Il aura fallu attendre les cinq dernières minutes pour connaître le vainqueur des 4 Heures d’Imola, deuxième manche de l’European Le Mans Series. Une vraie course par élimination ! La Morgan LM P2 du Newblood by Morand Racing s’en allait tranquillement vers une victoire quand à quatre minutes du terme, Christian Klien s’est arrêté en bord de piste. La ZyteK Z11SN/Jota Sport de Simon Dolan, Filipe Albuquerque et Harry Tincknell n’en demandait pas tant pour reprendre la tête après avoir mené une partie de la course. Malchanceux à Silverstone avec une grosse sortie de piste de Simon Dolan, le team britannique avait déjà brillé en FIA WEC à Spa et cette victoire permet d’entrevoir des ambitions relevées aux 24 Heures du Mans où Marc Gené remplacera Filipe Albuquerque.
En arrivant à Imola, le Sébastien Loeb Racing aurait signé de suite pour une deuxième place qui raisonne comme une victoire pour Vincent Capillaire et Jan Charouz. Copie parfaite pour l’équipage de la ORECA 03 #24 avec une stratégie mise en place qui a fonctionné à merveille. Certes, la seule neutralisation de la course (morceau de vibreur sur la piste) a permis de recoller au peloton de tête mais une pénalité en fin de course (ndlr : Jan Charouz est reparti de son stand au moment où la Morgan/TDS arrivait) a bien failli avoir raison d’un podium bien mérité. L’équipe dirigée par Dominique Heintz a continué à faire confiance à Michelin et l’évolution attendue pour Le Mans pourrait donner un regain de performance à l’équipage de la #24. Les températures chaudes ont permis aux Michelin de faire jeu égal avec la concurrence. Il aura manqué 28s pour aller chercher la victoire, la pénalité coûtant cher.
En passant de Michelin à Dunlop, Signatech-Alpine comptait bien retrouver le haut de l’affiche et l’équipe championne en titre peut être satisfaite de ce retour sur le podium. Paul-Loup Chatin, Oliver Webb et Nelson Panciatici ont systématiquement joué les positions de tête depuis le début du meeting. De quoi redonner du baume au cœur à Philippe Sinault et son équipe qui n’auront pas échappé à la sueur froide quand Paul-Loup Chatin a mis du temps à repartir. L’Alpine A450 est de retour sur le devant de la scène, qu’on se le dise…
A l’issue d’une course sage, le Greaves Motorsport place sa Zytek Z11SN au pied du podium grâce au bon travail de Tom Kimber-Smith et du jeune Matt McMurry qui continue d’étonner. Pour sa dernière course avec la Morgan LM P2, le Thiriet by TDS Racing comptait bien faire la passe de deux mais la poisse n’a guère épargné Pierre Thiriet, Ludovic Badey et Tristan Gommendy. Le trio pouvait espérer rafler une nouvelle fois la mise grâce là aussi à une stratégie parfaite et une course rondement menée mais la casse d’un disque de frein dans la dernière heure a relégué la #46 hors du coup pour la victoire. Une crevaison lente avait déjà ralenti la progression de l’équipage, d’où une 5ème place finale.
Le Pegasus Racing poursuit sa découverte de la Morgan LM P2 avec une belle 6ème place pour Schell/Leutwiler/Coleman. La grosse déception est venue du Newblood by Morand Racing en tête à quatre minutes du terme. Christian Klien a dû baisser la garde au volant de la Morgan LM P2 suisse suite à un problème lié au moteur. Dommage pour Christian Klien, Romain Brandela et Gary Hirsch qui avaient fait le gros du travail et qui tenaient leur première victoire. Chez Murphy Prototypes, Nathanaël Berthon et Karun Chandhok n’auront pas roulé, la ORECA 03 du team irlandais abandonnant sur un souci de boîte de vitesses. Les Suisses de Race Performance n’auront pas pu rééditer leur podium de Silverstone, Michel Frey perdant du temps dans un bac à graviers (7ème en LM P2).
SMP Racing s’impose sur le fil en GTE…
La catégorie GTE s’est soldée par un vrai Ferrari Challenge mais restait à savoir laquelle allait l’emporter. Dominateurs de bout en bout, Matteo Cressoni et Thomas Kemenater (Kessel Racing) ont vu leurs espoirs s’envoler dans l’ultime boucle. Il aura fallu un Andrea Bertolini des grands jours pour aller chercher le succès au volant de la Ferrari F458 Italia du SMP Racing aux côtés de Viktor Shaitar et Sergey Zlobin, sous les yeux de Boris Rotenberg, patron de SMP Bank, ravi de cette nouvelle victoire du team russe. La Ferrari du Kessel Racing n’a échoué qu’à 1.035s. Le JMW Motorsport complète le podium avec McKenzie/Richardson/Zampieri. Six Ferrari aux six premières places. Le team Sofrev-ASP (Barthez/Pons/Ayari) s’est classé dans le quinté de tête. La première non Ferrari est la Porsche 911 GT3-RSR/IMSA Performance Matmut de Armindo/Narac/Hallyday, qui à la régulière n’a rien pu faire pour contrer les GT italiennes (7ème). D’ailleurs, aucune Porsche ou Aston Martin ne peut actuellement lutter face à l’armada Ferrari F458 Italia. Le Crubilé Sport poursuit sa découverte de la catégorie GTE en rentrant dans le Top Ten avec sa Porsche, tout comme la seconde Porsche du team IMSA Performance Matmut, 11ème.
Un vrai Ferrari Challenge en GTC…
Même domination Ferrari en GTC avec un tiercé de tête entièrement 458 Italia GT3. Venu renforcer le Formula Racing, Andrea Piccini a bien aidé ses coéquipiers à rafler la mise sur la Ferrari #60 partagée avec Johnny Laursen et Mikkel Mac, ce dernier décrochant la pole. Les deux places restantes sur le podium sont revenues au SMP Racing grâce à Beretta/Markosov/Ladygin et Ladygin/Basov/Persiani. Si la McLaren MP4-12C GT3/ART Grand Prix de Gonzalez/Ajlani/Brundle a terminé 4ème, elle ne doit cette place qu’au sans-faute de l’équipe et des pilotes. Comme en GTE, les Ferrari sont guère prenables à la régulière. Avant le départ, un pilote nous confiait avec le sourire qu’il serait plus judicieux de mettre en place deux classes en GTC, une pour le Ferrari Challenge, l’autres pour les Porsche, McLaren et BMW. Sixième position pour la Ferrari/Sofrev-ASP de Bourret/Belloc/Gibon. La Porsche 911 GT3-R/Pro GT by Alméras a terminé aux portes du Top Ten.
Seulement cinq abandons à noter lors des 4 Heures d’Imola où le public s’est déplacé en masse, même si les sorties sans conséquence ont été nombreuses. Si le podium est inédit en LM P2, SMP Racing avait déjà goûté aux joies de ce podium en GTE à Silverstone, tout comme SMP Racing et Formula Racing en GTC. L’European Le Mans Series va maintenant laisser sa place aux 24 Heures du Mans avant de revenir en juillet au Red Bull Ring.
Le classement de la course est ici