Si vous croyez que déplacer le Championnat du Monde d’Endurance à l’autre bout du monde est une partie de plaisir, vous êtes dans le faux. Après Silverstone, Spa et Le Mans, le FIA WEC part pour une seconde partie de saison bien compliquée sur le plan de la logistique. La prochaine manche se déroulant au Texas sur le Circuit des Amériques dans un mois, il n’est pas question d’y dépêcher toutes les structures habituelles des équipes. Tout doit être soigneusement préparé car on ne déplace pas un tel barnum sans une préparation au cordeau.
Benjamin Marchal et Pierre Coiffier travaillent en étroite collaboration avec Pascal Dimitri, directeur des opérations de Le Mans Endurance Management. Tout est préparé en amont, comme l’explique Benjamin : « Nous arrivons sur les circuits quelques jours avant les teams, de façon à préparer leur arrivée, sachant que les journées sont très longues. En Europe, nous indiquons aux équipes les emplacements qui sont bien délimités. Sur les manches lointaines, nous devons préciser aux responsables des équipes où se trouvent leur chargement, les garages où ils doivent s’installer, l’espace de réception. Il faut aussi répondre à toutes les questions, aussi bien sur les déplacements que sur le côté matériel. Nous travaillons en étroite collaboration avec notre partenaire DHL, mais la gestion est faite directement par nous-mêmes. »
Dans un container, on y met quoi ? Tout ce qu’un team peut avoir besoin. Il y a déjà les voitures qui sont emballées, l’outillage, les panneaux de stands, les pneumatiques, les panneaux publicitaires, les drapeaux, la voiture de sécurité, les équipements TV, etc… Seules les batteries des autos LM P1-H sont envoyées directement par les constructeurs, le transport de ces pièces étant strictement contrôlé.
Aller aux Etats-Unis, en Chine, au Japon, au Brésil et au Royaume de Bahrain n’est pas une mince affaire compte tenu des questions douanières. La logistique du FIA WEC est « une ville dans la ville. »
Pour les 6 Heures du Circuit des Amériques, 60 containers sont partis par la mer fin juillet depuis Anvers en direction de Houston. Les containers partiront ensuite par la route de Houston à Austin le 14 septembre. Début septembre, un Boeing 747 ralliera Austin depuis Francfort. Des équipes préfèrent envoyer elles-mêmes leurs voitures par transport aérien. L’an passé, alors que les autos du plateau FIA WEC étaient prêtes à quitter le circuit texan, Audi était encore en plein travail sur place.
Sitôt arrivé au Texas, il sera temps de préparer la manche suivante, ce que rappelle Benjamin : « Dès que les équipes se sont installées, il faut commencer à préparer le prochain rendez-vous avec les équipes. Certaines sont nouvelles en FIA WEC, il faut donc les aider au maximum et répondre à leurs interrogations. Même si tout est soigneusement préparé à l’avance, il faut toujours savoir trouver des solutions de dernière minute sur les circuits. »
Après Austin, il faudra se rendre au Japon pour les 6 Heures de Fuji où pas moins de quatre Boeing 747 seront réquisitionnés pour un transport vers Narita avant un convoi routier vers Fuji. Direction ensuite la Chine et Shanghai. Le lendemain de la course de Fuji, tous les containers seront rassemblés pour rejoindre le port pour rejoindre la Chine par voie maritime sachant tout de même qu’un Boeing 747 sera affrété depuis le Japon vers la Chine.
Pas question de se rendre de Shanghai à Bahrain par la route ou la mer. Cinq Boeing 747 feront le déplacement vers le Royaume du Bahrain avec tout le matériel. Il se sera de même pour rallier le Brésil pour la finale FIA WEC. La saison se terminant à Sao Paulo, l’ensemble du matériel sera transporté par bateau vers Anvers avec une arrivée prévue à la mi-janvier. En complément, un ou deux Boeing 747 rejoindront l’Europe depuis le Brésil en fonction du volume de matériel dont les teams ont besoin le plus rapidement. Il sera alors temps de préparer 2015…