Une semaine après l’European Le Mans Series à Spa, Jacques Morello fait son retour en GT pour superviser l’Audi R8 LMS/I.S.R de Franck Perera et Marlon Stockinger en Blancpain Sprint Cup. De quoi travailler dans un univers différent avec des règles qui sont spécifiques à chaque championnat. Le directeur technique et co-propriétaire du TDS Racing doit revoir sa copie en passant d’une série à l’autre. Jacques Morello était déjà aux 24 Heures de Spa chez I.S.R où il a pu mettre en oeuvre le règlement sportif Blancpain GT Series avec à la clé une 2ème place en Pro-Am pour Hassid/Giauque/Perera/Lapierre.
“J’ai découvert la fenêtre à respecter lors des ravitaillements à Spa car lorsque nous roulions avec les BMW Z4 GT3 du TDS Racing, cette fenêtre n’existait pas” nous a déclaré Jacques Morello. “On ne peut pas nier qu’elle ôte une partie du sport. Cependant, si on se place dans un contexte budgétaire, alors elle est bénéfique car une course se gagne sur la piste mais aussi dans les stands. Malgré tout, c’est toujours intéressant et motivant pour les mécanos de faire un pit-stop le plus rapidement possible.”
SRO a déjà cassé les règles établies il y quelques années en instaurant un relais maximal de 65 minutes afin de pallier à la disparité de consommation entre les différentes GT3. “Cette règle a fait du bien” se souvient Jacques Morello. “Au début, elle a été mal perçue mais il y a une telle variation de consommation selon les autos. Sans cela, on aurait pu avoir des GT3 qui pouvaient boucler quasiment deux relais sans remettre de carburant. Les tours pour le ravitaillement peuvent aussi faire gagner du temps. Les équipes qui disposent de moyens ont la possibilité d’avoir un tuyau qui a moins de traînée et qui permet de gagner du temps. C’est la course à l’armement. Limiter les investissements dans les stands est une bonne chose mais il faut s’assurer que la course ne devienne pas artificielle.”
“L’arrêt technique peut être géré de différentes façons aux 24 Heures de Spa” note Jacques Morello. “Je pense que l’on pouvait disputer l’intégralité de la course sans changer les freins. Cet arrêt n’oblige pas le changement et l’idée était de le décaler au maximum pour régler un problème mécanique si le besoin s’en faisait sentir. Nous avons attendu le plus possible pour le faire avec le changement des freins.”
Quant au Full Course Yellow, il est déjà en place en European Le Mans Series : “Il faut que les courses restent de l’endurance. Le week-end dernier, il a tué notre course car nous n’étions jamais au bon endroit au bon moment. La course suivante, ce sera peut-être le cas de nos adversaires. En revanche, c’est bon pour la stratégie. Il faut se créer toutes les possibilités pour avoir une chance. Au lieu de critiquer une règle, il vaut mieux l’exploiter pour optimiser ses chances tant qu’elle reste équitable pour tout le monde…”