Le team Sofrev-ASP et les 24 Heures de Spa, c’est comme qui dirait une histoire d’amour. Sur sept départs à Spa, les Ferrari/Sofrev-ASP ont vu l’arrivée à six reprises. Vainqueur de l’épreuve en 2011 (Pro-Am), troisième en 2012 (Pro-Am) et vainqueur en 2013 (Gentlemen Trophy), le team basé à Balma n’est pas présent cette saison en Blancpain Endurance Series. Malgré d’autres défis dont les 24 Heures du Mans, les troupes de Jérôme, Policand étaient tout de même de retour à Spa le week-end dernier avec deux Ferrari 458 Italia GT3. Alors qu’un nouveau podium était nettement à la portée des équipages, Bourret/Gibon/Belloc/Canal ont terminé à la 8^ème place, trois positions devant Badey/Barthez/Debard/Vautier.

 La #116 des derniers nommés a été retardée par des débris sur la piste occasionnant la rupture d’une durit de frein alors que le quatuor était aux commandes de la classe Pro-Am Cup. Un autre débris a eu raison du radiateur avec 17 tours perdus dans l’aventure. Pour l’équipage de la #120, la course n’a réservé aucune mauvaise surprise aux pilotes qui ont déroulé du début à la fin. Pour son retour dans le championnat Blancpain, le team Sofrev-ASP peut être satisfait du travail accompli. Cette saison, l’écurie championne Blancpain Endurance Series (Gentlemen Trophy) en titre partage son temps entre l’European Le Mans Series, le Championnat de France GT et quelques piges en VdeV Endurance Series, sans oublier les 24 Heures du Mans. Rien n’est encore finalisé pour 2015 mais voir le team Sofrev-ASP à Spa avec une Ferrari alignée en Pro-Cup fait partie des envies de son patron. On connaît d’ailleurs un pilote qui est prêt à relever le défi.

Jérôme, que retenir de ces 24 Heures de Spa ?

 « L’équipe réalise un nouveau 100% avec deux voitures engagées et deux à l’arrivée. Sur ce plan, il s’agit d’un sans-faute. Pour la Ferrari #120, tout s’est passé au mieux. Les pilotes ont fait un excellent travail avec un superbe résultat à la clé. Nous n’avons connu aucun souci sur cette auto qui a tourné comme une horloge. La #116 était en lice pour un podium final. Les pilotes ont été parfaits et l’équipe a fait un travail incroyable. C’est vraiment dommage d’avoir rencontré deux problèmes car la voiture se battait pour le podium. C’est le sport auto qui veut cela. Le facteur réussite est capital en endurance, la preuve. Ludo a pourtant fait un début de course parfait en se plaçant dans le wagon de tête. Au fil des tours, la stratégie a fait son œuvre et, il faut bien l’avouer, nous avons fait preuve d’un peu de chance. Les relais se sont enchaînés, les safety-cars se sont succédés et nous avons même eu droit à un drapeau rouge, ce qui est assez rare. »

 Pour la première fois depuis 2011, le team Sofrev-ASP ne dispute pas la saison complète. Il a fallu reprendre ses marques ?

 « Déjà nous étions placés dans les stands Endurance, ce qui fait que nous étions un peu déconnectés. J’avais l’impression de prendre part à une autre course et d’être revenu en Championnat de France un mois plus tôt. L’avantage est d’avoir plus de place pour s’arrêter, de démarrer en descente. C’est aussi plus simple sur le plan visuel car c’est nettement plus tranquille. De plus, l’accès au feu pour repartir est bien mieux dans la partie Endurance. Le seul inconvénient reste la vétusté des stands. J’ai redécouvert les 24 Heures de Spa.

 « Nous avons pris le championnat en marche. Chaque série a sa propre réglementation sachant que l’on sortait d’un meeting ELMS. Nous avions beaucoup à apprendre des nouveaux Pirelli. Selon moi, le niveau est similaire à ce que l’on a connu ces dernières années. Les essais ont été conformes à nos attentes en ne souhaitant pas aller en Superpole. On s’est servi du Bronze Test pour roder les freins. Le team n’avait aucune pression sauf celle de bien faire. On ne joue pas le championnat. On savait bien qu’accrocher un podium en Pro-Am serait compliqué compte tenu du niveau. Nos deux équipages étaient solides et sans des débris sur la piste, nous aurions pu terminer dans le tiercé de tête. »

On reverra le team Sofrev-ASP en 2015 en Blancpain Endurance Series ?

 « J’ai vraiment envie de revenir avec un équipage Pro-Cup. Si on ne peut pas le mettre en place sur toute la saison, alors ce sera pour Spa. J’ai comme un sentiment d’inachevé en Blancpain Endurance Series car nous n’avons pas pu faire rouler un équipage en Pro-Cup. C’est une frustration pour l’équipe. Cette année, le projet s’est articulé autour du Mans et il a fallu faire des choix budgétaires. En tant que compétiteur, j’ai envie d’aller rouler en Pro-Cup au moins avec une auto. »

 Si la saison en Championnat de France GT se passe bien, c’est un peu plus compliqué en ELMS ?

 « La catégorie GTC est très dure pour nous. Le temps de roulage et la catégorisation de pilotes ne nous facilitent pas la tâche. Il faut au moins un Silver qui ait quasiment le statut de Gold. En ELMS, la clé de la réussite est le relai du milieu. Notre 5^ème  place à Imola est encourageante. Pour ce qui est de la catégorie GTE, notre équipage n’a pas de Silver, ce qui est un petit handicap. Ce n’est pas pour autant que l’on ne peut pas bien figurer. Sur chacune des manches, on s’est toujours retrouvé à un moment P1 ou P3. Il ne manque pas grand-chose pour le podium. Anthony (Pons) et Fabien (Barthez) continuent de monter en puissance. Anthony a l’expérience de l’endurance et Fabien arrive d’un championnat sprint. Les deux peuvent compter sur Soheil (Ayari) qui connaît bien les deux disciplines. Pour gagner, il faut des circonstances. »

Le Mans a donné satisfaction ?

 « Les 24 Heures du Mans étaient notre dossier de l’année. L’enjeu était colossal pour une équipe à taille humaine. Terminer 9^ème est un résultat honorable car les pilotes ont fait une course propre. Fabien et Anthony ont bouclé environ 200 tours, et Soheil 130. On joue le jeu du Pro-Am sachant que les trois sont partis à la guerre et n’ont rien lâché. »

Les programmes 2015 sont définis ?

 « Si nous poursuivons en ELMS dans la catégorie GTC, il nous faudra un Gold, un Silver et un Bronze. Pour la catégorie GTE, il subsiste le problème budgétaire. Le programme est articulé autour du Mans. La volonté est bien là mais Le Mans est un championnat à lui tout seul. La structure est restée la même. Si on garde les mêmes programmes, il faudra la renforcer. Il faut de toute façon que l’équipe ait un programme pour gagner des courses. Jusqu’à maintenant, le team Sofrev-ASP est principalement dédié aux gentlemen qui nous le rendent bien en gagnant des courses. On a besoin de gagner pour l’image de nos partenaires. Le sport n’est pas un travail mais un mode de vie. Il faut un enjeu sportif. »