Dans la famille Lahaye, on connaît Matthieu, le grand frère, mais il y a aussi Jean-Baptiste, habitué jusque-là à la monoplace. A un moment où il était compliqué de réunir des budgets en plus d’une activité professionnelle intense, les deux frères se sont mis en tête de lancer leur propre structure sous le nom de Ultimate. Le choix s’est d’abord porté sur une Tatuus PY012 en VdeV Endurance Series mais devant les problèmes rencontrés, l’équipe bretonne est passée au châssis Ligier JS 53 EVO2. Depuis ce changement, les résultats sont au rendez-vous pour Jean-Baptiste, associé à François Heriau et Pierre Nicolet. Si le trio tient à avoir des résultats sportifs, le but est aussi de passer de bons moments sur les circuits avec Matthieu toujours présent au sein de la structure de même que Marie-Alice, sa femme, au poste d’ingénieur. A mi-saison VdeV Endurance Series, le Team Ultimate joue le haut de tableau dans une catégorie CN pour le moins relevée et disputée. 2016 pourrait bien passer par le LM P3 avant de voir plus haut. Jean-Baptiste Lahaye est revenu avec nous sur le début de saison de l’équipe en nous parlant des perspectives d’évolution.
Pourquoi être passé de la Tatuus à la Ligier ?
« Il y avait une vraie volonté de changer de châssis. On a cru au projet Tatuus mais c’était de plus en plus compliqué. Aujourd’hui, l’auto n’évolue plus et il nous fallait trouver une alternative. Notre équipe n’est pas une structure permanente qui peut se permettre de faire du développement. On a choisi la catégorie CN car les autos sont assez faciles à l’emploi et les constructeurs sont présents sur les meetings en cas de besoin. La Ligier est arrivée assez tardivement sur le marché, sinon nous aurions choisi cette marque plus tôt. Maintenant, ce n’est que du bonheur. On retrouve les premières places et le niveau espéré. »
Le début de saison est conforme aux attentes ?
« On a tout de même un chat noir que l’on aimerait bien trouver. A Barcelone, nous avons connu un pépin mécanique qui nous a relégué à la 5ème place alors qu’un podium était à notre portée. Au Mugello, Pierre était 2ème avant de se faire percuter. A Motorland, c’est moi qui m’accroche et nous avons perdu 12 minutes dans les stands. Dijon nous a permis de décrocher notre première pole. Pierre a fait un chrono incroyable et cette performance a fait un grand bien à toute l’équipe. Malheureusement, la course a été plus dure. Pierre était au volant, en panne de radio, si bien qu’il devait vérifier les informations de l’équipe directement au muret. En passant devant les stands sous régime de neutralisation, il a levé la tête un instant pour contrôler l’indication donnée par le stand et il a tapé l’auto qui le précédait. Cependant, sur chaque course, on montre que l’on est bien au rendez-vous et que l’équipe est sérieuse. Le Team Ultimate est avant tout une histoire de famille et d’amis. Certes, c’est un peu dommage que Matthieu ne puisse pas rouler mais c’était trop pénalisant compte tenu de la classification des pilotes. De plus, on ne regrette absolument pas le choix de Pierre. »
Passer à deux autos est à l’ordre du jour ?
« Pourquoi pas… L’idée est bien de remettre Matthieu dans un baquet sachant que François et Pierre ont la volonté de poursuivre avec nous. Cependant, nous n’avons pas encore la démarche d’avoir une auto client mais nous ne fermons aucunement la porte. On y pense mais rien n’est arrêté. »
La catégorie LM P3 est à l’étude ?
« Le projet LM P3 avance. On a une vraie envie de rouler en LM P3 la saison prochaine dans le championnat VdeV Endurance Series. Le coût est vraiment intéressant. Il faudra voir selon le format des courses et le calendrier. L’European Le Mans Series pourrait aussi faire partie du menu, peut-être sur un programme partiel afin de prendre la température du championnat. De plus en plus de séries devraient ouvrir aux LM P3 à l’avenir, donc on se doit de tout regarder. L’arrivée de la catégorie LM P3 doit permettre de contrôler les coûts et de faire monter des équipes roulant en CN et GT. Pourquoi pas avoir une LM P3 et une CN. On pourrait même imaginer à l’avenir deux LM P3 et une CN. Pierre, François et moi avons besoin de rouler car nous avons peu d’expérience en endurance. L’objectif de l’équipe est bien de travailler le pilotage. »
Quid du LM P2 ?
« Il faut être réaliste même si voir Ultimate au Mans serait un rêve. Rien que de voir le nom de l’équipe sur la liste des engagés des 24 Heures du Mans donne des frissons. C’est un rêve qui est encore loin. En revanche, on ne ferme pas la porte à rouler dans une autre équipe. On a construit ce projet d’équipe entre Matthieu et moi. Ce projet familial doit nous amener jusqu’au Mans. Ce serait génial de l’avoir compte tenu de son niveau et de son expérience. Ce qui est sûr, c’est que l’on ne pourra pas rouler tous les quatre ensemble (rires). L’objectif d’aller au Mans est plutôt programmé pour 2017. Le P3 est une belle école pour aller vers le P2. On ne sait pas encore ce que c’est de rouler dans une auto de 930 kg quand on est habitué à la monoplace ou au CN. »
Team Ultimate s’orientera vers la Ligier JS P3 ?
« Oui car nous ne sommes pas inquiets sur le produit. L’entente est parfaite avec Onroak Automotive, donc il n’y a pas de raison d’aller voir ailleurs. Je pense que nous en saurons plus d’ici la fin de l’été sur le programme 2016 du team Ultimate. »