Si vous avez été adepte de simulation automobile à la fin des années 90, le titre Grand Prix Legend doit vous rendre nostalgique. Il s’agissait de la simulation automobile la plus pointue et la plus stricte du marché de l’époque, devenu par la suite une référence des simulations automobiles PC. Ce dernier était développé par Papyrus, aussi réputé par leurs simulations de NASCAR. Papyrus a ensuite disparu, laissant une grande partie de l’équipe se lancer dans un projet ambitieux : celui de créer la première simulation automobile massivement multijoueur. Il s’agit là d’iRacing.com, dont la sortie officielle a eu lieu en 2008.
Le jeu n’offre aucune IA, aucun mode solo. Il y a un règlement sportif à respecter, un système de “faute” maximum (17 par défaut) à ne pas dépasser pendant la course, sinon c’est drapeau noir. Et un véritable manuel de règlements à suivre pendant la course.
Ce système de faute “automatique” n’empêche pas les comportements antisportifs, comme changer de ligne pour bloquer quelqu’un derrière soi, plusieurs fois de suite, par exemple. Mais un système de plainte, très bien fait, permet de punir ces pilotes et de les bannir du service durant quelques semaines.
iRacing fonctionne sur un planning défini toutes les 12 semaines. Vous avez 7 Jours pour faire une course (ou plusieurs) qui se déroule toutes les deux heures.
Le jeu intègre un principe de “permis”, plus lié à la bonne conduite qu’au pilotage. Pour monter dans une GT3, il faut donc faire plusieurs courses pour accaparer ce qui est appelé du “Safety Rating”. Cela se gagne avec une conduite propre (c’est à dire avec peu de faute) et non pas avec du pilotage. Un pilote rapide qui fait 10 fautes par course n’arrivera pas à changer de permis, à l’inverse d’un pilote lent, mais faisant 0 faute. Le début d’iRacing ressemble donc plus à une prise en main d’une conduite “propre” qu’à essayer des passages audacieux durant un freinage. Apprenez à conduire propre avant de conduire vite. Et ça marche très bien.
iRacing propose un très large choix de compétition, divisé en deux groupes : l’Oval (type Nascar) et le Routier. Si le nom du jeu ne vous est pas inconnu, peut-être que vous l’avez déjà entendu sur Endurance Info ces deux dernières années, et c’est normal : iRacing.com est le sponsor officiel de la finale Blancpain Endurance Series (1000 Km du Nürburgring en 2014 et le GT500 en 2015). Vous retrouvez donc les deux séries du Blancpain présent dans le jeu, tout comme l’IMSA, qui offre des courses en multiclasse.
Pour finir sur les compétitions, le jeu propose chaque année une compétition unique, l’iRacing Endurance Championship. Vous avez aimé les 24 Heures de Daytona sur votre canapé ? Vous pouvez les faire sur iRacing la semaine suivante. Tout le planning IMSA est prévu (excepté Long Beach), de même que les 24 Heures de Spa, les 24 Heures du Nürburgring, et, annoncé pour cette année, les 24 Heures du Mans (le circuit est en cours de développement et doit sortir en Juin)
La plus grosse qualité du jeu provient de ces circuits. Tous les circuits du jeu sont scannés avec la dernière technologie de laser-scan du marché, et sont travaillés durant de très longs mois avant d’arriver sur la plateforme pour atteindre une qualité et une authenticité inégalée par la concurrence. Il suffit de comparer le Nürburgring GP de Assetto Corsa avec celui d’iRacing pour comprendre.
Il existe d’autres features : la possibilité de faire du “driver swap” pendant les courses d’endurance (lancer une équipe et changer de joueur pendant l’arrêt au stand), l’accès au logiciel de télémétrie de McLaren gratuit pour les abonnés… Diverses compétitions “officieuses” gérées par la communauté (comme le VLN) ont été mises en place sur les forums du jeu.
Mais iRacing n’est pas parfait. . Au niveau des véhicules, tout d’abord. Aujourd’hui en Blancpain Endurance Series, les voitures disponibles sont la vieillissante BMW Z4 GT3, l’ancienne McLaren MP4-12C, la Ford GT GT3 ainsi qu’une RUF GT3 vouée à disparaitre.. Dans la prochaine mise à jour, il y aura la Mercedes-AMG GT3 et l’Audi R8 LMS.
Mais, pour courir les 24 Heures du Mans en juin prochain, il n’y aura ni GTE, ni LMP, ce qui rend l’immersion un peu troublante de voir des GT3 et potentiellement, une Daytona Prototype, sur le circuit du Mans.
Du côté de l’IMSA, nous avons droit à la toute dernière Corvette C7 Daytona Prototype, ainsi qu’à la vieille Ford GT1 et une autre RUF… La série est un peu vide, dommage pour une série officielle et sponsoriser…
Parlons maintenant du prix. Et c’est le plus compliqué à avaler pour débuter :
Vous devez vous acquitter d’un abonnement mensuel (12$) ou annuel (100$, avec une fois par ans la possibilité d’obtenir -50% sur le prix de l’abonnement) pour avoir accès au service. L’accès au service “de base” vous permet d’utiliser seulement 12 voitures et 14 circuits. Pour la suite, il faut dépenser 10$ par voitures et 15$ par circuit. Pour les voitures, si vous êtes comme moi, vous allez en acheter une ou deux et vous n’utiliserez que celle-ci. Pour les circuits par contre, il y en a 30 aujourd’hui à acheter pour faire du routier (si vous souhaitez faire toutes les courses chaque saison). iRacing.com a un coût certain, oui. Mais après deux ans sur ce service, je n’ai absolument aucun regret.
iRacing.com est cher, et n’a pas forcément le plateau automobile le plus récent du marché mais il s’améliore d’année en année, avec 4 grosses mises à jour par an (une toutes les 12 semaines). Il s’agit d’une simulation de niche, mais extrêmement jouissive pour ceux qui souhaitent une simulation sérieuse, pointue, et offrant une dose d’adrénaline qu’on ne retrouve dans aucune autre simulation. Faire un départ lancé à Spa-Francorchamps avec 39 autres joueurs vous procurera quelque chose que vous ne retrouverez dans aucune autre simulation du marché.