En 2005, Martin Winterkorn donnait le départ des 24 Heures du Mans. Alors président du directoire d’Audi AG, Winterkorn se réjouissait d’abaisser le drapeau devant les concurrents, dont trois Audi R8. Quelques mois plus tard, le Professeur Martin Winterkorn écrivait l’éditorial de l’annuel des 24 Heures du Mans. Retour sur cet édito…
“J’ai été très honoré de donner cette année le départ des 24 Heures du Mans en tant que starter d’honneur de l’Automobile Club de l’Ouest. Personnellement, cette course extraordinaire m’a toujours fasciné. Et en tant que président du directoire de la société Audi AG, j’ai une relation très étroite avec Le Mans. Au cours des six dernières années, notre Audi R8 a remporté cinq fois la course la plus dure du monde. Et si l’on compte aussi la victoire au cours de la saison 2003 de la marque Bentley, qui fait également partie du groupe Volkswagen, nous n’avons plus été battus au Mans depuis l’an 2000. L’injection directe à essence FSI, que nous mettons en oeuvre avec tant de succès dans nos voitures de course depuis 2001, équipe maintenant presque toute les gammes Audi.”
La technique FSI illustre très bien pourquoi les 24 Heures du Mans constituent une scène si intéressante pour un constructeur automobile comme Audi. Le règlement de l’ACO laisse beaucoup de liberté aux ingénieurs, surtout en ce qui concerne le moteur, ce qui permet de mettre à l’épreuve, en compétition, de nouvelles technologies avant d’en faire bénéficier la série. Grâce au Mans, nous appliquons notre maxime : L’avancée par la technologie.”
Par ailleurs, l’ACO veille à ce que la technologie ne s’éloigne pas trop de la série. Alors qu’en Formule 1, le régime atteint presque 20 000 tours par minute, un chiffre sans rapport avec la réalité quotidienne, le moteur turbo FSI de l’Audi R8 tourne à un régime qui correspond à celui des moteurs de série. Cela signifie que nos clients profitent directement de ce que nous apprenons au Mans.”
Cela est aussi vrai pour des facteurs comme la consommation de carburant et la solidité, qui sont au Mans la clé du succès et jouent un rôle déterminant lors de la mise au point de véhicules de série. ici, Audi a posé de nouveaux jalons au Mans : grâce à l’efficacité du moteur turbo FSI, nos équipes ont perdu moins de temps à faire le plein. Et la fiabilité du moteur V8 de l’Audi est proverbiale : pendant toutes ces années, il n’y a pas eu une seule panne de moteur en course – de quoi faire rêver la majorité des équipes de Formule 1… Mais ce n’est pas seulement la technique de la voiture de course Le Mans qui me fascine. Le Mans est un exemple parfait de travail d’équipe. Déjà, le fait que trois champions se partagent le volant est remarquable. Les coureurs sont normalement des individualistes forcenés, seul un certain égoïsme leur garantit un succès durable. Au Mans, chacun doit soumettre son intérêt personnel aux intérêts de l’équipe et être prêt à faire des concessions”
Cependant, si les pilotes sont biens les fers de lance, la totalité des effectifs employés par Audi Sport et par les équipes de course contribue aussi au succès. Les mécaniciens qui travaillent souvent plus de 30 heures de suite sans dormir sont soumis à une pression énorme. La plus petite erreur peut signifier la fin de la course et la prochaine occasion ne se représente pas le week-end suivant, mais seulement douze mois plus tard. La société Audi est fière que la R8 soit le prototype qui ait cumulé le plus de succès au Mans, donnant l’occasion à Tom Kristensen de devenir le meilleur pilote sur le circuit du Mans avec sept victoires au total.”
Notre entreprise est fidèle au Mans, comme nous l’avons montré et prouvé au cours des dernières années. Audi croit à l’avenir de cette course et du sport avec prototypes de course. Nous continuerons à modeler le futur de cette compétition et à lui apporter notre contribution.”
Depuis 2005, Audi Sport a remporté huit nouveaux succès aux 24 Heures du Mans…