La saison 2016 de l’European Le Mans Series s’annonce sous de bons auspices avec un plateau supérieur à 40 autos. En quatre ans, le championnat continental européen labellisé Le Mans repris par l’équipe de LMEM s’est refait une santé. La catégorie LM P2 se maintient à un niveau de compétition élevé et les LM P3 sont de plus en plus nombreuses. Si les GTE sont toujours bien présentes, les GT3 auront droit à une série dédiée avec le concours de Michelin. L’arrivée des courses badgées Renault Sport rajoute de l’intérêt. A l’aube d’une saison 2016 qui s’annonce indécise dans les différentes catégories, Gérard Neveu a fait le point avec nous sur le programme 2016.
Comment se présente la saison 2016 ?
“Plutôt bien… La grille est relevée dans les différentes catégories et on ne peut que constater qu’elle est bien équilibrée. Le règlement mis en place fonctionne bien. Malgré le développement de la série, on a le sentiment qu’il existe toujours une patte familiale au sein du paddock, le tout dans une ambiance sereine. Les équipes sont prêtes à batailler sur la piste. Il y a un vrai engouement autour de cette dimension humaine. Le paddock est entouré de personnes gourmandes de sport automobile.”
Mettre en place un championnat dédié aux GT3 était le bon choix ?
“Il n’était pas question d’avoir 60 autos sur les grilles. C’était devenu compliqué d’avoir des GTE et GT3 en piste. Les deux catégories sont à la fois éloignées et proches. Les gentlemen occupent une part importante des championnats continentaux. Avoir une course en ouverture des 24 Heures du Mans était important car pour beaucoup, c’est l’étape suivante. Avec la Michelin GT3 Le Mans Cup, il n’est pas question d’entrer en conflit avec un quelconque championnat. De plus, nous entretenons des relations étroites avec les constructeurs présents en GTE qui ont besoin de visibilité en GT3. On ne peut pas ignorer le GT3 mais il faut le mettre à sa juste valeur. L’ACO a à coeur de mettre en place quelque chose de cohérent. On espère avoir une quinzaine d’autos la première année.”
Comment vont se gérer les ravitaillements vu que les équipes n’auront pas de stands ?
“Des passerelles entre les équipes ELMS et GT3 vont être mises en place. On va tout faire pour que les équipes soient placées au même endroit toute la saison dans la voie des stands.”
Le succès du LM P3 est une surprise ?
“La catégorie doit trouver son rythme de croisière. Bien entendu, on aimerait plus de diversité mais le fruit doit murir et il faut avoir un peu de recul, le tout dans un cadre financier le plus clair possible. Pierre Fillon et l’ACO ont touché une cible avec le LM P3. Ils ont tapé juste de suite. On a vite senti l’intérêt de constructeurs car cela correspond à un vrai business modèle. Les autos sont jolies et réussies. Le tout conjugué fait que la mise en service est plus rapide que prévu.”
LMEM a repris un championnat moribond. Quatre ans après, le succès est indéniable. Quelle est la clé de ce succès ?
“Il y a quatre ans, l’ELMS était au plus bas. Avec Pierre Fillon, nous avons posé sur la table une vision et une stratégie. Nous avons consulté les différents acteurs pour voir ce qui allait et ce qui n’allait pas. Il faut rester humble mais cela a fonctionné. On a eu la confiance des teams et la clé est bien là. Sans cette confiance, cela n’aurait pas pu être possible.”
L’objectif est maintenant de développer les meetings sur un plan plus général ?
“Après trois ou quatre ans, les meetings deviennent plus intenses et soutenus. Les plateaux reposent sur les règles techniques. Pour un team, s’engager en ELMS représente un risque. A nous de proposer un cadre qui tient compte des différentes contraintes. Nous n’avons pas dérapé sur les inscriptions, les règles techniques sont stables et le cadre mis en place a donné du crédit au championnat. Le paddock est traité avec la plus grande considération par l’ACO. De plus, il y a les prix financiers qui ne sont pas à négliger avec 100 000 euros au champion LM P2, 70 000 euros au 2ème et 50 000 au 3ème. L’ACO fait son possible pour enrichir ses championnats et pas s’enrichir elle-même. Il faut être attentif à tout, veiller à l’harmonie entre les différents acteurs. Garder le championnat à un tel niveau est un vrai challenge. On fait du sport automobile et il faut rester dans cet axe. L’ELMS est un championnat d’équipes alors que le FIA WEC est plus axé sur les constructeurs.
“En ELMS, il n’y a pas de notion de courses de support, mais bien un meeting global. Nous avons le même business modèle que Renault sur le sujet.”
La nouveauté concerne aussi les qualifications avec un nouveau système…
“Le principe de trois qualifications de dix minutes fait l’unanimité. Certes, le temps de roulage sera un peu moins important mais il y aura moins de trafic. Cela va donner de bonnes conditions d’avoir un vrai tour chrono.”