Notre abécédaire des 24 Heures 2015 en est désormais au quatrième chapitre
I comme Ibanez Racing
L’équipe de José Ibanez a réussi parfaitement ses 24 Heures du Mans. Le pari n’était pas forcément gagné pour l’équipe du Val d’Oise. C’était la première fois que le team participait aux 24 Heures du Mans, et même si les courses du début de saison en European Le Mans Series avec l’Oreca 03R-Nissan avaient apporté quelque expérience, ces 24 Heures du Mans 2015 représentaient un peu l’inconnu.
C’était d’autant plus vrai que les trois pilotes –José lui-même, Pierre Perret et l’italien Ivan Bellarosa- étaient des néophytes au Mans –même si le team de José Ibanez avait remporté une victoire au Mans dans le Challenge VdeV, mais c’était sur le circuit Bugatti et dans un contexte bien différent. Ibanez Racing avait bien sûr l’appui de Wolf Racing Cars –dont son pilote numéro un Ivan Bellarosa- mais le constructeur italien découvrait également Le Mans
Le début de course avait été difficile, avec un premier stop and go pour l’Oreca n°45, après un peu plus de vingt minutes de course seulement, suivi d’un second en début de soirée. La suite de la course fut heureusement plus calme et l’objectif de l’équipe –finir la course- était atteint, avec, cerise sur le gâteau, une seizième place au général et une huitième en LMP2.
J comme Jani Neel
Le pilote suisse aura marqué lui aussi cette édition 2015. C’est lui qui aura été le plus rapide autour du circuit, avec un chrono réalisé dès son premier tour lancé dans la première séance qualificative du mercredi soir en 3’16’’887.
Ce chrono a valu à Neel Jani de partir en pole position et c’est lui qui boucla le premier tour en course en tête. Il confirma son chrono des qualifications en course, étant le plus rapide du trio de la Porsche 919 Hybrid n°18 en 3’18’’917 –même s’il ne devançait que de quelques centièmes ses coéquipiers Marc Lieb et Romain Dumas, l’équipage étant très homogène-. Quelques petits soucis reléguèrent la Porsche n°18 au cinquième rang, mais la prestation a été réussie. Avec les restrictions des performances des LMP1 envisagées, son chrono des qualifications a des chances de tenir un bon moment…
J comme JOTA Sport
L’équipe de Sam Hignett a faillir réitérer sa victoire de 2014 en LMP2 avec un châssis Zytek Z11SN devenu Gibson 015S, toujours propulsé par le bloc Nissan. La Gibson n°38 de Olicer Turvey/Mitch Evans/Simon Dolan a en effet terminé à la deuxième place de la catégorie, à moins de cinquante secondes de l’Oreca-Nissan KCMG victorieuse et il a fallu un quasi sans faute de celle-ci pour que le titre ne reparte pas en Grande-Bretagne. Mitch Evans prenait la suite de Harry Tincknell, parti cheze Nissan, et ne disputait que sa deuxième course en proto après les Six Heures de Spa et Oliver Turvey n’avait pas conduit la voiture depuis les 24 Heures du Mans 2014.
Pourtant, peu de monde aurait parié sur un tel résultat au terme de la première heure de course. Oliver Turvey avait été contraint de s’arrêter au bout de trente minutes, avec des problèmes de sélecteur de boîte de vitesses et la Gibson n°38 pointait au 51ème rang, 18ème sur 18ème en LMP2 à 16h ! La suite fut heureusement d’une toute autre facture. A minuit, la Gibson était remontée en septième position du LMP2, à huit heurs du matin elle intégrait le Top3 et à deux heures de l’arrivée elle prenait la deuxième place, mettant continuellement la pression sur l’Oreca n°47.
Oliver Turvey a réalisé le meilleur chrono de tous les pilotes en LMP2 en course, en 3’36’’679, Mitch Evans –un protégé de Mark Webber- le quatrième et Simon Dolan s’est mis au diapason en 3’40’’125, chrono plus que respectable pour un gentleman driver.
K comme KCMG
Les 24 Heures du Mans 2015 ont été presque parfaites pour le team de Hong-Kong KCMG (KC Motorgroup Ltd). L’Oreca 05-Nissan n°47 de Nicolas Lapierre/Richard Bradley/Matthew Howson a réalisé le quatrième chrono de la Journée Test en LMP2 en 3’42’’453, a décroché la pole position de la catégorie en 3’38’’032, lors des qualifications, pole obtenue par Richard Bradley, et a remporté la victoire en courses après 24 Heures haletantes que l’Oreca bleue aura mené presque de bout en bout avec notamment une course flamboyante de Nicolas Lapierre –bien aidé également par ses coéquipiers- sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir.
En dehors de la première heure de course, à l’issue de laquelle elle était devancée par l’Oreca 05 n°46 du Thiriet by TDS Racing rondement menée par Tristan Gommendy, l’Oreca n°47 a pointé en tête de tous les classements intermédiaires. En début de course, le duel avec l’Oreca Thiriet fut magnifique, le trio repoussa ensuite les assauts de la Ligier OAK Racing n°34, puis de la Gibson Greaves Motorsport n°41, avant de maintenir à nouveau à distance son principal challenger de la première moitié de la course, l’Oreca n°46. Une fois celle-ci boutée hors de l’épreuve par une Aston Martin aventureuse, l’Oreca KCMG n’avait pas le champ libre pour autant puisqu’elle était poursuivie avec acharnement par la Ligier G-Drive n°26 et par la Gibson JOTA Sport n°38, mais Lapierre, Bradley et Howson tinrent bon et remportèrent une victoire largement méritée, pour la plus grande satisfaction de Paul Ip, le Manager Général de KCMG, KCMG, fort du coeeficient 2 des 24 Heures du Mans et du point attribué à la pole position, repartant en outre de la Sarthe en leader LMP2 du World Endurance Championship.
L comme Lapierre Nicolas
2015 était donc l’année des Nico….Après Hülkenberg en LMP1, Lapierre en LMP2, et la performance du français ne cède en rien à celle du pilote allemand ! Nicolas aurait pu (dû ?) être Champion du Monde d’Endurance en 2014 aux côtés de Sébastien Buemi et de Anthony Davidson s’il n’avait pas été débarqué en cours de route par Toyota et cette année il remporte les 24 Heures du Mans en LMP2 tandis que le constructeur nippon repart fanny…
La victoire de Nicolas Lapierre a fait grand plaisir à beaucoup de monde et l’émotion du pilote français après la course était réelle. Lapierre a été impressionnant en course, avec notamment un quintuple relais de folie au cours duquel il a réalisé le deuxième chrono en course de la catégorie en 3’36’’836 derrière celui de Oliver Turvey. Il est d’ailleurs probable que, alors que Turvey était en pleine chasse, Nicolas aurait pu, si besoin était, aller encore plus vite.
Lapierre a été sans nul doute un des pilotes les plus en vue de ces 24 Heures 2015 et si ce n’avait déjà été fait, nous oserions dire que Lapierre…il n’y en a pas deux !
L comme Lotterer André
Le pilote allemand a été lui aussi une des grandes figures de l’édition 2015. Lorsque Felipe Albuquerque a battu le record en course du circuit en 3’17’’647, on s’était dit que ce chrono avait des chances de passer à la postérité pour un bon laps de temps. C’était oublier la pointe de vitesse de Lotterer qui dimanche midi a claqué un temps de 3’17’’475 qui fera date…
La performance de Lotterer est d’autant plus remarquable que c’est la troisième année consécutive qu’il réalise le meilleur tour en course ! Par ailleurs, comme ses petits camarades Benoît Tréluyer et Marcel Fässler, Lotterer est désormais riche de trois victoires et de deux podiums au Mans en six ans depuis 2010, avec pour plus mauvais résultat une cinquième place !! Difficile de faire mieux !!!
Par ailleurs, le trio conserve la première place du classement pilotes LMP1 du WEC.
M comme Michelin
Le manufacturier français a porté son record de victoires à la distance au Mans, un chiffre très approprié pour les 24 Heures du Mans.
Michelin équipait la totalité du plateau LMP1, que ce soit les Hybrides ou les LMP1-L et les pneumatiques ont été à la hauteur de l’évènement, permettant notamment à la Porsche 919 Hybrid n°18 de Neel Jani et à l’Audi R18 e-trton quattro de André Lotterer d’établir des records d’un niveau exceptionnel.
Performants sur un tour, les Michelin l’ont également été sur de longs runs, de très longs runs puisqu’un même train de pneus Michelin a couvert à bord d’une Audi la bagatelle de 736 kilomètres, avec des quadruples relais.
Efficaces en LMP1, les pneus Michelin l’ont été tout autant en GT, avec la victoire de la Corvette C7.R du Corvette Racing en GTE Pro et celle de la Ferrari 458 Italia du SMP Racing en GTE Am.