Avec plus de 270 jours passés hors de son domicile, l’année 2015 de Fred Mako a été pour le moins fournie. Entre FIA WEC, Tudor United SportsCar Championship, les essais avec la Porsche 919 Hybrid et la nouvelle 911 GT3-R, sans oublier ses autres obligations professionnelles, le pilote Porsche Motorsport n’a pas eu le temps de chômer. Malgré un programme complet en FIA WEC et quelques piges aux Etats-Unis, 2015 n’a pas permis de le voir régulièrement sur la plus haute marche du podium. Malchanceux à Daytona, Sebring, Le Mans et Petit Le Mans, le Français s’est tout de même imposé à Bahrain lors du dernier rendez-vous FIA WEC en compagnie de son compatriote Patrick Pilet. La pause hivernale va lui permettre de recharger ses batteries et d’arriver gonflé à bloc pour le programme américain qui l’attend avec Earl Bamber sur l’une des deux Porsche 911 RSR officielles.
Que retenir de cette saison ?
« Le gros point positif reste les différents titres décrochés par Porsche aussi bien en FIA WEC qu’en Tudor United SportsCar Championship. Nous sommes là avant tout pour cela. Sur un plan plus personnel, la saison a été plutôt frustrante. La victoire de Bahrain a donné un peu de baume au cœur. L’abandon prématuré aux 24 Heures du Mans nous a vite mis hors du titre. A Silverstone on casse un amortisseur, à Spa on écope d’une pénalité. On devait arriver au Mans en tête du championnat mais on ne peut pas réécrire l’histoire. Toute l’équipe peut être satisfaite du travail réalisé tout au long de l’année. »
Selon toi, les forces en présence étaient à armes égales ?
« Il y a eu de grosses bagarres entre Porsche et Ferrari. Chaque marque avait ses points forts et ses points faibles. Aston Martin a reçu quelques avantages. Il faut regarder l’ensemble de la saison. La Balance de Performance lors des dernières courses était assez théorique car même avec un avantage, les Aston Martin n’ont pas gagné. »
Les nouvelles règles 2016 doivent permettre d’avoir moins de dérogations. A quoi faut-il s’attendre ?
« Il y a deux schémas possibles. La réglementation permet d’avoir des fenêtres sur les postes clés des différentes autos : poids, ratio charge/traînée. Les fenêtres sont assez réduites, ce qui doit permettre d’avoir des autos proches les unes des autres. La deuxième chose est de savoir ce qui va se passer si un constructeur est mieux que les autres et qu’il sort de la fenêtre. On risque d’arriver à ce que l’on avait jusqu’à présent. Malgré tout, on ne peut pas nier qu’il y a des points positifs avec des autos qui seront plus performantes même si tout reste dépendant des données et de la lecture de ces données par la FIA. On reste tout de même sur une balance de résultats et non une balance de performance. L’idée du lest embarqué était une solution, ou comme ce que l’on retrouve en SUPER GT avec du poids supplémentaire en fonction des points. En agissant de la sorte, tout le monde a sa chance. »
La version 2016 de la Porsche 911 RSR sera différente ?
« Il y a quelques mises à jour mais rien d’exceptionnel sur le plan visuel. Sur la performance pure, nous avons validé le travail fourni en essais. »
Ton programme 2016 passera principalement par les Etats-Unis. Content de ce nouveau challenge à relever ?
« C’est pour moi une très belle satisfaction car le championnat américain est très beau et très relevé. Il y une vraie volonté de garder les titres décrochés cette année. Comme tout le monde, nous aurons des points forts et des points faibles. Aux Etats-Unis, la façon de travailler est différente et les courses se gèrent différemment. En FIA WEC, on assiste à de longs sprints, tandis qu’aux Etats Unis il faut gérer deux paramètres avec la stratégie et la performance pure. Il est quasiment impossible de se refaire en FIA WEC contrairement au championnat WeatherTech où tout est toujours possible. Les contraintes ne sont pas les mêmes. »
Satisfait de partager ton baquet avec Earl ?
« Je suis très content surtout que Porsche a mis en place deux équipages très forts. Earl a disputé la saison 2015, ce qui fait qu’il connaît bien le championnat. Cependant, la concurrence sera relevée mais nous arrivons avec de grandes ambitions. J’ai hâte que ça recommence car j’ai une revanche à prendre sur 2015… »