doit arriver en Bretagne en début d’année.
A terme, Matthieu Lahaye vise bien un retour aux 24 Heures du Mans : « La course en ouverture des 24 Heures 2016 fait partie des envies même si la finalité est bien d’aller au Mans en LM P2 avec le même équipage. La course d’ouverture a donc un sens pour nous. »
« Il était temps d’avoir une nouvelle catégorie comme le LM P3 » poursuit l’ancien pilote OAK Racing. « De plus en plus de teams professionnels passent en LM P2 et le LM P1 est inaccessible. C’est la course à l’armement pour bien figurer en LM P2. L’ACO a su redonner un coup de boost à l’ELMS. Au fil des années, les courses d’endurance prennent de plus en plus d’ampleur. Les jeunes arrivant de la monoplace voient l’endurance comme un vrai plan de carrière et non plus un plan B. On voit que le FIA WEC commence à faire de l’ombre à la F1 et c’est à l’image de l’endurance qui s’est bien rajeunie… »