Fort d’un titre European Le Mans Series, Greaves Motorsport peut nourrir de grandes ambitions cette année. La Gibson 015S est temporairement remisée au garage pour laisser place à une Ligier JS P2, à nouveau alignée sur la scène européenne. Comme pour beaucoup d’équipes, Greaves Motorsport va prendre 2016 pour une année charnière avant l’arrivée de la nouvelle réglementation LM P2. Dans quelques jours, Julien Canal et Memo Rojas partiront à l’assaut des 4 Heures de Silverstone sur la Ligier JS P2. Avant le coup d’envoi de la saison européenne, le patron du Greaves Motorsport est revenu avec nous sur le présent mais aussi le futur de l’équipe.
Les attentes sont élevées cette saison avec la Ligier JS P2 ?
« Le team attaque l’année en champion en titre. Nous sommes convaincus qu’avec la nouvelle auto et notre équipage, la possibilité de jouer les premiers rôles en 2016 est bien là. C’est dans cet esprit que nous débutons chaque saison, mais la qualité de nos adversaires est très élevée, donc nous devrons être à notre plein potentiel pour atteindre cet objectif. »
Pourrions-nous revoir la Gibson 015S cette saison ? La piste Asian Le Mans Series est à l’étude ?
« Le plan initial était de faire rouler la Gibson en compagnie de la Ligier, mais nous n’avons pas pu réunir toutes les pièces du puzzle à temps. Nous avons donc été dans l’obligation de retirer l’auto de l’ELMS et des 24 Heures du Mans. Nous pensons toujours que la Gibson 015S peut être compétitive en 2016 et nous restons ouverts à toute proposition pour la faire rouler. L’Asian Le Mans Series a un fort potentiel et de fait, le championnat asiatique fait partie de nos réflexions. »
Voir Greaves Motorsport et Memo Rojas en FIA WEC à Mexico fait aussi partie des possibilités ?
« Nous sommes vraiment ravis d’avoir signé Memo et nous commençons seulement à voir sa popularité au Mexique. Le succès du GP de F1 l’année passée a montré la passion du peuple mexicain pour le sport automobile et le FIA WEC en est un témoin supplémentaire. Ce n’est pas un secret de dire que les promoteurs de la course du Mexique veulent avoir un pilote local comme Memo sur cet événement et nous aimerions en faire partie. Si une opportunité se présente, nous l’étudierons autant que possible, du moment que cela ne ralentisse pas notre campagne ELMS. Je pense que l’on peut dire : ‘restez à l’écoute ! ‘ »
Quel est votre avis sur la nouvelle réglementation LM P22017 ?
« Le concept de base de maîtriser les coûts en limitant le nombre de fournisseurs de châssis avec un moteur commun en LM P2 est une belle idée de l’ACO afin d’empêcher certaines équipes de contourner le coût plafonné. Cependant, il existe un risque qu’un fournisseur de châssis domine les autres et que la catégorie LM P2 devienne du monotype comme la monoplace. Si tel devait être le cas, il faudra prendre les bonnes décisions. »
Une présence de Greaves Motorsport en DPi est toujours d’actualité ?
« Je doute que nous soyons la seule équipe à regarder à étendre nos activités en Amérique du Nord. La possibilité d’avoir une relation avec un constructeur pour être en mesure de concourir pour des victoires dans des grandes courses telles que les 24 Heures de Daytona ou les 12 Heures de Sebring incite des équipes professionnelles comme Greaves Motorsport à étudier le dossier. Nous avons toujours apprécié rouler aux Etats-Unis, les fans sont formidables et on y trouve une atmosphère particulière qui s’est améliorée ces dernières années. Compte tenu de tout cela et des perspectives de la série IMSA, c’est certainement quelque chose que nous aimerions explorer. Toutefois, nous cherchons à maintenir notre position en Europe avec les 24 Heures du Mans et l’ELMS. Nous devons respecter nos racines. »
Avec Krohn Racing, vous avez un programme client. L’idée est de développer cette activité ?
« Je ne pense pas que nous puissions décrire notre relation avec Krohn en ces termes. Nous fournissons un soutien technique et logistique à Tracy et son équipe. Nous cherchons toujours à élargir l’équipe et travailler avec Krohn Racing est une belle opportunité pour nous. »
Greaves Motorsport a été proche de faire rouler une Nissan LM P1 ?
« Je pense que toutes les équipes professionnelles telles que Greaves Motorsport ont parmi leurs objectifs sur le long-terme, de travailler avec un constructeur de la réputation de Nissan. Nous avons été les premiers à adopter le moteur Nissan LM P2 en 2011 et nous avons participé au développement du projet. Nous avons eu le privilège de faire rouler des pilotes venant de la GT Academy ainsi que des stars telles que Michael Krumm. Il est regrettable que cet ambitieux programme LM P1 n’ait pas pu aller à son terme car nous aurions aimé en faire partie. Les circonstances ont joué contre nous, mais nous continuons à travailler pour développer une relation avec un constructeur. »
Êtes-vous confiant sur l’avenir de la classe LM P1 privée ?
« D’un point de vue purement Greaves Motorsport, il est difficile devoir comment cette sous-catégorie peut avoir un sens financier vu l’ampleur des budgets demandés pour rouler en FIA WEC contre des programmes développés par des constructeurs. Toutefois, les équipes présentes font de l’excellent travail. Un tel programme doit donc être viable et il existe clairement une demande pour ces voitures. »
Pas de LM P3 pour Greaves Motorsport ?
« Nous avons failli en faire rouler une en 2015, mais tous les éléments n’ont pas été réunis. Nous pensons que le concept est bon, mais comme je l’ai déjà dit, nous examinons un certain nombre d’options pour 2017, mais il est peu probable que ce soit en LM P3. »