Comme dans tout championnat, les concurrents des VdeV Endurance Series n’échappent pas à un contrôle rigoureux de leurs machines afin d’en vérifier la conformité. Eric Van de Vyver explique toutes les étapes et intervenants de ce processus.
Quelles sont les personnes qui réalisent les contrôles techniques lors de nos épreuves ?
“Une partie vient de la Fédération Française du Sport Automobile ce sont des commissaires techniques qui nous suivent sur tous les circuits et font partis de l’équipe d’Yves Guillou, le responsable est Jacques Perocheau et ce dernier a plusieurs adjoints. Il faut aussi savoir que sur chaque circuit, en France ou à l’étranger, il y a des officiels techniques pour les assister. Par exemple à Motorland il y avait cinq personnes en plus présentes tout le week-end pour contrôler les voitures.”
Comment se déroule les contrôles techniques ?
“Il faut déjà savoir que toutes les voitures sont contrôlées, sans exception. Nous, à l’organisation, nous réalisons un planning, nous convoquons les équipes pour éviter que toutes les voitures arrivent en même temps. Celles-ci doivent se présenter au local technique et les contrôles sont faits de différentes façons. Les voitures peuvent être pesées, les moteurs peuvent être plombés, les brides sont aussi vérifiées. Nous regardons aussi la sécurité de la voiture ainsi que la conformité des équipements tel que le harnais, les sièges ou l’extincteur, ou encore si la voiture ne représente pas un danger pour les autres concurrents.”
Quel est l’intérêt pour le championnat V de V d’effectuer ce type de contrôles ?
“Toutes les compétitions, dans n’importe quel domaine, réalisent des contrôles qui permettent d’éviter toute tricherie, sinon ce n’est pas de la compétition. Il y a des concurrents qui font cela sciemment, le but étant de les détecter, il y en a d’autres qui vont tricher par omission c’est-à-dire qu’ils vont oublier de retirer un élément par exemple, le contrôle technique est là pour remettre toutes les voitures au même niveau.”
Quand les contrôles techniques ont-ils lieu ?
“Il y a d’abord les vérifications techniques systématiques avant les essais chronométrés, ensuite il y a les essais qualificatifs, en général les voitures ayant effectuées les meilleurs temps sont prises puis quelques unes au hasard pour contrôle. Pour vérifier si elles sont conformes, on peut les peser, vérifier les voies, regarder les acquisitions de données, c’est des contrôles plus poussés que les vérifications techniques d’avant essais. Ensuite il y a la course, généralement les trois premiers dans l’ordre d’arrivée sont contrôlés et on prend aussi des voitures au hasard, c’est à ce moment que l’on peut réaliser des contrôles plus importants. Dans certaines compétitions ces contrôles sont systématiques, c’est-à-dire que tout est démonté afin d’être vérifié mais cela coûte très cher aussi bien aux concurrents qu’à l’organisation. De plus, cela implique d’immobiliser les voitures une journée ou deux et ce n’est pratique pour personne. En championnat V de V nous préférons les contrôles inopinés, un jour nous allons démonter un moteur mais cela n’est pas systématique. Chacun sait que nous sommes capables de le faire et c’est d’ailleurs pour cela que les moteurs sont plombés. Le concurrent certifie sur l’honneur que sa voiture est conforme et les contrôleurs techniques plombent le moteur, on met des plombs à des endroits très spécifiques du moteur. Si jamais le concurrent à besoin de faire réviser son moteur pendant l’année, il doit demander l’autorisation aux contrôleurs techniques, lorsque cela se passe, on fait le contrôle en même temps que la révision du moteur.”
En cas de voiture non-conforme quelle est la procédure ?
“Si un contrôleur s’aperçoit qu’une voiture n’est pas conforme, il en informe le collège des commissaires sportifs dont le Président est Jean-Marie Krempff . Le collège m’en informe ainsi que Yves Guillou qui est le Directeur du meeting. Ensuite nous discutons de ce qu’a la voiture, si l’infraction est avérée la voiture peut être déclassée, et dans tous les cas les concurrents sont convoqués pour en discuter. Il y a des barèmes qui sont établis, qui permettent de décider de la sanction. Par exemple un concurrent qui a oublié de mettre sa bride peut être déclassé, il ne marque aucun point. Après il y a le cas extrême, celui qui refuse de venir aux contrôles techniques, c’est arrivé récemment dans le championnat, le concurrent est alors déclassé. Cette année nous avons aussi pris la décision de passer des voitures sur un banc de contrôle avec quatre rouleaux, les voitures sont en situation comme si elles étaient sur la route, ce qui nous permet de mesurer leur puissance et de vérifier si leurs performances correspondent à la réglementation.”
“L’année dernière il y a eu une dizaine de moteur démontés toutes catégories confondues, sur tous ces moteurs nous n’en n’avons eu qu’un non-conforme, ce n’était pas réellement volontaire mais il y avait des pièces qui n’allaient pas, le concurrent a donc été déclassé des courses considérées. Nous sommes en mesure de tout contrôler, nous pesons les disques de freins et toutes les pièces qui sont susceptibles d’être modifiées, nous pouvons vérifier n’importe quel aspect de la voiture, il est indispensable que la voiture soit conforme. Bien sur cela se fait dans l’ombre, cela ne se fait pas à chaque épreuve mais nous savons que si la voiture participe c’est qu’elle est conforme.”