Sur le chemin du retour d’Estoril où il a participé à la dernière manche de la VdeV Endurance Series, les Six Heures d’Estoril Protos au volant de la Praga R1 du Pegasus Racing, Julien Schell a bien voulu dresser le bilan de sa saison 2013 et évoquer la saison 2014 où le pilote strasbourgeois compte bien retrouver à plein temps la VdeV Endurance Series..
Julien, tu as cette année décroché le titre pilotes et teams en Speed EuroSeries, de quoi enrichir ton palmarès, déjà bien fourni…
‘’Oui, effectivement ça fait plaisir. Je crois que ça fait maintenant mon septième titre. J’ai remporté l’Euro-Asia Cup en Formule Ford (2000, NDLR), j’ai été Champion d’Allemagne de Formule Ford (2001), Champion de France de Formule Ford (2002), j’ai gagné deux fois le Challenge d’Endurance Moderne Protos VdeV (2006 et 2008), le Championnat European Le Mans Series en Fomula Le Mans (Team et pilotes) 2011, et donc cette année le titre en Speed EuroSeries, ça doit donc faire sept titres. J’ai aussi gagné la Coupe du Monde des Nations par équipes en 2005 dans le cadre du Formula Ford Festival. »
Pourquoi avoir fait cette année le choix de la Speed EuroSeries ?
« En début d’année, le profil de ce championnat paraissait très séduisant, avec beaucoup d’engagés et pas mal de constructeurs. De plus, cette Série, qui est un peu le pendant du VdeV, avait l’avantage de courir dans le cadre des meetings de l’European Le Mans Series, donc c’est quelque chose qui nous plaisait bien. Par contre, le championnat a eu du mal à décoller et il y a eu moins de compétition que nous le pensions, mais nous avons obtenu le titre, et c’est important. »
Quel était le niveau général du championnat ?
« Ecoute, ça dépendait un peu de chaque course. Des fois, c’était très bien, d’autres fois moins. C’était assez disparate, avec des différences de niveau importantes entre les voitures. Dans l’ensemble, c’est quand même moins fort que le VdeV. »
Peux-tu nous parler un peu de ton coéquipier, Nicolas Leutwiller ?
« Nicolas est suisse. C’est un gentleman driver qui a la cinquantaine, mais c’est un bon gentleman driver. Il va suffisamment vite, il est fiable et s’est bien adapté à la Ligier. Il a une belle expérience, car il a fait du Grand-Am, a fait pas mal de courses avec des Porsche Cup et a couru en European Le Mans Series en 2005. Nous nous sommes bien entendus. »
Quels sont été les adversaires les plus durs ?
« Sans doute la Wolf GB08 usine. En début de saison, ils étaient plus vite que nous, ensuite parfois moins. »
Après ce titre avec la Ligier JS 53, te voici maintenant avec la Praga R1. Comment cela s’est-il concrétisé ?
« Lors du meeting Speed de Spa-Francorchamps, nous avons rencontré les gens de Praga. Le contact s’est bien passé, ce sont des gens très sympa. Ils nous ont présenté leur voiture, un proto très bien fini. Ils cherchaient quelqu’un pour distribuer la voiture et nous sommes parvenus à un accord entre eux et le Pegasus Racing, si bien que nous sommes désormais les distributeurs de Praga pour la France, l’Allemagne et la Suisse. »
Combien pèse la voiture ? Quelle est sa puissance ?
« Elle pèse 600 kg. Pour la puissance, ça dépend de la motorisation. Avec le moteur atmosphérique, elle développe 270 chevaux, et avec le moteur turbo, elle en fait 320.»
Comment s’est fait l’engagement de la Praga R1 à Estoril, puis qu’elle est hors classement ?
‘’Effectivement, elle est hors classement, car elle ne correspond pas à la règlementation protos de la VdeV Endurance Series. La Praga est entièrement en carbone, arceau et carrosserie comprises, les roues sont un peu plus grandes. Cet engagement s’est fait bien sûr après un contact et l’autorisation de Eric Van de Vyver. Nous avons couru à Estoril avec le moteur turbo, mais dans un souci d’équilibre, Eric nous avait demandé de descendre la puissance du moteur autour de 280 chevaux, afin de respecter à peu près l’équilibre avec les CN. En début de ligne droite, les CN accéléraient mieux que nous et prenaient un peu de champ, dans la ligne droite le turbo nous permettait de prendre de la puissance et de revenir sur elles. »
Est-ce que cette première en VdeV pourrait avoir une suite ?
« Oui, car Eric Van de Vyver va créer une catégorie pour protos fermés –je crois qu’il y a plusieurs projets en cours (la Pescarolo, la Zulltec CZ2 entre autres, NDLR) et nous ferons donc courir la Praga en 2014 en VdeV Endurance Series. »
Une voiture fermée, c’est peut-être plus attractif pour des gentlemen drivers ?
« Oui, c’est sûr que le côté sécurité peut attirer des gentlemen drivers, qui se sentiront plus à l’aise dans un proto fermé. Il existe d’ailleurs un intérêt certain de la part de gens qui courent actuellement en proto avec des CN. »
Quel est le prix de la Praga R1 ?
« C’est 139 000€, voiture complète. C’est une belle voiture, bien faite. »