Super GT

Jean-Karl Vernay : “En SUPER GT, on entre dans une autre dimension”

AUTO - WEC 6 HOURS OF SHANGHAI 2013
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Ancien pilote Red Bull, Jean-Karl Vernay a pris l’habitude de gagner quelque chose chaque année depuis 2010 : champion Indy Lights 2010, champion ILMC (LM P2) 2011, champion Porsche Carrera Cup France 2012, vainqueur des 24 Heures du Mans (GTE-Am) 2013. Le natif de Villeurbanne a fait partie des malheureux suite au retrait de Peugeot en Endurance. Cette année, on s’attendait à le voir rejoindre les rangs de Porsche Motorsport mais c’est finalement au Japon qu’il vient de signer un contrat de pilote officiel chez Weider Modulo Dome Racing en SUPER GT où il pilotera une des cinq NSX Concept-GT. Un Français en remplace donc un autre chez Dome suite au départ de Fred Makowiecki. JK épaulera Naoki Yamamoto dans la nouvelle Honda. De quoi rebondir dans une discipline trop méconnue en Europe où on a affaire qu’à des pilotes professionnels. Messieurs Philippe, Dufour, Tréluyer, Duval et Makowiecki, soyez rassurés, le drapeau français flottera à nouveau en SUPER GT cette saison…

 Tu tiens enfin ton statut de pilote officiel. Une belle récompense ?

 « C’est pour moi une très bonne nouvelle. Ce n’était pas évident car il y avait pas mal de postulants pour peu de place. Les baquets sont très convoités, notamment chez Dome. Historiquement, c’est le meilleur team Honda et je suis ravi d’en faire partie. J’ai rencontré le team il y a peu et nous avons débuté les essais. C’est vraiment une belle opportunité qui s’ouvre à moi et je vais tout donner pour bien figurer. Je sais que ça ne sera pas facile compte tenu du niveau. J’ai la chance de partager mon volant avec Naoki qui connaît bien la discipline. Travailler avec les ingénieurs de Michelin est aussi très intéressant. »

1507993_727819753902987_127845930_n Vu ton passé en monoplace, est-il prévu de cumuler avec la Super Formula ?

 « Non car pour cette première année au Japon, je compte me concentrer à 200% sur le programme SUPER GT. En revanche, j’espère bien cumuler les deux en 2015. »

 Quel est ton premier ressenti sur ta nouvelle monture ?

 « J’ai débuté les essais avec la HSV qui roulait l’an passé. C’est une voiture de course magnifique à piloter. A Fuji, c’est plus rapide qu’une LM P2. On dirait un prototype déguisé. En SUPER GT, on entre dans une autre dimension. Les modèles qui roulent cette année sont encore plus rapides que les anciens. »

 Tu regardais de près le SUPER GT depuis un bon moment ?

 « Oui et j’avais déjà failli y rouler en 2009 avant de choisir l’option américaine. Cela fait longtemps que je regardais ce qui se faisait en SUPER GT. Je connais Sébastien Philippe depuis mon enfance et j’ai toujours été attiré par le design et le bruit des autos. En 2013, j’ai pris part à deux championnats avec Porsche. La Cup a relancé ma carrière avec le titre 2012 sans oublier le Porsche Scholarship. Cela m’a aussi permis de rouler en FIA WEC avec IMSA Performance Matmut avec une victoire de catégorie aux 24 Heures du Mans. En SUPER GT, il y a un vrai travail de développement à faire. En course, il faudra être à fond du début à la fin.

 Cette année, il risque d’y avoir plus d’européens que par le passé même si la règle veut qu’un Japonais soit dans chaque équipage. Le SUPER GT permet de faire son métier en étant rémunéré. C’est d’autant plus valorisant d’avoir été choisi. »

DSC_0055 Tu avais effectué des essais pour Audi et BMW en DTM. Tu retrouves des similitudes avec ta nouvelle monture ?

 « Les autos de l’année passée n’avaient pas grand-chose à voir avec celles du DTM. Là on parlait de vrais prototypes fermés. Maintenant, on a des réglementations techniques qui deviennent très proches. Le turbo procure beaucoup de couple et le grip mécanique est excellent. Cependant, il y a un écart de performance avec les autos du championnat allemand. Les GT500  que l’on va piloter cette année ressemblent un peu plus à une berline. »

 La french touch va donc se poursuivre au Japon…

 « Depuis le milieu des années 90, il y a au minimum un Français dans le championnat. Je suis ami avec Loïc (Duval) depuis maintenant dix ans. Nous sommes très proches et c’est quelqu’un qui n’a jamais été avare en conseils. Je connais aussi très bien Fred (Mako) avec qui j’avais roulé en FIA WEC. Les pilotes qui sont passés par le Japon ont atteint un sacré statut. Il suffit de voir ce que sont devenus André (Lotterer), Loïc (Duval), Benoît (Tréluyer) et Fred (Mako). J’ai l’intention de rester au Japon sur le long-terme. Pour le moment, je vais passer trois mois au Japon avant de faire des voyages entre les deux continents pour m’établir par la suite à Tokyo. »

 Il va te falloir découvrir de nouveaux circuits. Une certaine appréhension ?

 « J’ai beaucoup roulé sur simulateur. Je connais le Fuji Speedway et Okayama. J’ai regardé toutes les vidéos des différentes courses pour mieux appréhender les tracés. Je suis quelqu’un qui m’adapte assez rapidement. »

H24-006 Par chance ton coéquipier est anglophone…

 « Oui car ce n’est pas le cas dans toutes les équipes. L’ingénieur du team parle aussi anglais. En SUPER GT, Naoki est une référence. C’est quelqu’un de très sympathique et le feeling est de suite passé entre nous. »

 On peut tout de même te voir au Mans en juin ?

 « J’ai quelques contacts pour y rouler en LM P2 ou GTE-Pro sachant qu’il y a également la piste IMSA Performance Matmut. Si je roule au Mans, ce sera pour y décrocher un bon résultat et pas seulement pour faire de la figuration… »

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