Estoril a vu le dernier meeting du Renault Sport Trophy, mais ce n’est pas pour autant que Renault Sport R.S.01 va tirer sa révérence. Un kit ‘GT3’ va permettre aux équipes qui le souhaitent de rouler dans différents championnats tels que VdeV Endurance Series, International GT Open, 24 Heures Series et VLN. Trente Renault Sport R.S.01 ont trouvé preneur à ce jour, mais la série a peiné à réunir un plateau conséquent, d’où l’arrêt pur et simple du Renault Sport Trophy. Jean-Pascal Dauce, Directeur des Programmes Compétition-Client Renault Sport Racing, est revenu avec nous sur l’arrêt du championnat tout en se montrant optimiste sur l’avenir d’une auto qui ravit tous les pilotes.
N’était-il pas possible de mettre Renault Sport R.S.01 au sein de la Michelin Le Mans Cup ?
« Nous avons envisagé la chose, mais ce n’était pas facile à mettre en place. C’est vite devenu impossible. Le format du Renault Sport Trophy fait que aussi les Pro que les Am ont droit à un résultat séparé. Tout le monde nous envie cela. Nous aurions perdu ce système en allant dans un autre championnat sachant que l’on respecte pleinement les décisions prises. »
C’est tout de même paradoxal de devoir mettre un terme au championnat alors que les avis sont unanimes sur Renault Sport R.S.01…
« C’est un paradoxe que l’on doit accepter. L’auto est bien née techniquement, cela ne fait pas le moindre doute. Tous les pilotes sont satisfaits. Malheureusement, elle est arrivée dans un marché concurrentiel. Avoir 13 autos la première année est acceptable, mais pas la deuxième. On peut l’expliquer compte tenu d’une forte concurrence Peut-être qu’avoir une auto dans une catégorie monotype qui est plus rapide qu’une GT3 n’est pas idéal. Nous avions évalué le tout mais nous avons certainement été trop optimistes. A 16 ou 18 autos, le championnat aurait poursuivi sa route. Avec Frédéric Vasseur, nous avons rencontré les équipes à Spa dans l’optique de rebondir car l’auto est bonne. »
Place maintenant à d’autres terrains de jeu…
« Les offres sont multiples et des possibilités existent d’élargir encore plus le champ d’action. Trente autos ont été vendues, donc le succès est bien là. »
On pense forcément à la Blancpain GT Series. Il y a une envie de se frotter aux GT3 ?
« Ce serait un plaisir que Renault Sport R.S.01 puisse rouler en Blancpain GT Series. Cependant, nous avons pleinement conscience qu’un kit GT3 ne fait pas de l’auto une vraie GT3. La problématique reste toujours la même avec une BOP que le promoteur doit mettre en place. Le kit est unique à tous les championnats et pas spécifique en fonction des séries. On ne veut pas rentrer comme un cheval de Troie mais juste permettre à une belle auto de compléter son champ d’action. Ce sera en fonction de l’envie de nos teams et des championnats. A l’heure actuelle, il n’y a pas de demande pour le VLN. Il n’est pas question de mettre des pilotes de pointe badgés Renault pour aller gagner. Ce n’est pas notre philosophie de gagner devant des marques qui ont un modèle GT3. Renault n’a pas de produit pour le GT3. J’assume pleinement le fait qu’on a amené quelque chose de sympa pour les pilotes et garder un championnat sous anesthésie n’a aucun intérêt. »
Renault Sport Racing regarde d’autres disciplines ? Le TCR fait partie des réflexions ?
« Clairement, l’accent a été mis sur le transfert Renault Sport Technologies et Renault Sport Racing. Nous avons une gamme qui se veut assez large. Bien entendu, le TCR est une discipline intéressante. »
Renault est impliqué en Formula E où les nouvelles technologies sont mises en avant. Une réflexion est engagée pour l’Endurance ?
« L’activité Formule 1 prend beaucoup de temps et beaucoup de ressources financières. La F1 utilise l’hybride, comme l’Endurance, et la Formula E fait la part belle à l’électrique. Divers sujets font toujours envie à une marque. Le TCR en fait partie, le World RX également. »