Le Mans

L’abécédaire des 24 H 2015, Part 1

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Quelques jours après l’arrivée de la 83ème édition des 24 Heures du Mans, ouvrons aujourd’hui notre traditionnel abécédaire de cette épreuve mythique, une édition qui fera date dans l’histoire de la course mancelle.

A comme Abandons

Après une course aussi belle, il est peut-être dur de commencer par les mauvaises nouvelles, mais l’ordre alphabétique commande…

56 voitures s’étaient régulièrement qualifiées pour ces 24 Heures, 55 voitures ont pris le départ à la suite du forfait de la Corvette C7.R n°63 du Corvette Racing, forfait consécutif à la sortie de piste de Jan Magnussen dans les virages Porsche pendant la première séance qualificative de jeudi  dernier.

40 voitures étaient à l’arrivée, 37 d’entre elles étant classées, 1 non classée pour distance insuffisante –la Nissan GT-R LM Nismo #22-, 1 pour ne pas avoir franchi la ligne d’arrivée – l’Aston Martin Vantage #98, à la suite de la sortie de route de Paul Dalla Lana dans les virages Ford pendant la dernière heure de course- et 1 a été exclue – la CLM P1/01 n°4, suivant la règle afférant au poids des pilotes).

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15 abandons ont donc été enregistrés, dans l’ordre : Porsche 911 RSR #92 (moteur), Porsche 911 RSR #88 (moteur), Gibson 015S-Nissan #41 (problèmes électriques), Aston Martin Vantage #97 (mécanique), Corvette C7.R #50 (fuite d’huile boîte de vitesses), Nissan GT-R LM #21 (perte de roue), Alpine A450b-Nissan #36 (sortie de route), Morgan Evo-SARD #43 (mécanique), Oreca 05-Nissan #46 (accrochage), Aston Martin Vantage #96 (sortie de piste), Ferrari AF Corse #55 (moteur), Strakka Dome S103-Nissan #42 (boîte de vitesses), SRT Viper GTS-R #53 (boîte de vitesses), Ligier JS P2-HPD #34 (boîte de vitesses), Nissan GT-R LM #23 (incendie).    

Ce nombre d’abandons donne un pourcentage de voitures classées de 67, 27% -30 voitures classées sur 33 au départ-. Curieusement ce ratio le plus élevé de l’épreuve remonte à 1923, soit à la première édition de la  course !!Pour relativiser, en 1923 le Grand Prix d’Endurance de 24 Heures –Coupe Rudge-Whitworth, appellation d’époque, avait une règlementation particulière. Les concurrents devaient tenir une moyenne horaire minimale afin de pouvoir disputer l’édition suivante. Cette moyenne horaire était contrôlée régulièrement mais, comme les moyennes avaient été calculées très basses,  les participants ne tiraient pas sur la mécanique, sauf quand la distance imposée avait été accomplie ! Ceci explique l’ahurissant pourcentage de 90,9%. A titre de comparaison, le plus faible pourcentage a été atteint en 1970 (l’année de la première victoire d’une Porsche 917), avec seulement 13, 72% de voitures à l’arrivée, soit 7 sur 51 !

A comme Accidents     

L’édition 2015 n’a heureusement pas été marquée par des accidents dramatiques, sur le  plan des pilotes tout du moins, mais certains ont été néanmoins plus que spectaculaires et ont pu faire craindre le pire.

La deuxième séance qualificative, la première du jeudi, avait vu une spectaculaire sortie de route de la  Corvette C7.R n°63 du Corvette Racing. Jan Magnussen était sorti de la piste dans les virages Porsche ( ici ) La Corvette avait tapé les rails très fort au point qu’elle était irréparable pour la course, le pilote danois étant sorti par bonheur indemne de ce gros crash.

En course, Loïc Duval à bord de l’Audi R18 e-tron quattro #8 s’est fait une belle frayeur samedi. Une procédure de slow zone avait été déclenchée. La Corvette Larbre Compétition et une Aston Martin, suivies par la Porsche 919 Hybrid #18 et l’Aston Martin Vantage #99, étaient pleine piste à allure très réduite pour respecter la vitesse imposée dans le secteur. En arrière Duval, qui n’avait pas dans son champ de vision le secteur incriminé faisait confiance aux drapeaux des commissaires et était à l’attaque. Il revenait très vite  sur une Ferrari AF Corse et les deux voitures arrivèrent à pleine vitesse sur le petit peloton. La Ferrari déboîtait sur la droite pour éviter le choc, l’Audi lancée à pleine vitesse en faisait de même mais la place entre la Ferrari et le rail était mince. Loïc touchait le flanc gauche de la Ferrari, partait dans un tête-à-queue qui lui faisait traverser la  piste latéralement devant le petit peloton ( ici ). L’Audi tapait les rails de face, ce qui le renvoyait au milieu de la piste dans le  sens de la marche, manquant de justesse de se faire harponner à l’arrière par la Corvette Larbre, avant de ramener l’Audi blessée au stand. Très spectaculaire, mais on a eu très peur…

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Nous avons eu encore plus peur lors de l’accident de Roald Goethe avec l’Aston Martin #96, sorti de la route très violemment dans les Esses du Karting ( ici )alors qu’il venait de se faire dépasser par le future vainqueur, Nico Hulkenberg, à bord de la Porsche 919 Hybrid n°19. La Vantage partait sur la droite, tapait, la carrosserie volait en éclats, et la voiture s’immobilisait au milieu de la piste. En voyant l’Aston Martin arrêtée et sans que le pilote allemand ne sorte de la voiture, on n’a pas pu s’empêcher de penser à l’accident de Allan Simonsen. Heureusement là encore, plus de peur que de mal, et Roald Goethe a seulement été emmené au Centre Hospitalier du Mans pour un check-up médical complet.

On n’oublier pas non plus la sortie de route de Paul Dalla Lana avec la l’Aston Martin Vantage #98 lors de la dernière course dans les virages Ford, accident qui priva le pilote canadien et Aston Martin Racing de la victoire en catégorie GTE Am après une course bien maîtrisée, avec notamment une course magnifique de Pedro Lamy.

A comme Affluence

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Le succès des 24 Heures du Mans ne se dément pas. La fréquentation des spectateurs est en légère augmentation. Après avoir enregistré 245 000 spectateurs en 2013, 263 000 en 2014, l’Automobile Club de l’Ouest en a comptabilisé 263 500 cette année, et gageons qu’ils ne seront pas repartis du Mans déçus, c’est de bon augure pour les prochaines éditions…

A comme Albuquerque

Albuquerque

Felipe Albuquerque est rentré dans l’Histoire des 24 Heures du Mans samedi dernier. Le pilote  portugais a tout d’abord ajouté une page à son histoire personnelle en atteignant le cap des 30 ans, et il a ensuite fêté de la plus belle des manières son anniversaire en battant le record absolu du circuit manceau  en course (avec les deux chicanes des Hunaudières), en 3’17’’647 dans son 62ème tour. Au volant de l’Audi #9, Albuquerque avait fait un relais de folie, reprenant beaucoup de terrain à Brendon Hartley sur la Porsche n°17, le néo-zélandais n’amusant pourtant pas le terrain…. Même si le record du tour de Felipe Albuquerque n’aura pas tenu au-delà d’une journée, André Lotterer ayant encore été plus rapide, le portugais aura cependant son nom toujours gravé dans le Grand Livre d’Or des 24 Heures…

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A comme Aston Martin

L’édition 2015 s’annonçait très prometteuse pour le constructeur britannique qui pouvait envisager une totale mainmise sur le GT, tant en GTE Pro qu’en GTE Am. Tout avait bien commencé pendant les qualifications, avec les poles dans l’une et l’autre catégorie, Richie Stanaway étant le  plus rapide en GTE Pro à bord de la  Vantage n°99 en 3’54’’928 et Pedro Lamy en GTE Am avec la  Vantage #98 en 3’55’’102, troisième chrono de toutes les GT de surcroît, seulement devancé par Stanaway et par la Ferrari AF Corse n°51.

En course, les Vantage prirent tout d’abord l’ascendant, avec les danois du Young Driver et l’Aston Martin n°95, relayés ensuite par la Vantage AMR n°97 au cours de la troisième heure de course. On eu droit ensuite à un remake des grandes heures du duel Aston Martin-Corvette avec un duel acharné entre la Vantage orange n°99 et l’unique Corvette C7.R du Corvette Racing  A la mi-course, l’Aston Martin était encore en tête, avec un peu plus d’une minute d’avance sur la Corvette, mais la Vantage n°97 avait définitivement lâché prise, victime de sa mécanique. La Vantage n°99 allait à son tour baisser la garde et laisser filer la concurrence, à la suite d’un violent contact avec l’Oreca n°46 du Thiriet by TDS Racing peu avant 5h du matin. L’arrêt nécessaire pour remettre la voiture en état allait durer une heure et était rédhibitoire pour une victoire éventuelle. Dès lors le duel Aston Martin-Corvette laissa la place à un duel Corvette-Ferrari. Le bilan en GTE Pro allait être maigre, avec pour meilleur résultat une quatrième place pour la Vantage n°95, devancée de surcroît également par quatre GTE Am.

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En GTE Am justement, après un début de course sage, l’Aston Martin n°98 de Lamy/Dalla Lana/Lauda s’était installée dans le haut du tableau et après une belle  lutte avec la Ferrari SMP Racing n°72, elle était solidement installée en tête de la course. Au petit matin, le camp Aston Martin connut une grosse frayeur avec l’accident de Roald Goethe dont nous avons parlé plus haut, les malheurs d’Aston Martin se poursuivant.

A six heures de l’arrivée cependant, la Vantage n° 98 avait un tour d’avance sur la Ferrari, après une course superbe de Pedro Lamy. A trois heures du drapeau à damiers, cette marge avait été portée à deux tours qu’elle conservait encore à l’entame de la dernière heure. La victoire semblait bien ancrée, mais l’accident de Dalla Lana dans les virages Ford réduisait tout à néant.     

Une course totalement à oublier pour Aston Martin, sans aucun podium et qui devra se contenter du meilleur tour en course en GTE Pro pour Richie Stanaway et la Vantage n°99….

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A suivre…

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