Après Philippe Dumas au Nürburgring, nous avons conversé assez longuement avec Jacques Nicolet au Paul Ricard, le patron d’Onroak Automotive étant présent dans le Var avec son team principal pour suivre l’évolution des trois châssis Onroak Automotive. Philippe Dumas nous a déjà dit beaucoup de choses sur les réflexions en cours et Jacques Nicolet nous a donné son sentiment personnel sur les différents sujets, notamment le boom du LM P3 sans oublier le LM P2 2017 et son envie de revenir en LM P1.
“Il est beaucoup trop tôt pour annoncer des choses” nous a précisé Jacques Nicolet. “L’idée est bien de repartir sur une nouvelle LM P2 en 2017. A l’instar des trois autres constructeurs, nous sommes tenus de délivrer une auto conforme à la réglementation. Pour y répondre et avoir tous les atouts de notre côté, nous allons concevoir une nouvelle LM P2. La JS P2 pourrait évoluer en 2017 vu qu’elle sera encore éligible, mais il n’y pas vraiment d’intérêt à apporter une évolution.” Les LM P2 actuelles restent figées pour une durée de trois ans avant de pouvoir proposer une évolution.
Jacques Nicolet n’est pas homme à abdiquer si bien que la catégorie LM P1 reste dans un coin de sa tête : “Beaucoup de projets peuvent se déclencher. Je ne suis pas connu pour quelqu’un qui lâche grand-chose. Revenir en LM P1 fait partie de mes objectifs mais il faut déjà assurer les autres sujets LM P2 et LM P3. Pour le LM P1, je souhaite un projet sur trois ans avec un vrai partenariat, pas pour faire un coup. Il faut continuer à faire évoluer l’entreprise. J’ai quelques idées qui ne sont pour le moment que des idées. On reste quand même un constructeur qui fait office de petit poucet face à des gens pour qui j’ai beaucoup de respect.”
OAK Racing a roulé dans la catégorie reine en ILMC et FIA WEC (2012) avant de se recentrer sur le LM P2. “Le nouveau LM P2 est un enjeu énorme et on va être à la hauteur des enjeux” souligne le président d’Onroak Automotive. “Nous sommes les seuls au monde à avoir une gamme CN carbone, P3, P2 ouverte et P2 fermée. Onroak Automotive est en train d’exister. Nous avons fait l’inverse des autres en débutant par le LM P1. N’oublions pas que OAK Racing est monté sur le podium d’une course ILMC face à Audi et Peugeot.” Olivier Pla et Alex Prémat avaient pris la 3ème place des 6 Heures de Silverstone 2011, deux positions devant Guillaume Moreau, Pierre Ragues et Matthieu Lahaye.
Le dossier LM P3 est quant à lui en plein développement avec la première Ligier JS P3 qui va être livrée sous peu à Graff. “On a pris le temps pour proposer une LM P3″ poursuit Jacques Nicolet. “La première sortie en compétition se fera via une équipe cliente à Estoril pour la finale ELMS. Ce sera également le cas en VdeV, toujours à Estoril, de même qu’en Asian Le Mans Series. Le soir de la présentation, nous en avons vendu quatre. J’ai donné le feu vert quand j’ai eu la certitude d’avoir une belle auto qui respectait le cost cap. Sinon, nous n’aurions pas relevé le challenge. On arrive un peu tard mais dans de bonnes conditions.”
“Notre force est d’avoir HP Composites. Les autos sont assemblées à Magny-Cours. Il faut gérer la partie composite. Pour disposer d’une coque de Ligier JS P2, il faut 15 jours. L’équipe a monté deux Ligier JS P2 en six semaines, de l’assemblage au premier roulage. Je pense que nous sommes les seuls à pouvoir faire une telle prouesse.” Jacques Nicolet n’a pas communiqué le nombre exact de Ligier JS P3 vendues mais on croit savoir que le chiffre tourne dans la vingtaine.
Malgré le succès de la JS P3, la Ligier CN a toujours de beaux jours devant elle : “Il ne faut pas croire que le LM P3 va cannibaliser le CN. Il y a un regain d’intérêt récent pour le CN. De plus, les autos ne rouleront pas ensemble au sein des différents championnats. Le fait que les LM P3 soient acceptées en France est un atout supplémentaire. Je suis ravi de voir que le LM P3 va jouer le rôle de venir étoffer le plateau GT. Je pense que cela va permettre aux GT de vivre une période de transition et d’empêcher quelques difficultés. De plus, cela va faire venir de nouvelles équipes et de nouveaux pilotes. Il faut que le produit soit de qualité, ce qui est le cas de notre auto.”
