Retiré des circuits depuis juin 2012 suite à un grave accident lors de la Journée Test des 24 Heures du Mans, Guillaume Moreau n’en a pas pour autant quitté le milieu de la course automobile. En parallèle à ses activités au sein de Racecare, le Limougeaud rejoint Onroak Automotive où il aura pour mission de développer les relations clients et la commercialisation des sport-prototypes du constructeur sarthois. C’est un retour aux sources pour Guillaume Moreau, présent chez OAK Racing depuis 2009 avec notamment une deuxième place de catégorie aux 24 Heures du Mans. Entre Racecare, Onroak Automotive et d’autres activités, les journées sont bien remplies pour le convalescent qui compte bien retrouver le volant d’une voiture de course à la rentrée.

 Entre Jacques Nicolet et toi, il y avait une volonté commune de poursuivre une collaboration ?

 « C’est pour moi dans la logique des choses que de revenir aux côtés de Jacques. On a appris à se connaître et à s’apprécier depuis 2009 et encore plus depuis mon accident. Il me fallait du temps pour reprendre un projet professionnel dans le milieu du sport automobile. Je vais apporter toute mon expérience pour commercialiser les produits Onroak Automotive. Avec Jacques, on partage la même ligne de conduite, ce qui permet d’être encore plus efficace. Cette opportunité m’a plu de suite. Malgré mon activité avec Racecare, j’ai encore du temps à dégager. Jacques m’avait déjà proposé autre chose mais ce n’était pas le moment pour moi. Là, le timing est bon : mon état s’est bien amélioré et Onroak Automotive propose une nouvelle auto. »

Quel est ton premier regard sur la Ligier JS P2, dernier produit Onroak Automotive ?

 « On peut clairement dire qu’elle attire l’œil. J’ai toujours voulu rouler dans une telle auto où tout est pensé pour le pilote. La plus belle carte de visite reste les résultats aux dernières 24 Heures du Mans même si je pense que la Ligier est encore loin de son vrai potentiel. C’est aussi ce qui m’a décidé à accepter ce rôle. J’ai vu grandir OAK Racing au fil des années et je pense que c’est forcément un avantage que d’être pilote. Je sais ce qu’un pilote recherche et je sais aussi ce que recherche une équipe d’exploitation. »

 Un retour sur les circuits est toujours à l’ordre du jour ?

 « Ma priorité va à la rééducation. Mon objectif est toujours de revenir en compétition en étant efficace et performant. J’applique la même chose dans tous les domaines où je suis impliqué. Je garde la même ligne de conduite. Je dois effectuer un test sur une Ferrari 458 Italia GT3 du team Sofrev-ASP en septembre. C’est là que je verrai si j’ai assez de force dans les pieds. Dans le cas contraire, il faudra réfléchir à voir comment on peut m’aider. Il faut que je me sente en confiance. Je tiens à avoir un bon niveau et me battre devant. Faire uniquement de la figuration serait pour moi insupportable. Je suis déjà content d’être sur mes deux jambes. Racecare et Onroak Automotive me prennent du temps et je pense qu’être polyvalent m’a aidé à me reconstruire. »

Et un test en LM P2 ?

 « J’ai juste essayé la position de conduite mais le poste de pilotage des nouvelles autos ne me permet pas d’avoir assez de force dans les jambes au niveau des pédales. Rouler en GT avec une assise plus haute me permet de tricher.  La catégorie GT est pour moi la clé d’un nouveau départ. Je n’ai aucun objectif niveau timing. Je sais que le début ne sera pas facile mais pas impossible. Sur le papier, l’idée est de faire des essais en 2014 avant de rouler en course en 2015 dans un championnat plutôt axé sprint pour débuter. Mon chirurgien a tout vérifié et tout est solidifié du côté osseux. Pour moi, la course automobile est devenue une option et un grand luxe. Bien sûr, je vais être attentif à la sécurité. »

 Racecare se développe ? Les récents accidents font prendre conscience aux pilotes le bien-fondé d’une assurance personnelle ?

 « Les débuts sont bons avec plus de 30 contrats en un an. Les pilotes prennent de plus en plus conscience qu’il faut s’assurer, aussi bien les gentlemen que les professionnels. Nous sommes les premiers sur le marché en France à le faire aussi bien. Le soutien de Franck (Bayle) est primordial car il maîtrise parfaitement le domaine de l’assurance. Il est clair qu’un accident fait réfléchir. On a encore pu le voir avec Loïc (Duval). Il faut presque attendre un drame pour réagir. Je passe juste le message : « pensez-y avant ». Racecare permet d’anticiper les choses. Nous travaillons maintenant avec des correspondants dans différents pays. On assure d’autres sports comme le golf, le basket et même l’aviation. »