Au Japon, au Texas (États-Unis), puis de nouveau dans l’archipel nippon, Loïc Duval a vécu un mois de septembre des plus chargés. Mais le Chartrain est revenu à la maison avec deux podiums, l’un en Championnat du Monde d’Endurance FIA (WEC) avec Audi Sport, l’autre en Super Formula. Cela valait bien le coup de parcourir la planète…
« Je suis content de rentrer chez moi, mais c’était cool de vivre trois semaines comme celles-là » avouait Loïc dimanche après un marathon qui l’a vu disputer trois courses en autant de week-ends. Du Japon, où était organisée le 14 septembre, à Autopolis, la cinquième manche de la Super Formula, le Français de 32 ans s’est rendu à Austin. Sur le Circuit des Amériques se tenait le quatrième rendez-vous 2014 du WEC, sa première sortie avec le Audi Sport Team Joest depuis son accident survenu le 11 juin dernier lors des essais libres des 24 Heures du Mans.
« J’étais super heureux d’être de retour dans la voiture et parmi l’équipe, a avoué Duval. J’avais hâte de refaire une course avec Audi. Si, en performance pure, nous sommes un peu en retrait par rapport à Toyota, l’écurie s’est montrée parfaite. Grâce à notre deuxième place, nous lui avons en outre offert un beau doublé sur un continent important d’un point de vue commercial. L’objectif reste d’aider Audi à décrocher une troisième couronne mondiale de rang, et ce résultat nous permet de prendre les commandes du classement Constructeurs. »
Pour inverser les positions entre les deux R18 e-tron quattro, il a manqué un peu de réussite au trio de la n°1. « La stratégie a été rendue compliquée par le déluge qui s’est abattu subitement sur le circuit. Malheureusement, notre choix ne s’est pas révélé payant. Je me présente toujours au départ avec l’ambition de gagner, d’où une légère frustration. Mais celle-ci est largement compensée par le résultat global de l’équipe. Terminer deuxième reste une belle performance. J’étais heureux à l’arrivée, satisfait de ma prestation, de m’être mêlé à une belle bagarre en début d’épreuve, et d’être monté sur le podium avec Lucas et Tom. »
Une fois sa mission américaine accomplie avec brio, Loïc est retourné de l’autre côté du globe, au Japon,…en sautant le lundi. « J’ai déjeuné le dimanche à Austin, avant de dîner à Los Angeles puis de prendre le petit-déjeuner du…mardi à Tokyo. En fait, la journée du lundi n’a pas existé puisque nous avons atterri le mardi matin. » Direction SUGO, pour l’avant-dernière manche du championnat de Super Formula. Meilleur temps de la première séance d’essais libres, deuxième de la seconde, Duval ne parvenait pourtant pas à faire mieux que le septième chrono de la Q3, le Chartrain se battant avec une monoplace méconnaissable. La suite allait toutefois se révéler plus réjouissante.
« Nous avons opté pour la bonne stratégie, à savoir ne pas changer de pneus et partir avec beaucoup d’essence pour effectuer le ravitaillement le plus court possible », reconnaissait Loïc après être passé en troisième position sous le drapeau à damier. Le champion 2009 a ainsi glané son huitième podium sur ce circuit depuis qu’il court en monoplace au Japon. « J’étais plus rapide que Kazuki [Nakajima] mais n’ai pu trouver l’ouverture. Ce podium reste tout de même une belle récompense. »
Remonté à la troisième place ex-aequo du classement Pilotes, à 6,5 points de Nakajima, Loïc abordera la finale de Suzuka (8/9 novembre) avec de réelles chances de coiffer une nouvelle couronne. Deux courses seront au programme, le vainqueur de chacune d’entre elles se voyant décerner huit unités. « La manche que j’ai manquée suite à mon accident et l’incident de course dont j’ai été victime à Autopolis nous ont coûté beaucoup de points. Maintenant, si je remporte les deux manches, le titre nous reviendra. Nous aurons une belle carte à jouer à condition d’augmenter notre niveau en qualifications. Quoi qu’il en soit, nous allons tout donner. »
Genève-Francfort-Tokyo, Tokyo-San Francisco-Austin, Austin-Los Angeles-Tokyo et enfin Tokyo-Francfort-Genève. Après quasiment 54 heures de vol, le marathon de Loïc s’achève là. « Je me suis rendu compte durant ces trois semaines à quel point j’aimais ce que je faisais, se réjouit le Français. Pendant deux mois, je me suis posé la question de savoir si je pourrais rouler de nouveau en compétition. En l’espace de huit jours, je viens de décrocher deux podiums, dont un capital avec Audi, c’est vraiment top ! ».
C’est ce qu’on appelle un décalage horaire favorable.