Le Mans

Jacques Nicolet : “Le Mans, une magie que je ne peux pas expliquer…”

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Jacques Nicolet a connu les 24 Heures du Mans en spectateur, pilote, chef d’équipe et constructeur. Absent cette saison de la grille de départ, le patron d’Onroak Automotive dispute tout de même la course Road To Le Mans sur une Ligier JS P3 qu’il partage avec Pierre, son fils. En revanche, les châssis Onroak Automotive seront bien représentés en LM P2. A quelques jours des 24 Heures du Mans, Jacques Nicolet est revenu avec nous sur son premier Le Mans et son envie de revenir chaque année. En fin de matinée, c’est un Jacques Nicolet très ému qui a reçu le trophée Spirit of Le Mans.

“Nous étions à la fin des années 60 et j’ai décidé de venir au Mans avec mon frère cadet en train depuis le Vaucluse. La première course a été de changer de gare à Paris (rire). J’avais 14 ans et mon frère seulement 11. Nous sommes partis tous les deux mais nous avions de la famille à La Ferté-Bernard. Je pense que la piqûre vient de là. Nous avons suivi les 24 Heures du Mans en intégralité en bord de piste. J’en garde un tas de souvenirs. Pouvoir découvrir cet univers de la course avec toute cette ambiance que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. La passion de l’automobile était bien ancrée dans la famille. Je conduisais déjà la Fiat 500 de mes parents même si je ne peux pas dire que mon père était un passionné de sport automobile. Il aimait la voiture et il roulait d’ailleurs assez vite. Nous habitions en campagne et il n’y avait pas de ramassage scolaire. Il fallait donc aller au lycée à Carpentras en voiture. Avec mon frère, on s’amusait à le chronométrer. Il devait changer de voiture pour améliorer les temps. L’époque actuelle n’est pas la même et une telle chose serait inconcevable aujourd’hui.

“J’ai ensuite suivi les 24 Heures du Mans à distance. A 42 ans, j’ai commencé à rouler en historique et ma première course de 24 heures a été les Deux Tours d’Horloge au Paul Ricard, la dernière année avant sa fermeture. J’ai toujours considéré l’Endurance comme le sujet le plus intéressant en sport automobile. De plus, Le Mans est très exigeant sur le travail à accomplir. Il faut réunir toutes les valeurs pour réussir et ces mêmes valeurs font aussi partie d’une entreprise. C’est un vrai travail d’équipe. Chaque intervention peut avoir des conséquences sur le résultat final. Il n’y a aucun petit boulot. Toutes les actions peuvent avoir quelque chose de positif comme de négatif, et encore plus aujourd’hui où les courses sont devenues de vrais sprints. Personne ne peut dire que l’on va gérer jusqu’au petit matin. Les courses de 24 heures se terminent souvent par quelques secondes d’écart. L’Endurance a pris une tournure qui représente quelque chose d’exceptionnel. Je me suis longtemps concentré sur mon activité professionnelle et peut-être que j’ai inconsciemment repoussé au maximum le fait d’être au départ des 24 Heures du Mans.

“Je savais que ce n’était pas possible d’y résister. J’ai craqué dès la première fois en vivant quelque chose de très fort. C’est une grande frustration pour moi de ne pas rouler cette année même si c’est un immense plaisir de prendre part à la course d’ouverture. Tous les ans, je vis la même chose. Il y a une magie que je ne peux pas expliquer à cet endroit. Cette magie est valable à tous les niveau : spectateur, pilote, mécanicien, ingénieur, partenaire, journaliste, team manager. On le ressent mais c’est difficile à rationaliser.

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“Je garde un souvenir très ému de ma première participation en tant que pilote sur une Courage LC75 en 2007. A 7 heures du matin, la voiture que je partageais avec Alain Filhol et Bruce Jouanny pointait à la 2ème place de sa catégorie avant d’abandonner. C’était surréaliste car c’était mon premier Le Mans et ma première saison en moderne. Quand la course s’arrête, on veut déjà être à l’année suivante. En 2009, nous avons terminé sur le podium avec un équipage 100% gentlemen où je roulais en compagnie de Richard Hein et Jean-François Yvon. Monter sur le podium des 24 Heures du Mans représente quelque chose de fort pour un gentleman, alors trois gentlemen…

“Des souvenirs des 24 Heures du Mans, j’en ai des dizaines et des dizaines, des bons et des moins bons. Il y a les joies de l’équipe, le doublé en 2013, la pole de la JS P2 en 2014 dès la sortie de l’auto. Je préfère ne garder en tête que les choses positives mais il y a certaines choses qui restent dures à encaisser comme la Journée Test des 24 Heures du Mans 2012.”

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