On a souvent écrit que Ludovic Badey était le pilote le plus professionnel des gentlemen, ce qui n’était pas usurpé. Le Lyonnais a souvent croisé le fer avec les meilleurs pilotes GT3 mais la pige aux 24 Heures du Mans 2012 sur une LM P2 a fini de le convaincre de poursuivre dans la catégorie prototype. Présent chez Thiriet by TDS Racing pour la troisième année consécutive, Ludo Badey se consacre à un programme unique cette saison en mettant entre parenthèses le GT compte tenu d’un emploi professionnel chargé. Depuis ses débuts en 2012 sur une Lola B12/80, on l’a vu successivement sur ORECA 03, Morgan LM P2, Ligier JS P2 et maintenant ORECA 05, soit cinq châssis différents depuis juin 2012.
Le début de meeting d’Imola montre que Ludo Badey, Tristan Gommendy et Pierre Thiriet sont au rendez-vous avec le meilleur chrono de la première séance d’essais libres. La ORECA 05 dispute ce week-end sa deuxième course avec un trio qui poursuit l’apprentissage de sa nouvelle monture. « Nous avons découvert la ORECA 05 lors des Essais Officiels du Paul Ricard où nous étions partis sur une voie de travail en mode découverte » nous indique Ludo Badey. « A Silverstone, le comportement de l’auto était bon mais assez variable. Avant de nous rendre à Imola, nous avons roulé deux jours à Magny-Cours. Au bout de trois heures de roulage, l’équipe a mis le doigt sur le problème, ce qui fait que nous avons pu nous concentrer sur le set-up. »
La ORECA 05 aurait pu remporter sa toute première course dès ses débuts en compétition dans une catégorie LM P2 qui ne laisse aucune place au hasard. « Aujourd’hui, il n’y a plus de mauvaises autos » poursuit le pensionnaire du Thiriet by TDS Racing. « Tout se joue sur des détails. L’un des points forts de la ORECA 05 est sa pointe de vitesse. On comprend de mieux en mieux l’auto. Il faut rendre une copie parfaite à Imola avant d’aborder plus sereinement les 24 Heures du Mans. On aussi gagné du temps lors des changements de pilotes et il nous reste à découvrir le kit Le Mans qui ne sera pas une révolution sur le plan visuel. »
Tout le monde a encore en mémoire les 4 Heures de Silverstone où Tristan Gommendy s’est fait quelque peu pousser dehors par Jon Lancaster. « A la régulière, il aurait été difficile de contenir les Gibson » souligne Ludo. « Elles étaient au-dessus du lot en performance pure. En revanche, la bonne stratégie mise en place par l’équipe aurait pu nous faire gagner sachant que la constance était aussi notre point fort. »
Deuxième des 24 Heures du Mans 2014, le Thiriet by TDS Racing compte bien rafler la mise cette année : « L’objectif est de faire mieux que l’année passée, ce qui ne laisse pas le choix. Le niveau est monté d’un cran sans forcément parler de performance pure. Les équipages en piste sont bien plus forts. Tous les équipages ont une carte à jouer. »
C’est donc un Ludovic Badey qui fait l’impasse sur tout programme GT cette saison : « C’était compliqué pour moi de mener de front deux programmes, aussi bien sur le plan physique que professionnel. Je préfère me concentrer pleinement sur le LM P2 pour être prêt du mieux possible. Je regrette la Blancpain Endurance Series pour l’ambiance générale et le Championnat de France GT pour l’ambiance entre les pilotes. En revanche, je n’ai pas de regret de ne pas rouler en France cette année car je ne suis pas convaincu par le nouveau format à trois pilotes.
« Quand on goûte au pilotage d’une LM P2, c’est difficile de revenir dans une catégorie GT. Rouler en GT est un plaisir différent. Si on prend l’exemple des 24 Heures de Spa, il y a certainement les meilleurs pilotes GT au monde qui sont en piste et j’ai pu mettre la Ferrari à deux reprises en Superpole, ce qui pour moi reste un grand souvenir. »
L’équipe dirigée par Jacques Morello et Xavier Combet s’attend à faire face à une forte concurrence mais l’équipe Championne d’Europe 2012 compte bien sur son trio de pilotes qui se connaît parfaitement et qui s’apprécie pour jouer le haut de tableau.