Johnny O’Connell, 53 ans, possède sans conteste un des plus beaux palmarès du GT. Il a remporté à la distance les 12 Heures de Sebring (1994, sur Nissan 300 ZX), les 24 Heures de Daytona (2001, sur Corvette C5-R), a été trois fois champion ALMS (2 fois en GTS, 1 fois en GT1) avec le Corvette Racing, a été vainqueur à quatre reprises des 24 Heures du Mans en catégorie (3 en GTS : 1994sur Nissan 300 ZX, 2001 et 2002 sur Corvette C5-R ; 1 en GT1 (2009 sur Corvette C6.R avec Antonio Garcia et Jan Magnussen), 2009 (ci-dessous) étant donc l’année de sa dernière victoire dans la classique mancelle, avant une ultime participation en 2010, soldée par un abandon .
La carrière de Johnny O’Connell, depuis 2001, est étroitement liée à General Motors. Après avoir quitté fin 2010 le Corvette Racing, le pilote américain a rejoint les rangs du cousin Cadillac Racing pour courir dans le Pirelli World Challenge, avec bonheur puisque, après avoir été vice-champion en 2011 derrière Patrick Long, il en collectionne les titres depuis 2012, ayant été récemment été sacré champion pour la quatrième année consécutive, cette année avec une Cadilac ATS-V.R après l’avoir été en 2012, 2013 et 2014 avec une Cadillac CTS-V.R.
Johnny O’Connell a accepté gentiment de répondre à quelques questions de Endurance-Info.
Johnny, vous avez remporté votre quatrième titre GT consécutif dans le Pirelli World Challenge. L’espériez-vous avant le début de la saison ?
« J’étais prudemment optimiste, mais je crois que, dans le team , peu nombreux étaient ceux qui pensaient que nous allions être capables de décrocher le titre avec une voiture toute neuve. »
Pouvez-vous comparer la Cadillac ATS-V.R à la CTS-V.R avec laquelle vous avez remporté vos précédents titres ? Etait-ce un grand progrès ?
« L’ATS m’a paru simplement un peu plus douce et un plus agile. L’aérodynamique était meilleure, et c’était certainement un pas en avant. »
Le plateau GT était très compétitif cette année. Quelles voitures et quels pilotes vous ont le plus impressionné ?
« Je pense que j’ai été impressionné par pratiquement chacun des constructeurs ! Quand on regarde les résultats, chaque constructeur était capable de l’emporter. Bien sûr, j’ai été impressionné par Guy Smith dans la Bentley, par JD Davison dans la Nissan et par Kevin Estre dans la McLaren. »
Pensez-vous que la Balance de Performance a été équitable ?
« Je pense que pour la course canadienne de Mosport, ça a été sacrément serré. A part ça je pense qu’il y a eu trop de combines. »
A votre avis, quel a été le tournant de la saison ?
“Sans aucun doute, le tournant de la saison, ça a été quand nous sommes allés au Canada, quelques semaines seulement après que la voiture ait entièrement brûlé (au Barber Morports Park NDLR). Cela a démontré la force et le niveau d’engagement du team. La victoire remportée là-bas a été essentielle dans notre succès. ».
Pendant toute la saison, Olivier Beretta a été votre adversaire le plus coriace. Comme vous le connaissez plutôt bien, que pouvez-vous dire d’Olivier ?
« Sorti de sa voiture, Olivier est vraiment un type super.».
Comment situez-vous votre titre 2015 dans votre palmarès ?
« Ce championnat pourrait bien être pour moi le plus particulier. Avec une compétition aussi dure à la fois au niveau des voitures et des pilotes, nous avons dû vraiment travailler d’arrache-pied pour réussir. J’ai eu beaucoup de réussite au cours de mes années où j’ai piloté pour le compte de General Motors et j’espère en avoir pendant de nombreuses années encore. »
Pensez-vous que le format des courses du Pirelli World Challenge est satisfaisant ? Si vous pouviez le modifier, quel serait votre choix personnel ?
« J’aime le format, et j’adore les départs arrêtés. Honnêtement, il n’y a pas beaucoup de choses que je changerais dans la série. »
Quels sont vos circuits préférés ?
« Je dirais que Mosport est mon favori, même si j’aime tous les circuits urbains. »
Avez-vous déjà des projets de compétition pour l’année prochaine ? Allez-vous tenter d’avoir un nouveau titre ? Avec Andy Pilgrim ?
“J’envisage à coup sûr de représenter Cadillac avec l’ATS une nouvelle fois”.
Vous avez eu beaucoup de succès au Mans, avec quatre victoires de catégorie. Aimeriez-vous y revenir ?
« J’aimerais y revenir, j’ai eu la chance de monter neuf fois sur le podium, et j’aimerais avoir encore quelques chances de le refaire. »
Existe-t-il une possibilité de voir des Cadillac ATS-V.R GT3 courir en Europe l’année prochaine ?
« A ce stade, tout est possible, j’ai toujours apprécié de courir en Europe et j’aimerais avoir l’occasion de présenter la Cadillac. »
Quand vous arrêterez votre carrière de pilote ; resterez-vous dans le milieu du sport automobile, comme Team Manager ou quelque chose d’autre ?
« Je n’imagine pas ma vie sans le sport automobile et sans y jouer un rôle important. J’espère que General Motors me trouvera quelque chose à faire. »