L’IMSA, la FIA et l’ACO travaillent toujours sur la réglementation qui sera en vigueur la saison prochaine en WeatherTech SportsCar Championship, celle-ci se voulant différente de ce que l’on aura en Europe. Si pour le moment il n’est pas question de voir les DPi aux 24 Heures du Mans, plusieurs équipes américaines verraient toutefois d’un bon œil que les autos américaines basées sur les LM P2 puissent rouler dans la Sarthe.
Pierre Fillon, président de l’ACO, a laissé entendre le mois dernier que les DPi pourraient peut-être rouler parmi les LM P1 privées même si à ce jour aucune décision n’a été prise sur l’avenir des DPi au Mans. Il convient de rappeler que les DPi utiliseront un des quatre châssis retenus (ORECA, Onroak, Dallara, Riley-Multimatic) avec une carrosserie spécifique, un moteur différent du Gibson et quelques autres composants spécifiques.
Pour Michael Shank, dont le team débutera en juin prochain dans la Sarthe en LM P2, la réponse est très claire : « Selon moi, le plus judicieux serait de nous laisser courir dans la classe LM P1 privée avec notre puissance et notre carrosserie. Laissez-nous courir contre Rebellion. En réalité, nous ne devons pas faire autre chose que de charger toutes nos affaires pour aller au Mans. Demander à une équipe présente ici d’avoir une carrosserie spécifique avant de la modifier pour une autre série complique les choses. »
Troy Flis, dont le team VisitFlorida.com souhaite participer aux 24 Heures du Mans dès 2017, a confié à Sportscar365 qu’il ne se souciait pas vraiment de savoir dans quelle classe pourrait rouler les DPi : « Nous savons que nous n’allons pas rouler contre les LM P1 hybrides et nous savons que nous n’allons probablement pas rouler avec une P2. Je pense que ce serait très intéressant de mettre en place une classe IMSA afin que nous puissions amener des autos pour rouler là-bas. »
Mazda garde un œil sur cette évolution du DPi. « De toute évidence, l’accent a été mis sur les LM P2 depuis le début et nous avons tous essayé de trouver une plate-forme commune » a indiqué John Doonan, directeur de Mazda Motorsports. « Mais au bout du compte, s’il y avait une classe IMSA comme quand j’étais gamin, ou LM P1 privée, je crois que cela nous donne à tous l’occasion de poursuivre notre programme en tant que plate-forme mondiale pour aller là-bas et rouler. De notre point de vue, la possibilité d’y aller serait extraordinaire, et ce peu importe la catégorie. »
L’une des divergences entre Europe et Etats-Unis concerne la partie électronique où les LM P2 rouleront avec une électronique d’origine Cosworth. John Doonan a admis que ce serait un vrai défi pour Mazda compte tenu de l’utilisation de l’électronique Life Racing, partenaire de Mazda depuis 2006. « C’est un changement compliqué et un énorme investissement de changer quelque chose à ce stade. Maintenant, si elle se résume à une BOP… L’IMSA a trouvé le moyen de faire un excellent travail avec la BOP en mettant en place un processus très transparent avec les constructeurs. Si nous avons besoin de faire quelque chose avec un système supplémentaire, faisons-le, testons-le et mettons en place une bonne BOP. Nous devrions tous être en mesure de faire des courses avec des données dédiées pour chacun des championnats. »
Scott Atherton, président de l’IMSA, a confirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce jour : « L’idée est intéressante et elle retient notre attention. Mais rien n’a encore été décidé. Pour être franc, il n’y a pas eu de dialogue avec nos partenaires et les teams pour savoir si pour eux c’était une priorité ou pas. »
« Nous avons une alliance stratégique (avec l’ACO), mais au final, nous pouvons suggérer, discuter, mais la décision leur appartient » a déclaré Ed Bennett, PDG de l’IMSA.
Les équipes américaines s’intéressent de plus en plus aux 24 Heures du Mans. Trois écuries seront engagées en juin prochain dans la catégorie LM P2 avec Tequila Patron ESM, Michael Shank Racing et Krohn Racing. Ford Chip Ganassi, Corvette Racing et Scuderia Corsa seront présents en GTE. DragonSpeed roule cette année en European Le Mans Series et Graff fait rouler des pilotes américains en LM P3 qui ont bien l’intention de passer à la vitesse supérieure.
Si l’Amérique a quelque boudé les dernières éditions des 24 Heures du Mans, la bannière étoilée pourrait bien à nouveau être très active dans la Sarthe à court terme. Ce qui est sûr, c’est que l’envie des équipes d’en découdre au Mans est plus présente que jamais…