Appelé à la dernière minute pour participer aux 24 Heures du Mans, Léo Roussel a connu un baptême du feu un peu compliqué hier lors des essais qualificatifs. La Morgan LM P2 du Pegasus Racing pilotée a terminé sèchement sa course dans le mur au Virage Ford en voulant éviter une Audi en perdition. Malgré cette péripétie, le plus jeune français au départ de cette 82^ème édition des 24 Heures du Mans peut être satisfait de sa prestation avec de très bons chronos dès la Journée Test sur une auto, un circuit, une catégorie et un team qu’il découvrait, d’autant plus que le même week-end, Léo roulait en VdeV Endurance Series au Paul Ricard. A seulement 18 ans, le neveu de Patrice Roussel est promis à un bel avenir en sport automobile.

 « Le début de semaine a été intense » nous confie Léo. « Je vis mon rêve à fond. J’ai vite compris que c’était une semaine où il fallait s’économiser. Pour moi, Le Mans est un passage obligé depuis l’âge de six ans. Mon oncle a disputé l’épreuve à six reprises. Le Mans fait partie du patrimoine de la famille (rires). »

Débuter au Mans dans une catégorie LM P2 plus ouverte que jamais n’est pas chose facile pour l’un des benjamins de l’épreuve : « Je ne me mets aucune pression en y allant étape par étape. J’ai des ambitions mais je reste réaliste. Je veux montrer ce que je sais faire et travailler encore plus dur pour monter les échelons. Mon objectif est de me faire repérer par un constructeur. »

 Cette saison, seul le championnat VdeV Endurance Series devait être à son programme : « Cette présence au Mans n’était pas du tout programmée. Julien m’a appelé il y a peu de temps pour rejoindre l’équipage de la Morgan LM P2. Je vis un peu la même expérience que Jules Bianchi en Formule 1 avec un appel en dernière minute. Je tiens à remercier chaleureusement Julien Schell, toute son équipe, mon oncle, et Extrême Limite. Le championnat VdeV est vraiment une bonne école pour arriver en LM P2. Les CN sont de vrais prototypes avec des courses d’endurance. Le Mans n’était pas un objectif pour cette année. 

 « Je me suis senti de suite à l’aise au sein du team. Le feeling avec la Morgan LM P2 est bon. L’auto n’est pas du tout piégeuse. J’avais l’appréhension du trafic. Les pilotes GT regardent souvent dans leurs rétroviseurs et on ne voit pas souvent les pilotes de LM P1. De plus, ce sont des pilotes professionnels. »  

Pourtant, le jeune Léo Roussel a eu maille à partir avec un pilote professionnel hier soir en essais : « Je suis déçu de cet accident mais le principal est que l’auto soit au départ samedi à 15 heures. La coque n’a pas été touchée. » Le pilote de la Morgan a été surpris par la manœuvre de l’Audi de di Grassi qui rentrait au ralenti après une sortie de piste.

 Pour ses débuts aux 24 Heures du Mans, Léo Roussel roule avec un casque (BS Design) qui rappelle le circuit et son jeune âge. Rien n’est encore défini pour l’avenir même si une présence en LM P2 ou LM P3 n’est pas à exclure.