En grand fan des courses américaines et plus généralement des Etats-Unis, Hugues de Chaunac a fait le déplacement en Floride pour suivre avec intérêt les 24 Heures de Daytona. Le président du Groupe ORECA n’était toutefois pas là en simple spectateur. Entre l’ouverture d’une antenne à Charlotte et des discussions avec plusieurs équipes en vue du futur, Hugues de Chaunac a été bien occupé à Daytona. Malgré un emploi du temps bien chargé, le patron du Groupe ORECA nous a accordé un entretien sur les différents dossiers de la structure française.
L’antenne américaine va bientôt ouvrir ?
« L’ouverture est prévue en mars prochain. Nous sommes actuellement en pleine phase administrative. Charlotte est le bon endroit pour venir s’installer. Il y a une vraie histoire du Motorsport. Nous avons été très bien reçus par le Gouvernement économique de Caroline du Nord. Renaud Chevalier représentera nos intérêts sur place. (ndlr : Renaud Chevalier est présent chez ORECA depuis 2010 au poste d’ingénieur). Il est notre « US Project Manager ». L’objectif est d’appliquer la même recette qu’en Asie avec dans le cas américain deux objectifs : une partie course avec les catégories P2 et Prototype Challenge, et le développement de Oreca-Strore.com. Nous allons recruter des commerciaux américains. ORECA se doit de devenir encore plus international avec une vraie volonté de s’étendre dans le monde. Charlotte va grossir petit à petit. Dans un premier temps, nous louerons un bâtiment chez CORE autosport. Stratégiquement, c’est le bon moment pour s’installer aux Etats-Unis. »
On sent un vrai amour pour les Etats-Unis…
« Je suis un vrai US Fan. ORECA a une histoire forte avec le continent américain. Il y a eu l’époque Dodge Viper en American Le Mans Series avec le succès que l’on sait, et l’empreinte que cette période a laissé, tant en interne qu’auprès des gens en général, est impressionnante. Puis il y a eu l’aventure Peugeot 908 avec la victoire aux 12 Heures de Sebring 2011. C’est une course qui a beaucoup compté pour nous, que ce soit humainement ou sportivement. J’ai toujours les frissons quand je revois les vidéos des derniers tours. C’est un grand souvenir.
Plus personnellement, je pense que je suis un amoureux des USA en général. J’aime y venir prendre quelques jours de repos, y trouver de nouvelles idées. Ou encore aller voir un match de basket ou profiter de la musique américaine dont je suis fervent. »
Justement, quel est l’avenir de la catégorie sur le continent américain sachant que c’est un franc succès ?
« Les ORECA-FLM09 peuvent rouler jusqu’à fin 2016. Des discussions vont être entamées d’ici la fin de l’année pour savoir quid de l’après Prototype Challenge. Il y a l’option LM P3 mais pour le moment ce n’est qu’une option. Les teams ont aussi leur mot à dire. Pourquoi pas proposer un nouveau kit aéro. Tout est ouvert. Pour ce qui est du LM P3, il faut aussi voir si le moteur (ndlr : Nissan) peut convenir aux américains. »
Où en est-t-on de la ORECA 05 ?
« La construction se poursuit. Tout ce que je peux dire pour le moment, c’est qu’elle est vraiment belle (rire). Nous l’avons montré à plusieurs personnes ici à Daytona et ces personnes ont vraiment apprécié ! Le projet se présente plutôt bien avec un premier roulage prévu fin février/début mars. Nous en avons vendu quatre à ce jour pour une présence en FIA WEC et ELMS, toutes motorisées par Nissan. Les autres motorisations seront disponibles dans la foulée. Pour ce qui est des Etats-Unis, il faudra attendre encore un peu. »
La Rebellion R-One va évoluer ?
« Il y a une possibilité de changement de motoriste. La décision finale n’est pas encore arrêtée et elle appartient à l’équipe. AER fait partie des choix mais il faut composer avec le turbo qui demande quelques adaptations. La décision finale sera prise d’ici la fin du mois. »
On vous a vu en grande discussion avec Wayne Taylor…
« Principalement pour parler de l’avenir. On va dire 90% de l’avenir et 10% des 24 Heures du Mans. »
Les ORECA 03R suscitent toujours de l’intérêt ?
« Deux équipes américaine sont intéressées par le produit qui reste très compétitif. Cependant, il y a un certain frein pour investir compte tenu de la nouvelle réglementation 2017. On devrait en voir cinq ou six en European Le Mans Series. Et pourquoi pas en Asie également… »
Si quelqu’un souhaite appliquer la même chose que Alpine avec la A450b, ORECA est ouvert à la discussion ?
« Nous n’y sommes pas fermés. Cependant, ce sont la FIA et l’ACO qui sont les décideurs et qui ont le pouvoir d’accepter ce type de demande. »
ORECA a un fort passé en GT. Revoir la structure dans la catégorie est du domaine du possible ?
« On ne peut pas nier qu’il y a une cellule de veille chez ORECA avec des discussions en cours, mais rien de plus. D’autres disciplines nous intéressent : rallye, rallycross, WTCC. On aimerait bien être plus actif en WTCC mais c’est impossible à l’heure actuelle. »
Un mot sur le nouveau format du Championnat de France GT ?
« Deux courses d’1h30 par meeting suscitent de l’intérêt avec en plus l’arrivée d’un troisième pilote. Il faut prendre en compte le côté économique. Nous souhaitons ouvrir à un deuxième plateau avec notamment des Mitjet, des voitures type Solution F et autos des trophées de marque. D’autres pistes sont à l’étude mais pour le moment tout se présente bien. »