Il est des courses qui restent à jamais gravées dans les souvenirs d’un pilote. Celle de samedi dernier, en ouverture des 24 Heures du Mans, en fera partie pour Lonni Martins. Le contexte de cet événement unique, l’ambiance magique du Mans, la course spectaculaire et passionnante ponctuée d’une magnifique troisième place : tout était réuni pour faire de cette journée et de cette course des moments exceptionnels. Avec ce podium manceau, Lonni Martins s’offre l’une des plus grandes performance de sa carrière et peut désormais aborder la deuxième saison de la Porsche Carrera Cup France dans les meilleures dispositions possibles.
Sous un grand soleil, ce rendez-vous en terre mancelle avait tout de suite très bien débuté pour Lonni. Dès mercredi, à l’occasion des essais libres, il se montrait très à son aise sur le mythique tracé de la Sarthe en signant le sixième chrono. « Et j’aurais pu faire beaucoup mieux, précisait alors le Franco-Portugais du Team Racing Technology. Mais avec 62 voitures en piste, il est difficile de réussir à s’offrir un tour propre sans être gêné… » Confirmant ses bonnes sensations de la veille, il signait, lors de la séance qualificative du jeudi, un excellent septième temps. Une performance remarquable au regard des « pointures » qui le précédaient. Devant lui en effet : Kevin Estre, vainqueur de la Porsche Cup France 2011 et de la Porsche Cup allemande en 2013, Earl Bamber, champion de la Cup Asia, Ben Barker, vice-champion de la Cup anglaise et grand animateur de la Porsche Mobil 1 Supercup…
Et c’est donc avec un statut d’outsider que Lonni se présentait samedi matin sur la grille de départ du mythique circuit des 24 Heures. A 11h15, sous un franc soleil et devant une foule énorme, Kevin Estre lançait en éclaireur la meute des 62 Porsche Cup pour cette course de lever de rideau des 24 Heures du Mans. Dès les premiers tours, les tensions se faisaient fortes au sein du peloton. Les leaders, Estre et Bamber, notamment se frictionnaient d’un peu trop près. Le Français s’en sortait bien et conservait le leadership, mais le Néozélandais en revanche explosait un pneu et terminait sa course dans le bac à gravier. Derrière eux, Lonni réalisait quant à lui un départ prudent : « On a essayé d’être relativement prudent : pas de freinage suicidaire et en jouant plutôt sur l’aspiration en ligne droite. » Cette stratégie permettait à Lonni de passer à travers les embuches, revenir sur Nicolas Armindo et le dépasser. Il se retrouvait ainsi cinquième à mi-course, dans le sillage de Nicolas Maroc. Les deux hommes allaient alors se livrer à une magnifique passe d’arme durant plus de deux tours au terme desquels Lonni parvenait à s’emparer de la quatrième place derrière Estre, Barker et Dillmann. A l’approche de la fin de course, les écarts se stabilisaient et les pilotes devaient gérer avec l’usure grandissante de leurs pneumatiques. « J’avais fait deux plats sur les avants et la voiture vibrait de plus en plus, expliquera plus tard Lonni. Ça devenait un peu stressant mais je crois qu’on était tous dans le même cas. » En effet… Dans le dernier tour, alors que les positions semblaient définitivement figées, coup de théâtre ! Le leader, Kevin Estre, voyait son pneu exploser et était contraint l’abandon. Il laissait le champ libre à l’anglais Ben Barker qui s’imposait donc devant Tom Dillmann et Lonni Martins qui s’offrait ainsi l’un des plus beaux podiums de sa jeune carrière.
INTERVIEW :
« Que du bonheur ! Une course incroyable avec beaucoup de difficultés, notamment sur la fin avec les pneumatiques… J’ai fait la course telle que je sais la faire et ça s’est bien passé. On fait une troisième place sur ce circuit mythique au terme d’un magnifique week-end et ça donne le sourire à toute l’équipe. Félicitations à eux pour tout le travail qu’ils ont fait durant le week-end. »