Si la finale FIA WEC de Sao Paulo a réservé un très beau spectacle en piste, l’équipe de Le Mans Endurance Management a dû faire face à pas mal de problèmes au niveau de l’organisation du meeting. Les installations d’un autre temps vont maintenant laisser place à un paddock tout neuf avec on l’espère une vraie connexion Internet. Il est acquis que le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA ne sera pas de la partie en 2015 au Brésil. Si Emerson Fittipaldi, promoteur de l’événement, a indiqué à qui voulait l’entendre que Sao Paulo accueillerait le FIA WEC en mars 2016, l’annonce semble toutefois prématurée. En dépit d’un planning plus que chargé, nous sommes allés poser quelques questions à Gérard Neveu sur cette finale 2014 avec en prime quelques informations sur le futur.
« C’est toujours un plaisir de venir à Interlagos » nous indique le président du FIA WEC. « L’endroit est chargé d’histoire. Avec plus de 50 000 personnes présentes, cela prouve que le FIA WEC attire le public. On avait des pilotes brésiliens qui ont été très sollicités. Le Brésil a une grande histoire avec l’Endurance. L’idée est de revenir en 2016. Tout est en discussion avec les différents partenaires. Cependant, il faut que toutes les conditions soient réunies. Avec les nouvelles installations, tout peut changer dans le bon sens. »
Le FIA WEC a terminé son premier cycle de trois ans, cher à son président. Lancé dans un contexte économique pour le moins morose avec en plus le départ précipité de Peugeot, le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA est maintenant sur de bons rails avec un avenir qui s’éclaircit de plus en plus. « N’oublions pas que le FIA WEC a été lancé il y a seulement trois ans » poursuit Gérard Neveu. « C’est une extension des 24 Heures du Mans. Cette année, le championnat a une vraie crédibilité. Les gens l’ont maintenant bien compris. »
La seule petite déception reste le peu d’engagés en LM P1-L et LM P2. Si pour le moment rien ne devrait bouger du côté des non-hybrides, le LM P2 devrait voir son nombre d’engagés grossir en 2015, ce que ne dément pas le président du championnat : « C’est un peu comme le Téléthon. A cette date, les promesses sont là. Fin janvier, le Comité de Sélection se réunira et nous verrons où nous en sommes. Ce qui est certain, c’est que la visibilité est bonne. Nous garderons le format Pro-Am qui fonctionne. C’est pour moi l’esprit de la catégorie. La majorité des programmes sont liés aux gentlemen. Le bon exemple est Extreme Speed Motorsports. Sans Tequila Patron, pas de ESM. C’est la même chose pour G-Drive. Il y aura tout de même quelques petits changements en 2015. Les détails seront annoncés en février. On doit avoir un produit qui attire les jeunes avant de les faire passer en LM P1. Il y a une vraie histoire à mettre en place. L’idée est de donner une opportunité aux jeunes avec un Rookie Test le lendemain de la finale de Bahrain. »
Alors que les Blancpain GT Series mettent en place des primes, le FIA WEC n’a pas encore franchi le pas de récompenser les équipes et les pilotes par de l’argent. « On ne peut pas comparer un championnat mondial et un championnat européen » explique Neveu. « A la limite, on peut comparer avec l’ELMS. Dans quelques années, nous pourrons reparler de la distribution de primes. »
Malgré l’arrivée d’une manche supplémentaire en Europe aux dépens du Brésil, le nombre d’autos restera limité pour les courses overseas en 2015 : « 32 autos restent le maximum pour des raisons techniques. Nous avons quatre avions pour transporter les autos et un cinquième serait plus cher sans avoir la certitude de le remplir. De plus, il faut tenir compte de la capacité d’accueil des circuits. Nous ne sommes pas prêts à sacrifier la sécurité pour plus de revenus. En revanche, pourquoi pas donner des invitations à des teams locaux au gré des meetings. »
Avec 52 week-ends par an, il est compliqué de tenir compte des différents championnats pour éviter les concordances de dates. Malgré la présence de deux constructeurs japonais en 2015, trois dates du FIA WEC tombent en même temps que le SUPER GT, ce que n’apprécient guère les pilotes qui souhaitent prendre part aux deux séries. Idem pour la Blancpain Endurance Series à Monza qui tombe en même temps que l’ouverture du FIA WEC à Silverstone. Quand on pose la question au président du FIA WEC, la réponse est sans appel : « Il n’y a que 52 week-ends dans l’année. Il faut faire attention à la Formule 1 et aux évènements majeurs comme Daytona, Sebring ou Petit Le Mans. On ne peut pas satisfaire tout le monde. Nous publions le calendrier en septembre, ce qui est tout de même assez tôt. »
Le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA va maintenant entamer un deuxième cycle de trois ans : « Tous les paramètres sont bons pour 2015. Le nombre de médias du monde entier est en augmentation. Les pilotes et les teams sont satisfaits. Pour un promoteur, la situation est enviable mais on sait que la situation économique est encore fragile. »
Le président du FIA WEC en a profité pour tacler indirectement Bernie Ecclestone qui dénigre la nouvelle génération de fans : « Le FIA WEC n’est pas un championnat marketing même si les constructeurs veulent vendre des voitures. Il faut s’intéresser aux jeunes. On croit beaucoup à la plateforme digitale. Il n’y a pas que la presse écrite. Les nouveaux médias ont une place de choix dans le championnat. De plus, Pierre Fillon et moi-même allons veiller à garder une proximité entre les différents acteurs. » L’App FIA WEC permet aux fans de rester connectés au championnat même à des milliers de kilomètres des meetings.