Nous en sommes aujourd’hui à la sixième partie de notre abécédaire 2014.
P comme Pegasus Racing
Après la sortie de piste de Léo Roussel lors des qualifications de jeudi, Leo ayant dû passer dans l’herbe dans le virage Corvette pour éviter l’Audi n°1 de Lucas Di Grassi qui regagnait son stand au ralenti après avoir eu une crevaison et ayant été renvoyé dans les rails de l’autre côté de la piste, on a cru un moment que l’équipe strasbourgeoise était poursuivie par le signe indien, la Norma-Judd du team ayant également été accidentée en course lors des 24 Heures 2011 et n’ayant donc pu terminer la course.
Au vu des dégâts de la Morgan-Nissan n°28 de Julien Schell/Léo Roussel/Nicolas Leutwiler, on avait quelques craintes. Heureusement, la coque de la Morgan n’était pas touchée et au prix d’un bel effort la Morgan était remontée dès le vendredi !
La Morgan Nissan a ainsi pu prendre le départ de la course et la terminer, en rentrant dans le Top 10. La Morgan a été victime de quelques petits soucis, avec des ennuis de freins en début de course, deux stop and go pour vitesse excessive sur la voie des stands, une perte de roue et de nouveaux ennuis de frein, mais la voiture était bien à l’arrivée, récompense pour toute l’équipe.
Julien Schell a bien tenu son rôle de capitaine de route, Nicolas Leutwiller, rookie du Mans comme Léo Roussel, a étonné en alignant des chronos rapides et réguliers, et Léo Roussel a été une des révélations de la course, mais nous y reviendrons.
P comme Porsche
Le retour de Porsche en prototype dans la catégorie reine était un des évènements de ces 24 Heures 2014. Porsche avait clairement affiché ses ambitions « Mission 2014. Our return ».
Porsche avait mis les petits plats dans les grands et, au vu des structures montées à l’extérieur du paddock, n’était pas venu en catimini…
Les deux 919 Hybrid qui débutaient au Mans ont tout de suite trouvé leurs marques et, après avoir été déjà performantes lors de la Journée Test, ont confirmé en qualifications. Romain Dumas plaçait la Porsche n°20 en première ligne au côté de la Toyota de Nakajima en 3’22’’146 et Timo Bernhard était en deuxième ligne, avec le quatrième chrono en 3’22’’908. Les deux Porsche étaient devant les trois Audi.
En course, la Porsche 919 a montré qu’elle était décidément bien née. Si la Porsche n°14 de Neil Jani, très performante dans les premiers tours, était rapidement retardée au grand dam du pilote helvétique avec un problème d’admission de carburant, la Porsche n°20 se portait comme un charme. Timo Bernhard prenait même la tête de la course à 17h50. Depuis 1998, on n’avait plus vu une Porsche à la première place ! Après avoir cédé le commandement à la Toyota n°7 de Sarrazin, Brendon Hartley reprenait la première place à 18h30. La Porsche allait ensuite rester constamment au contact avec le peloton de tête et après l’abandon de la Toyota n°7 et des deux Audi restantes, la Porsche n°20 était première à 11h20, avec moins de quatre heures de course à disputer encore. Malheureusement, cela allait être le chant du cygne pour la Porsche n°20 que Mark Webber allait ramener au stand au ralenti peu après 13 heures, stand où elle allait rester définitivement. La Porsche n°14 allait pour sa part réussir à repartir en toute fin de course pour être classée onzième.
L’essai n’a pas été transformé, mais à quelques heures près, il aurait pu être un coup de maître. Il faudra compter sur Porsche en 2015, surtout si la firme suit le conseil de Jacky Ickx et engage une voiture supplémentaire l’année prochaine….
Q comme Qui
Cette question a beaucoup agité le paddock durant la quinzaine mancelle. La rumeur d’un possible cinquième constructeur, en plus de Audi, Toyota, Porsche et Nissan, bruissait –et même enflait- . Les supputations allaient bon train, avec en pole position le retour de Ferrari –le fait que Fernando Alonso soit le starter de l’édition 2014 n’y étant sans doute pas étranger- ou à tout le moins de celui d’une marque du groupe FIAT comme Alfa Romeo ou Maserati…
Finalement, la montagne a accouché d’une souris et tout le monde est resté sur sa faim, mais l’idée était séduisante…
R comme Rebellion Racing
Comme les Porsche 919 Hybrid, les Rebellion R-One Toyota faisaient leur première apparition dans la Sarthe après avoir débuté à Spa-Francorchamps lors de la deuxième manche du WEC.
Au vu de la Journée Test, l’écart chronométrique entre les LMP1-H et les Rebellion R-One, seules LMP1-H au départ en raison du forfait de la Lotus, était trop important. L’ACO procéda donc à des ajustements règlementaires pour réduire cet écart.
Ces ajustements se traduisaient par une cure d’amaigrissement, le poids des R-One étant abaissé de 40 kg et porté à 810 kg, par aune augmentation de la capacité du réservoir et une augmentation de débit de carburant. Ces modifications, si elles ne mettaient pas les Rebellion sur un plan d’égalité avec les Toyota, les Audi ou les Porsche, revivifiaient cependant les R-One qui amélioraient sensiblement pendant les qualifications leurs chronos de la Journée Test.
En course, cependant, les R-One ne purent suivre le rythme effréné des LMP1-H mais elles faisaient néanmoins bonne figure. Une première alerte pour le team de Bart Hayden fut l’abandon de la R-One n°13 de Belicchi/Kraihamer/Leimer, moteur out, mais la n°12 de Prost/Heidfeld/Beche tint bon et décrocha, on le sait, une quatrième place au général inespérée, profitant des malheurs des Toyota, Porsche et Audi. Quatrième place inespérée certes, mais la R-One, bien que toute jeune a été fiable et rapide, comme en témoigne le 3’28’’466 réalisé par Nick Heidfeld.
Il reste à espérer que la R-One ait désormais quelques concurrents dans sa catégorie et que la règlementation du LMP puisse lui permettre de faire mieux que de la figuration et la rapproche en termes de performance des hybrides.
R comme Roussel Léo
Le jeune Léo a été une des révélations de ces 24 Heures du Mans 2014, comme d’autres jeunes pilotes français tels que Paul-Loup Chatin ou encore Nathanaël Berthon, lui aussi très brillant au volant de l’Oreca-Nissan Murphy Prototypes.
Appelé de dernière heure sur la Morgan-Nissan du Pegasus Racing –elle-même rappelée de dernière heure- le jeune Léo, 18 ans, s’est montré à la hauteur de l’évènement pour sa première participation alors qu’avant la Journée Test il n’avait effectué jusque là que quelques tours en LMP2 à bord de la Norma-Judd du team Extrême Limite.
On ne reviendra pas sur sa sortie de route pour éviter l’Audi de Di Grassi, on signalera simplement que Léo a su faire abstraction de cet incident pour garder sa concentration et faire une course sérieuse. En 3’39’’043, il a placé la Morgan n°29 au sixième rang des LMP2 les plus rapides en course. A revoir au plus vite.
S comme Signatech-Alpine
Nous avons déjà évoqué l’Alpine A450b au travers des courses de Paul-Loup Chatin et de Nelson Panciatici. L’Alpine a toujours été dans le match et pouvait prétendre à la victoire, échouant de peu mais obtenant un podium bien mérité.
Panciatici et Chatin, bien soutenus par Oliver Webb, ont fait une course solide et souligné que le titre ELMS de l’Alpine ne devait rien au hasard. Sans deux petits soucis, la victoire au Mans pouvait être au bout.
Il est simplement dommage qu’on n’ait pas pu voir deux Alpine A450b au départ, l’équipe de Philippe Sinault aurait sans doute mérité deux sélections. Cependant le team ne repart pas de la Sarthe bredouille, avec la troisième place en LMP2, la septième au général, le Prix Jean-Rondeau pour Paul-Loup Chatin et le meilleur tour en course pour Nelson Panciatici.
S comme Spirit of Le Mans – Doug Fehan
Doug Fehan, Directeur du Programme du Corvette Racing, s’est vu décerné cette année le Trophée Spirit of Le Mans. Ce Trophée, récompensant la personnalité représentant le mieux l’esprit du Mans, ne pouvait tomber en de meilleures mains.
Doug Fehan nous déclarait il y a peu que Le Mans était la plus grande épreuve sportive au Mans. C’est un amoureux inconditionnel des 24 Heures du Mans et il en a encore été récompensé cette année également par un énième podium pour une Corvette, avec la deuxième place en GTE-Pro de la C7.R n°7 de Magnussen/Garcia/J.Taylor