Nous refermons aujourd’hui notre Galerie des Champions 2014 et ses dernières pages sont bien évidemment consacrées au fleuron des courses d’endurance, les 24 Heures du Mans.

L’édition 2014 a été somptueuse. On annonçait une lutte intense avec Audi, tenant du titre et dont les R18 e-tron quattro étaient mises à mal depuis le début de saison par Toyota, le constructeur japonais, revanchard après les déboires de 2013, se présentant cette fois dans la Sarthe en position de favori, même s’il avait le  désavantage du nombre, et avec Porsche dont les 919 Hybrid, même encore jeunes, avaient déjà démontré tout leur potentiel.

On n’a pas été déçu, les trois marques ayant tour à tour occupé la tête de la course. Avant la course, les essais avaient été dominés par Toyota, Kazuki Nakajima obtenant la pole position en 3’21’’279 au volant de la  TS040 HYBRID n°7 mais la Porsche n°14 n’était qu’à quatre dixièmes de seconde.

Les Audi ne partaient qu’en troisième et quatrième ligne, devancées par la deuxième Toyota et la deuxième Porsche. Beaucoup commençaient à s’interroger sur les chances de la marque aux quatre anneaux de conserver sa couronne et d’aucuns s’interrogeaient sur le choix de Audi d’avoir choisi la plus petite des options de récupération de l’énergie, la tranche des 2MJ, la touvant un peu trop  conservatrice. La suite des évènements  allait prouver qu’une fois de plus le Dr Ullrich et son staff avaient fait les bons choix.

Le début de course fut échevelé, avec un départ en fanfare des Toyota qui tentaient de creuser l’écart, alors que l’Audi n°2 s’accrochait avec un André Lotterer survolté. Après une demi-heure de course, une pluie intempestive éliminait pour le compte l’Audi n°3 tandis que Nicolas Lapierre réussissait avec panache à ramener au stand la Toyota n°8 profondément blessée. La suite de la course allait être à la hauteur de ce début frénétique. Après que la Toyota n°8 et la Porsche n°20 se soient échangé le commandement, la Toyota n°7 creusait l’écart et semblait s’envoler vers une première victoire pour la marque avant que Nakajima ne soit contraint à l’abandon sur début d’incendie avant le petit matin. Audi prenait le relais, mais on n’était pas au bout des surprises. L’Audi n°1 qui avait pris la première place était victime d’une défaillance de turbo et on se prenait à penser à une dixième victoire de Tom Kristensen et à un succès supplémentaire pour Marc Gené qui avait fait son apparition à bord en dernière minute à la suite de l’accident de Loïc Duval !! L’histoire aurait été belle, mais la n°2 était à son tour frappée par le même problème de turbo, et c’est Porsche qui prenait le relais. Coup d’essai et coup de maître pour la 919 Hybrid ? Non, car la Porsche capitulera définitivement à deux heures du drapeau à damiers, après avoir ferraillé pendant un bon moment avec l’Audi n°1. Tréluyer, Lotterer et Fässler remportaient ainsi leur troisième victoire en quatre ans et Audi son treizième succès en quinze ans !! Tom Kristensen, deuxième avec Gené et Lucas di Grassi, montait sur le podium pour la quatorzième fois en dix-huit participations (neuf victoires, deux deuxièmes places, trois troisièmes places pour quatre abandons), le danois ayant été sur le podium à chaque fois que sa voiture était à l’arrivée !!

Dans les autres catégories, la lutte fut tout aussi ardente. Si les Rebellion R-One, en LMP1-L, était bien esseulé, le trio Heidfeld/Beche/Prost, au volant d’une voiture jeune, ont fait une course brillante récompensée par une superbe quatrième place au classement général.

En LM P2, c’est le châssis le plus ancien qui s’est imposé, la « vieille » Zytek Z11SN du Jota Sport devançant la « jeunette » Ligier JS P2 Nissan du Thiriet by TDS Racing et l’Alpine A450b Nissan, Signatech-Alpine, les moteurs Nissan ayant survolé le LMP2. Oliver Turvey, vainqueur de la catégorie avec Simon Dolan et Harry Trincknell, était encore à Londres quelques jours avant l’épreuve et avait été appelé en urgence pour pallier le passage de Marc Gené sur l’Audi n°2 !

En GT, ce fut tout aussi acharné. En GTE Pro, AF Corse et Ferrari ont souqué ferme pour contenir les assauts des Corvette C7.R, des Porsche 911 RSR et autres Aston Martin Vantage et ont effacé la défaite de 2013. Fisichella, Bruni et Vilander s’imposant comme en 2012, devant une Corvette C7.R qui a réussi ses débuts dans la Sarthe et une Porsche 911 RSR très compétitive.

Malmené en GTE Pro, Aston Martin a redressé la barre en GTE Am et a ainsi empêché la mainmise sur le GT de AF Corse, les danois Poulsen, Heinemeier-Hansson et Thiim rendant ainsi le plus bel hommage à leur regretté compatriote Allan Simonsen.,

Classement Général

1 Benoît Tréluyer/André Lotterer/Marcel Fässler (Audi R18 e-tron quattro Audi Sport Team Joest n°2)

2 Tom Kristensen/Lucas Di Grassi/Marc Gené (Audi R18 e-tron quattro Audi Sport Team Joest n°1)

3 Anthony Davidson/Sébastien Buemi/Nicolas Lapierre (Toyota TS040 n°8)

LMP1-L

1 Nick Heidfeld/Matthias Beche/Nicolas Prost (Rebellion R-One Rebellion Racing n°12)

LMP2

1 Simon Dolan/Harry Tincknell/Oliver Turvey (Zytek Z11SN Nissan Jota Sport n°38)

2 Tristan Gommendy/Ludovic Badey/Pierre Thiriet (Ligier JS P2 Nissan Thiriet by TDS Racing n°46)

3 Nelson Panciatici/Paul-Loup Chatin/Oliver Webb (Alpine A450b Nissan Signatech Alpine)

GTE Pro

1 Gianmaria Bruni/Toni Vilander/Giancarlo Fisichella (Ferrari 458 GTE AF Corse n°51)

2 Jan Magnussen/Antonio Garcia/Jordan Taylor (Corvette C7.R Corvette Racing n°73)

3 Frédéric Makowiecki/Richard Lietz/Marco Holzer (Porsche 911 RST Team Manthey n°92

GTE Am

1 Kristian Poulsen/David Heinemeier-Hansson/Nicki Thiim (Aston Martin Vantage GTE Aston Martin Racing n°95)

2 Christian Ried/Klaus Bachler/Khaled Al Qubaisi (Porsche 911 RSR Proton Compétition n°88)

3 Marco Cioci/Mirko Venturi/Luis Perez Companc (Ferrari 458 GTE AF Corse n°61)

Meilleur tour en course : André Lotterer (Audi R18 e-tron Quattro n°2) en 3’22’’567 (317^ème tour)

On ne pouvait pas décemment clôturer cette Galerie des Champions 2014 sans évoquer l’arrêt de la carrière de Tom Kristensen. Pas de légende pour cette photo, puisque Tom K est LA Légende à lui seul…

Enfin, il faut également mettre en exergue des anonymes, ces commissaires de piste ou de stand qui, aux 24 Heures et sur d’autres circuits, dans toutes les disciplines, qu’il fasse chaud, qu’il pleuve ou qu’il vente, sont toujours présents et sans qui les courses ne pourraient être organisées. Un grand merci et un grand bravo à eux !

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