FIA World Endurance Championship

Gérard Neveu : “Le bébé a grandi, il marche, à nous de le faire courir”

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Avant la reprise du FIA WEC en fin de semaine, l’équipe de Le Mans Endurance Management était au Paul Ricard pour le pénultième meeting European Le Mans Series de l’année. Si le Championnat du Monde d’Endurance a connu une pause assez longue depuis juin, le championnat européen a tenu meeting au Red Bull Ring en juillet. Avec près de 40 autos en ELMS et 30 en FIA WEC, les deux séries badgées ACO connaissent une belle stabilité. On attend les calendriers 2015 même si on sait déjà que les concurrents du FIA WEC se rendront à Bahrain jusqu’en 2017. Moins de trois ans après le lancement d’un Championnat du Monde d’Endurance tant attendu par tous les fans de la discipline et moins de deux ans après la reprise d’un ELMS moribond, Gérard Neveu, président de LMEM, fait le point sur les deux championnats en nous donnant quelques orientations pour le futur avec le début annoncé d’un nouveau cycle de trois ans pour le FIA WEC. (In English)

The Grid Walk L’été a été calme du côté de LMEM ?

 « L’été a surtout été studieux car le propre de l’endurance est de durer dans le temps. On se projette déjà sur 2015 dans les deux championnats. Nous négocions actuellement les contrats avec les circuits et la mise en place des calendriers 2015. On réfléchit aussi sur ce que l’on pourrait développer. Le dernier bloc FIA WEC est chargé car tout va s’enchaîner rapidement. Comme les équipes et les pilotes, on se doit tous d’être au point physiquement et mentalement. »

 Après trois courses, quel est le premier bilan du second écran avec l’App FIA WEC ?

 « C’est une vraie réussite mais il faut continuer à développer le produit. Ce n’est pas une équipe d’ingénieurs qui a mis sur pied cette application mais un groupe de travail avec des personnes de LMEM qui ont la connaissance du sport automobile. L’hiver dernier a été compliqué car c’était un vrai chantier à faire évoluer. Les évolutions n’arrêtent jamais et quelques ajustements seront mis en place d’ici la fin de saison. Il va y avoir des nouveautés avec encore plus d’interactivité sur le plan participatif. On tient à faire participer les fans et les régaler. Le postulat de départ était bien de proposer une application de qualité. Nous espérions avoir 150 000 à 200 000 téléchargements et nous en sommes déjà à près de 400 000. C’est une grande satisfaction pour nous. Dès Austin, les internautes pourront avoir sur le même écran la vidéo, le tracking et le classement. Le prix a lui aussi été revu du fait du nombre de courses restantes. Il sera aussi bientôt possible de renvoyer les images sur une télévision. »

The Fan Area at the Village La satisfaction est de rigueur avant la reprise FIA WEC ?

 « On redémarre la saison avec des déplacements lointains. La coupure a été longue et la reprise est importante. A titre personnel, je suis très content de voir le retour de OAK Racing sur trois courses. La grille est constante. Le meeting d’Austin s’annonce comme un événement majeur avec un feu d’artifice durant la course, un concert, la présence de plus de 400 Porsche, un plateau important de Corvette, etc… Il y a un vrai engouement pour ce Lone Star Le Mans, mais aussi sur les manches suivantes. »

Silverstone Pitwalk La nouvelle réglementation LM P1 aide au développement du championnat ?

 « Grâce au règlement technique mais aussi sportif, le FIA WEC est devenu le plus beau Championnat du Monde. Pour s’en convaincre, il suffit de calculer le nombre de changements de leaders depuis Silverstone, le nombre de dépassements, de faits de course. La vocation du FIA WEC est de s’inspirer des valeurs des 24 Heures du Mans, et de les transporter à travers le monde. Le championnat est très vitaminé. Les choses vont au rythme souhaité. Avec Pierre Fillon, président de l’ACO, nous enchaînons les rendez-vous. Il y a un intérêt croissant de constructeurs. Nous avons une bonne partie des meilleurs pilotes. Il suffit de voir ce qu’a fait André Lotterer à Spa en Formule 1. La grille fait rêver, toutes catégories confondues. Le spectacle est garanti et c’est une vraie fierté. Le barnum FIA WEC représente plus de 1000 personnes. »

Winning cars Le calendrier 2015 sera dévoilé à Austin ?

 « Il n’y a aucune obligation. Le calendrier 2015 est dessiné et ce n’est pas un calendrier qui sonnera la révolution. On communiquera sous peu, mais aucune date n’est encore prévue. »

 Près de trois ans après les débuts du FIA WEC, c’est la fin du premier cycle ?

 « Exactement ! Fin 2014, nous arriverons à la fin du premier cycle de trois ans qui a vu la gestation et la naissance du FIA WEC. L’équipe travaille au service des compétiteurs et on veut toujours faire mieux. On n’oublie pas le scepticisme ambiant à Sebring en 2012 : relations difficiles entre la FIA et l’ACO, implosion de la grille après Le Mans, réglementation peu stable, départ de Peugeot. Deux ans et demi après, on en est où ? Les doutes ont été balayés. On nous prédisait un ennui médiatique. On a battu le record de fréquentation au Mans cette année. La manche d’Austin en fin de semaine sera diffusée sur Fox2, l’application se développe, les médias sont de plus en plus nombreux à faire le déplacement sur les meetings. On sait d’où on vient, où on est et où on va.

 « On va repartir vers un nouveau cycle de trois ans. Nous avons déjà entériné la poursuite de la collaboration entre la FIA et l’ACO. La visibilité est bonne même s’il faut toujours surveiller les coûts. »

2014-6-Heures-de-Silverstone--JR5-0170 Il faut moins se battre qu’il y a trois ans ?

 « On ne peut pas dire cela comme ça car on doit toujours travailler. Les coûts doivent être contrôlés. Certes, l’intérêt du FIA WEC est grandissant et l’enjeu est important dans les trois ans qui viennent. Il nous faut augmenter la côté marketing, sportif et la valeur organisationnelle. On vit à travers le FIA WEC une expérience humaine unique. Ceux qui y travaillent sont ravis de le partager. Il faut absolument garder cette expérience humaine. C’est le meilleur gage d’avenir à avoir. Il n’y a pas de prise de grosse tête et il faut savoir rester humble. Le bébé a grandi, il marche, à nous de le faire courir. »

 La satisfaction est la même en ELMS ?

 « Nous avions près de 40 autos au Paul Ricard et d’autres sont attendues à Estoril pour la finale. Le championnat se porte bien car le business modèle est bon pour les équipes. On a remis une équipe sérieuse pour gérer cette série qui est importante à nos yeux. Nous avons choisi des circuits qui font rêver les pilotes et l’ACO tient à avoir un règlement cohérent. Il reste une course et bien malin qui peut donner le nom des différents champions. La bonne ambiance se retrouve au sein du paddock. La diffusion télévisée sera accrue en 2015. L’arrivée de la catégorie LM P3 s’annonce comme un vrai plus. Nous tenons à fixer 38 à 40 autos en 2015. On travaille aussi pour avoir ses séries de support. La formule samedi/dimanche est bonne même si on veut augmenter l’activité sur les circuits. Je prédis un beau final à Estoril. C’est un très bel endroit qui se prête à une belle fête de fin de saison. »

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