Dunlop va avoir du pain sur la planche cette saison. Absent des championnats badgés Le Mans l’an passé en GT, le manufacturier britannique fait un retour en force cette saison en équipant les plateaux GT et une bonne partie de la catégorie LM P2. Entre FIA WEC et ELMS à Silverstone, Dunlop équipe 31 des 62 autos.
Ce retour en GT était inévitable comme nous l’a expliqué Jean-Félix Bazelin, en charge du motorsport chez Dunlop : « Nous avons connu beaucoup de succès en GT, notamment en ALMS avec plusieurs titres. Il était inconcevable que Dunlop soit absent du marché GT. Nos ingénieurs ont développé un nouveau pneu GT qui doit fonctionner aussi bien avec des températures fraîches que chaudes. On a une certaine crédibilité en GT et il y avait une nécessité de proposer un produit simple à utiliser. La nouvelle gamme se veut plus endurante et plus performante. »
La catégorie LM P2 n’a pas été oubliée avec une présence bien fournie : « La catégorie LM P2 est très importante pour Dunlop. C’est une catégorie ouverte et on y tient beaucoup. Nous avons connu pas mal de succès ces dernières années face à un adversaire coriace. On a appris beaucoup de choses. Il faut que la balance entre le coût et les manufacturiers soit acceptable. C’est idéal pour nous. Un passage en LM P2 permet à un manufacturier d’apprendre avant de passer en LM P1. »
En 2014, Dunlop a dû faire face à un transfert d’usine, ce qui a pris du temps : « L’année 2014 a été compliquée industriellement. Il a fallu faire face au transfert de production. C’était un vrai challenge industriel à réaliser en moins d’un an. L’usine de Birmingham a été fermée en mai 2014. Deux ateliers ont été ouverts dont un près de Francfort au sein de l’usine historique de Dunlop. Environ 6 millions de pneus sortent de Hanau dont moins de 100 000 pour le motorsport. »
Dunlop Motorsport étant maintenant bien installé, le développement va pouvoir se poursuivre avec en ligne de mire la catégorie LM P1 : « Nous avons déjà essayé des gros pneus à l’avant en LM P1. Cela permet de rester en forme. Tout reste ouvert pour 2016 et c’est juste une question d’opportunité. Je pense que Dunlop sera à nouveau présent en LM P1, mais la question qui subsiste est de savoir à quel moment. Notre dernière année dans la catégorie remonte à 2012 avec OAK Racing. Je ne vois pas comment un manufacturier pourrait arriver en LM P1 sans passer par la case LM P2. On espère que le LM P2 restera ouvert en 2017. Cela nous oblige toujours à nous remettre en question. Je pense que la politique est la même chez nos concurrents. Si le critère de décision devait se limiter au budget, ce serait une mauvaise analyse. Le succès en LM P2 est venu depuis que nous sommes plus proches des ingénieurs châssis. On doit faire appel à des experts tout en apprenant des échanges avec les teams. »
Dunlop prépare déjà l’avenir avec des idées pour le moins innovantes avec un pneu qui pourrait générer de l’électricité. Un concept a été présenté au dernier Salon de l’Auto à Genève.