Poleman en GTE-Pro des deux dernières éditions des 24 Heures du Mans, Fred Mako n’a pas fait la passe de trois puisque la Porsche 911 RSR du Porsche Team Manthey qu’il partage avec Marco Holzer et Richard Lietz n’a décroché que le 3ème chrono. Un accrochage a ralenti la chasse à la pole du trio de la #92, Mako se faisant harponner par une GTE-Am. Après une heure passée à réparer la #92, l’équipage a repris la piste mais sans toutefois améliorer.
La qualification a été tronquée par la sortie et les neutralisations ?
« Peu avant la fin de la deuxième session, il y avait beaucoup de trafic et j’ai voulu partir pour un tour clair. Lorsque j’ai accéléré, j’ai été percuté par un autre concurrent à l’avant droit. L’équipe a rapidement remis la voiture d’aplomb afin de revenir en piste pour la troisième séance qualificative, mais c’était trop tard. Cependant, je pense que nous avons un bon set-up de base pour la course. »
Le temps de roulage a été compliqué pour tout le monde…
« Nous avons attendu le jeudi pour boucler nos tours réglementaires. Le mercredi, la piste n’avait aucun grip. Il y avait une certaine tension en piste. Les essais n’ont pas permis de voir le potentiel de tout le monde. Je reste persuadé que les Aston Martin sont très avantagées. Il suffit de voir les temps dans les différents secteurs. Au Mans, on en distingue trois : un où il faut du grip mécanique, un où il faut une bonne vitesse de pointe, et un où l’aéro est privilégié. Si une auto est vite dans les deux premiers, c’est qu’elle a tout ce qu’il faut. Si Aston Martin Racing roule à fond, on ne pourra pas suivre. Peu importe le résultat, Porsche Team Manthey n’aura rien à se reprocher. Les autos ont été parfaitement préparées. On comptera les points à la fin. On fera notre course. »
Tu es le seul pilote à avoir roulé en GTE-Pro en Porsche, Ferrari et Aston Martin. C’est un avantage ?
« Disons que l’on connaît les points forts et les points faibles de chaque auto. L’an passé, les conditions étaient compliquées. Il fallait avoir une auto homogène. Quoi qu’on en dise, la Porsche n’était pas avantagée en 2013. Porsche a fait le doublé en faisant une course solide et aucune erreur. Porsche, Ferrari et Corvette sont très serrées en termes de performance. On ne peut pas enlever à Porsche que leur stratégie était parfaite. »
Pourtant les Aston Martin étaient déjà avantagées en 2013…
« Je ne le nie pas et je le disais déjà l’année passée. Actuellement, on assiste plutôt à une balance de travail. Si tu travailles bien, tu es pénalisé. Cela n’a plus rien à voir avec une BOP selon les autos. Si les quatre constructeurs sont dans le même dixième, c’est réussi. Là, c’est devenu trop sujet à polémique. »
On peut comparer cela au GT3 ?
« Non car les problématiques sont différentes. En GT3, il faut tenir compte des gentlemen avec des autos qui conviennent à tout le monde. La facilité de pilotage est privilégiée. Les GT3 sont plutôt faites pour les courses de sprint que d’endurance. En GTE, il y a une vraie base de travail. Il faut juste que les coûts ne s’envolent pas sachant qu’un constructeur doit montrer son savoir-faire. L’équation en GTE est compliquée. »
La Porsche n’a pas de kit Le Mans comme on peut le voir sur les Ferrari ?
« Il y a un kit « low downforce » mais qui n’est pas visible en soi. Le but est d’avoir moins de traînée. La configuration de l’auto est plus proche de ce que l’on a sur les autres circuits si l’on fait la comparaison à l’année passée. »
