Fin mai, Léo Roussel s’attendait à aller au Paul Ricard pour disputer le meeting VdeV Endurance Series au volant de la Tatuus PY012 du team Extrême Limite partagée avec Jean-Claude Poirier avant de revenir à son domicile. Il a fallu revoir les plans à la dernière minute puisque le jeune pilote a dû quitter précipitamment le Var sitôt la course terminée pour rejoindre le Circuit des 24 Heures du Mans pour la Journée Test. Point de CN mais la Morgan LM P2 du Pegasus Racing aux côtés de Julien Schell et Nikki Leutwiller. Plus jeune pilote français au départ de la classique mancelle, Léo Roussel n’a pas mis longtemps à se familiariser avec la LM P2 et le circuit sarthois. En 19 tours couverts, 3.43.156 !
A seulement 18 ans, Léo Roussel a connu des essais plus mouvementés suite à une sortie de piste en voulant éviter une Audi en perdition. A qui la faute ? Un non respect des drapeaux et un pilote LM P1-H qui change de trajectoire. Les torts se veulent donc partagés selon les officiels mais on imagine mal la situation inverse si le pilote Pegasus avait causé la sortie d’une Audi. De quoi briser une carrière… Si l’accident a été impressionnant, l’auto a pu être réparée avant le départ. La Morgan LM P2 du team strasbourgeois a vu l’arrivée avec un très bon Léo Roussel, 11ème chrono de tous les pilotes LM P2. Retenez bien son nom car on devrait entendre parler de lui à l’avenir…
Que retiens-tu de tes débuts au Mans ?
« C’est pour moi une expérience très positive. Je ne m’y attendais vraiment pas car trois semaines avant la course, je ne savais même pas que j’allais y prendre part. Le Mans reste Le Mans et c’est la plus belle course au monde. Il y règne une atmosphère bien particulière. On sent les gens qui partent à deux heures du matin, le circuit qui se vide petit à petit au fil de la nuit. Seuls les inconditionnels restent. Cela fait plaisir de revoir du monde le dimanche matin. J’ai pleinement vécu chaque moment de la semaine. Le contact avec les gens est vraiment impressionnant et plaisant. Tout le monde connaît tout sur toi. »
Cette place dans le top ten de la catégorie LM P2 te satisfait ?
« Les 24 Heures du Mans demandent beaucoup sur le plan du mental. Pour toute l’équipe, ce résultat est positif. La catégorie LM P2 est la plus concurrentielle avec beaucoup d’équipes qui connaissent Le Mans sur le bout des doigts. On aurait signé de suite pour cette place à l’arrivée. Nous avons connu quelques soucis mineurs mais c’est le lot de cette course. Chaque équipe a des problèmes à un moment ou un autre. La Morgan LM P2 s’est vraiment bien comportée et l’équipe a fait un travail remarquable. »
L’adaptation à la LM P2 a été facile ?
« Je me suis vite mis dans le bon rythme. Cependant, nous aurions aimé prendre part à la dernière séance qualificative. Notre place en qualification n’est pas représentative du potentiel. En course, le rythme était bon. De plus, l’équipe m’a parfaitement mis en confiance. C’est comme si j’étais avec eux depuis des années. Le Mans est une course comme les autres. C’est comme cela que j’ai voulu aborder l’épreuve sans me mettre la pression. Une LM P2 est plus facile à prendre en mains qu’un prototype CN. »
Pourtant, les essais ont été compliqués…
« Il y a eu cet accident avec l’Audi de Lucas di Grassi. J’ai une part de responsabilité car je n’ai pas vu les drapeaux blancs. L’Audi a changé de ligne à trois reprises. J’ai anticipé au maximum. Les torts sont donc partagés. Par chance, il n’y a aucun blessé et la coque de la Morgan n’a pas été touchée. »
Place maintenant au VdeV. L’objectif est de revenir en LM P2 ?
« Je roule dès ce week-end à Dijon où nous voulons bien figurer avec la Tatuus. Le championnat VdeV Endurance Series est une très bonne école pour le prototype. J’espère que Le Mans va me donner des opportunités pour pouvoir poursuivre en LM P2. Mes débuts au Mans m’ont renforcé à devenir pilote professionnel. Pourquoi pas rouler en European Le Mans Series d’ici la fin de saison afin de préparer 2015. Ce qui est sûr, c’est que je veux vite revenir en LM P2…»