Absent cette saison des pelotons GT3, ART Grand Prix reste tout de même bien actif avec plusieurs programmes à la clé qui vont de la monoplace au DTM dans le giron Mercedes. En parallèle, Frédéric Vasseur gère Spark Racing Technology, société spécialisée dans la conception et la construction de systèmes hybrides et électriques. Reconnu par la FIA, Spark Racing Technology a été mandaté par les promoteurs du championnat FIA Formula E pour s’occuper du dessin et de la conception de la Spark-Renault SRT_01E. La première saison du championnat tout électrique vient tout juste de se terminer que les regards sont déjà tournés vers la prochaine.
Frédéric Vasseur a fait le point avec nous sur les évolutions des autos mais aussi sur l’avenir de l’équipe en endurance. Voir ART Grand Prix avec un programme d’envergure en endurance serait une bonne chose tant l’équipe a la capacité à s’exprimer dans la catégorie reine.
Quel est le bilan de cette première année de Formula E ?
« Le championnat est dans une phase intéressante. 2016 va permettre de voir de nouveaux constructeurs avec l’organisation de plus de courses. L’objectif sera de gommer les petites erreurs de jeunesse et encore progresser sur le plan technique. Je suis persuadé que l’arrivée de constructeurs va dynamiser le championnat avec de belles bagarres sur la piste et encore plus d’activités autour. C’est une course à l’énergie comme on peut le voir en FIA WEC. Ce n’est pas pour rien que les pilotes du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA sont régulièrement aux avant-postes. Le niveau de compétitivité est relevé. C’est assez fréquent de voir une quinzaine de pilotes groupés dans la même seconde. »
Les autos vont évoluer ?
« On reste dépendant de la densité d’énergie. On attend 15% de puissance supplémentaire en 2016 et 25% en année trois. L’idée est vraiment de toujours progresser avec comme ambition de n’avoir qu’une seule auto par course d’ici 2020. Il faut maintenant stabiliser le championnat afin que les équipes s’y retrouvent sur le plan de la fiabilité. Le châssis est monotype. Les constructeurs ont en charge environ 10% de l’auto. A terme, ce pourcentage devrait monter. La priorité numéro 1 est de bien maîtriser les coûts. »
Il y a de plus en plus de demandes pour accueillir le championnat ?
« Je crois qu’il y a environ 35 demandes de villes. Certaines étaient inaccessibles comme Moscou autour de la Place Rouge. C’était l’un des seuls lieux sur terre, peut-être avec la Muraille de Chine, où il était impensable de voir une course automobile. Pourtant, Alejandro Agag et son équipe ont réussi ce pari qui n’était pas gagné d’avance. A court terme, une manche est prévue à Paris. Le championnat dépasse les attentes de tout le monde dès sa première année. »
Concernant ART Grand Prix, le DTM prend une place importante en plus de la monoplace. A quand un retour de l’équipe en endurance ?
« Nous restons à l’écoute de tout ce que l’on peut nous proposer. Comme tout passionné de sport automobile, je rêve de participer aux 24 Heures du Mans. Il y a une vraie envie de voir ART Grand Prix au Mans. Cependant, le projet DTM avec Mercedes est basé sur le long terme et nous sommes très contents de cette collaboration. Mercedes est satisfait et l’inverse est aussi vrai. On ne peut pas être partout. En DTM, l’approche est différente car on travaille pour un constructeur. La relation n’a rien à voir avec ce que l’on peut connaître en GT3. Avec Mercedes, la collaboration dure depuis longtemps. Je crois que l’on a gagné plus de 100 courses avec eux, que ce soit avec Spengler, Saligon ou encore Bottas. Avec eux, nous sommes un peu comme à domicile et les rapports avec Toto Wolff sont étroits. »