En une seule saison, Frédéric Makowiecki s’est forgé une belle réputation chez Porsche. Seul pilote GTE à compter à trois saisons de FIA WEC dans trois GTE différentes, Mako est sans conteste l’une des pointures des différentes catégories GT. Son retour partiel en SUPER GT chez Dome-Honda lui a permis de se faire rappeler au bon souvenir de ses petits camarades avec une victoire à Fuji. Le FIA WEC lui a également donner l’occasion de s’imposer à deux reprises sur la Porsche 911 RSR #92, à Silverstone puis Shanghai. Marco Holzer a cédé son baquet à Patrick Pilet pour donner un tandem franco-français après Le Mans avec un dernier podium lors de la finale à Sao Paulo. La saison 2015 de Mako passera une nouvelle fois par le FIA WEC avec en prime les 24 Heures de Daytona sur une Porsche officielle. 2014 a aussi été celle de la nouveauté avec des débuts sur la Nordschleife puis deux tests dans la Porsche 919 Hybrid, si bien que son nom revient avec insistance pour piloter la troisième 919 Hybrid à Spa et au Mans. Retour avec lui sur une année bien remplie…

Quel bilan peux-t-on tirer de ton année en FIA WEC ?

 « Disons qu’elle est mitigée. Elle a débuté fort avec une victoire dès Silverstone, avant de rentrer dans le rang. Certes, j’ai joué le titre jusqu’au bout mais nous nous sommes retrouvés en difficulté à certains moments. Il faut maintenant en tirer les enseignements pour 2015. La Balance de Performance n’a pas été à notre avantage. Elle a été établie sur la course de Silverstone qui n’a pas été représentative. Aston Martin a joué le jeu de la BOP à 100%. Même si nous avons décroché le doublé en Angleterre, on ne peut pas dire que nous avons dominé de la tête et des épaules. Nous avons ensuite pris 25 kg à compter de Spa-Francorchamps pour en perdre 15 à partir de Shanghai. »

L’hiver va être studieux à Weissach ?

 « On doit comprendre ce qui a moins bien fonctionné. Intrinsèquement, nous étions proches de Ferrari. Nous arrivons à un niveau de performance équivalent. S’il n’y a pas beaucoup de grip, nous perdons du terrain. Porsche Team Manthey va continuer de travailler très dur en améliorant l’auto sur une multitude de détails. »

 Selon toi, le FIA WEC est monté d’un cran cette année ?

 « En GTE-Pro, le niveau est le même que par le passé car les concurrents sont identiques. Sur le plan de l’organisation générale, je pense qu’une nouvelle étape a été franchie avec beaucoup plus de spectateurs. De plus en plus de constructeurs arrivent en LM P1 et le plateau GTE est relevé. »

 Ton adaptation chez Porsche s’est parfaitement bien passée ?

 « Ce n’est jamais évident de découvrir une nouvelle équipe mais nous sommes tous montés en puissance au fil de la saison. De nouvelles têtes ont rejoint le programme GTE en début d’année. Tout le monde travaille parfaitement bien ensemble. Olaf (Manthey) est un monument qui a apporte beaucoup de sérénité même s’il sait taper du poing sur la table quand il le faut (rire). Le seul côté frustrant pour tout le monde est de ne pas avoir pu se battre à armes égales sur l’intégralité de la saison. J’attends avec impatience 2015 où il faudra être bon dans tous les domaines. »

Qu’en est-il d’un programme LM P1 ?

 « C’est déjà une belle reconnaissance que Porsche me fasse tester l’auto. C’est différent de ce que j’ai pu connaître jusqu’à présent et cette 919 Hybrid est bluffante. Pour la suite, Porsche n’a encore rien annoncé. Ce qui est assuré, c’est que je vais prendre part aux 24 Heures de Daytona. Cette course est mythique et nous allons nous employer à la gagner avec Jörg (Bergmeister) et Earl (Bamber). »

Que retenir de ton retour en SUPER GT ?

 « J’ai été très content d’y rouler à nouveau sachant que ce n’était pas prévu et que je n’ai pas poussé pour y revenir. Une fois de plus, j’ai pris beaucoup de plaisir au sein d’un peloton où il ne faut rien lâcher. Ce championnat est vraiment magnifique. Les nouvelles GT500 sont différentes sur le plan du pilotage. Il a fallu apprendre un nouveau mode d’emploi. Les autos sont assez proches des LM P1. En fonction de mes obligations, rouler à nouveau au Japon ne serait pas pour me déplaire. »

 Rouler sur la Nordschleife a aussi été un grand moment ?

 « Les 24 Heures du Nürburgring tiennent une place importante dans les courses d’endurance. C’est l’une des courses où les constructeurs sont très actifs. Auparavant, c’était très germanique. Bentley arrive, Aston Martin est déjà là. J’ai réellement pris beaucoup de plaisir sachant que le tracé n’est pas évident à assimiler. C’est une vision différente du sport automobile. Rouler pour le team Manthey permet de comprendre les choses plus rapidement. »