Après plus de dix ans de bons et loyaux services, le team Sofrev-ASP change de nom pour devenir AKKA-ASP. Pour le reste, Jérôme Policand fait dans la continuité cette saison avec un double programme mixant Blancpain Endurance Series et Championnat de France GT. Pas de 24 Heures du Mans en juin prochain pour l’équipe basée à Balma même si l’envie de revenir dans la Sarthe est bien là. Si les équipages pour la scène nationale sont bouclés, tout reste encore ouvert pour le championnat Blancpain. La fidélité est de mise en France. Jean-Luc Beaubelique fera désormais cause commune avec L’expérimenté Morgan Moullin-Traffort et Philippe Giauque. Olivier Panis et Eric Debard seront épaulés par Fabien Barthez. La troisième Ferrari 458 Italia GT3 sera confiée à Christophe Bourret, Pascal Gibon et Jean-Philippe Belloc, soit un trio qui se connaît parfaitement. Nous avons profité d’une séance d’essais du Team AKKA-ASP au Val de Vienne pour rendre une visite à Jérôme Policand.
La nouvelle réglementation mise en place en France te satisfait ?
« Le système a le mérite d’être testé. On ne peut pas critiquer quelque chose qui n’a pas été essayé. Economiquement, c’est un plus. La part du pilote professionnel est maintenant prise en charge par deux pilotes et non plus un seul. De toute façon, il fallait faire quelque chose. Je suis satisfait d’avoir réussi à monter trois beaux équipages si tôt dans l’année. La vraie solution est que les autos coûtent moins cher à faire rouler. On arrive à l’apogée du GT3. Lorsque la catégorie a été lancée en 2006, une auto valait 130 000 euros. Certaines nouvelles GT3 valent quasiment trois fois plus cher. »
Le fait que le championnat ouvre à d’autres autos que des GT3 est une bonne idée ?
« Pour que la grille soit acceptable, il faut un minimum de 20 autos. Comment en trouver autant sur le marché français ? D’autant plus qu’il faut 60 pilotes à mettre au volant. Je comprends l’ouverture et le fait que l’on ouvre à des autos moins onéreuses à faire rouler. Les teams comme le notre arrive à la limite. Cependant, si le reste du plateau est trop proche des GT3, il y a aura une vraie question à se poser. »
Le programme Blancpain Endurance Series est finalisé ?
« L’idée est de mettre deux Ferrari, voire même une troisième. Les équipages ne sont pas encore constitués. La logique est d’en aligner deux en Pro-Am et une en Gentlemen. On connaît bien le championnat mais on ne s’attend pas à une partie facile. La seule frustration et de ne pas avoir pu monter un équipage en Pro-Cup. En revanche, ce n’est pas exclu sur un one shot. »
Le changement de nom de l’équipe change la donne ?
« Pas vraiment car le staff reste identique. C’est pour nous une très bonne nouvelle après le retrait de Sofrev. Nous avons passé 11 ans ensemble et c’était 11 très belles années. L’arrivée de AKKA permet de garder la même structure et de continuer de beaux programmes. De nos jours, on ne peut plus faire rouler des pilotes uniquement avec leurs sponsors. Les coûts fixes doivent être absorbés par un partenaire. On garde un championnat national et un international. C’est le début d’une nouvelle histoire avec AKKA. »
Pourquoi ne pas poursuivre en European Le Mans Series en GTC ?
« Pour nous, 2014 était une année pour apprendre. Si c’est pour refaire la même chose en année 2, je n’en vois pas tellement l’intérêt. Nous avons disputé une belle saison l’an dernier. C’est plus compliqué de remonter un programme identique cette année. Nous avons toujours eu des noms en tant que pilotes professionnels. Nous sommes dans une culture Pro et Am, même si je ne dénigre aucunement les Silver. De plus, il aurait fallu gérer un clash de date entre la manche Blancpain de Monza et l’ELMS à Silverstone. »
Pas de 24 Heures du Mans non plus cette année…
« Il y avait une vraie volonté d’y retourner. Un des partenaires s’est retiré, ce qui a compliqué la donne. Notre saison a été honorable en GTE mais on veut se battre pour des résultats. Nous avons cherché une solution jusqu’au bout. La seule possibilité était de prendre part à l’ELMS et au Mans avec un équipage 100% gentlemen. L’envie de retourner au Mans est là et nous travaillons pour. Le Mans est la cour des grands à tous les niveaux mais il y a une différence entre le rêve et la réalité. On s’est beaucoup investi sur ce projet l’an dernier. On pourrait cependant revoir la Ferrari 458 GTE en deuxième partie de saison. La voiture est prête. »
Une arrivée en LM P2 est une possibilité ?
« Le problème est toujours le même. Cela demande un gros investissement. Le team a déjà dans le garage une GTE et quatre GT3. On ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi. Cependant, c’est forcément quelque chose à envisager un jour. »
Que faire des Ferrari fin 2015 ?
« Nous allons arriver à la fin d’un cycle. Il faudra prendre les bonnes décisions mais il est peu probable de ne pas voir le Team AKKA-ASP la saison prochaine en GT. Reste à savoir avec quoi… »