Premier pilote chinois à rouler en IndyCar Series, Ho-Pin Tung a mis de côté la monoplace pour rebondir en Endurance. Après avoir découvert les 24 Heures du Mans en 2013 chez KCMG, le Chinois a roulé les deux éditions suivantes dans le giron Onroak Automotive. Champion Asian Le Mans Series LM P3 l’hiver dernier, Ho-Pin Tung passe en FIA WEC cette année, toujours accompagné de son fidèle coéquipier David Cheng. Le tandem a trouvé refuge au sein de la famille Alpine en compagnie de Nelson Panciatici. Le Baxi DC Racing Alpine espère bien se faire une place dans une catégorie LM P2 relevée comme jamais.
Les 24 Heures du Mans restent la course la plus importante de l’année ?
“C’est la plus belle pour tout le monde : pilotes, teams, fans, partenaires. Quand on achète un agenda en fin d’année pour la suivante, la première date que l’on coche est les 24 Heures du Mans. De plus, c’est important pour le championnat FIA WEC car les points sont doublés. La Chine ne s’y trompe pas avec une grosse couverture et de nombreux médias chinois présents sur place.”
La présence de Jackie Chan est un plus ?
“On ne peut pas nier que cela apporte un peu plus d’attention. C’est un grand nom dans le pays mais aussi dans le monde entier. C’est également une belle promotion pour l’évènement. Tout le monde connaît Le Mans et tout le monde connaît Jackie Chan. Alors les deux réunis…”
La confiance est de mise avant d’aborder les 24 Heures du Mans ?
“Au Mans, tout peut arriver. Notre package est fort et je suis bien dans l’auto. Je pense que l’on peut faire encore plus. La Journée Test a été positive. Nelson connaît bien la famille Alpine. Il nous a fallu découvrir une nouvelle auto, un nouveau team et de nouveaux pneus. Le tout combiné fait qu’il faut un peu de temps pour s’adapter mais nous sommes maintenant dans le bon tempo. L’atmosphère dans l’équipe est parfaite. C’est une vraie équipe qui fait rouler deux autos même si l’entité est différente.”
Il y a un vrai partage ?
“Toutes les informations sont partagées. J’avais quelques idées à l’issue de la Journée Test. Nous en avons discuté et c’est la même chose pour les autres pilotes de l’équipe. L’osmose est bien là.”
Quel regard portez-vous sur la catégorie LM P2 ?
“Tout fait que la course de 24 heures sera un sprint du début à la fin. Le Mans reste Le Mans. Les conditions de piste s’annoncent changeantes. Celui qui connaîtra une course propre sera devant à l’arrivée. Le fait d’avoir plus d’autos en piste fait que l’on peut être chanceux ou malchanceux. L’Alpine a l’avantage d’avoir une bonne vitesse de pointe, ce qui est un avantage dans le trafic.”
Voir une LM P2 sur le podium final est du domaine du possible ?
“Beaucoup de gens le pensent. Si on regarde ce qui s’est passé en début de saison FIA WEC, on peut effectivement le penser. De notre côté, nous allons faire notre course sans se préoccuper des autres.”
C’est toujours un plaisir de revenir au Mans ?
“J’ai discuté avec Weng Sun Mok qui dispute cette année ses premières 24 Heures du Mans. Sur le ton de la plaisanterie, je lui ai dit : “bienvenue au Mans mais tu sais que ça va te coûter cher car tu n’auras qu’une seule envie : revenir l’année prochaine.” Il règne une atmosphère particulière ici. En 2013, au petit matin, je roulais sous un régime de neutralisation et j’avais le temps de jeter un coup d’oeil sur les gradins où je voyais les gens dormir ou boire un café. Le Mans a quelque chose d’unique.”