Si Ford fait son retour officiel aux 24 Heures du Mans dans la catégorie GT, 50 ans après le succès de la Ford GT, la marque de Detroit a aussi un passé en prototype. Apparue en 1981 à Brands Hatch, la Ford C100 devait permettre d’affronter la concurrence emmenée par Porsche, Rondeau et Lancia.
1982 devait être l’année du succès aux 24 Heures du Mans avec deux autos au départ, la première confiée à Manfred Winkelhock et Klaus Niedzwiedz, la seconde pour Klaus Ludwig et Marc Surer. Aucune des deux Ford C100 soutenues par Zakspeed n’a rallié l’arrivée. Pourtant, Manfred Winkelhock a eu son moment de gloire en plaçant sa monture aux commandes de la course, mais un souci d’embrayage a eu raison de la C100 de pointe.
Ne nous méprenons pas, ce programme Ford C100 était bien européen, toutefois avec l’aval de la maison mère. Ford n’était plus revenu officiellement dans la Sarthe depuis 1973, du temps de la Capri 3 litres Gr2.
C’est à Keith Duckworth que l’on a confié le moteur V8 Cosworth qui a gagné une centaine de chevaux. On a fait appel aux services de Len Bailey, le père des GT40, pour la partie châssis. Alain de Cadenet a été le premier à recevoir l’auto en 1981 avec dès ses débuts à Brands Hatch une quarantaine de tours en tête avant d’abandonner sur un problème de transmission.
La saison 1981 devait permettre de préparer la suivante avec la reprise du programme par Zakspeed. Tony Southgate et Eberhard Braun ont entrepris un gros travail à l’approche des 24 Heures du Mans : structure nid d’abeille, châssis plus rigide et plus léger, direction repositionnée, nouveaux amortisseurs, etc…Dès Silverstone, la Ford C100 s’est offert une 1ère ligne avant de décrocher la pole au Nürburgring. La course a été plus compliquée avec un abandon sur un problème de boîte de vitesses.
Cette année-là, c’est une autre Ford qui dominait les débats en Championnat du Monde, celle de Jean Rondeau pilotée par un certain Henri Pescarolo où Ford motorisait le prototype sarthois.