Inutile de vous présenter Fabien Barthez et on ne va pas vous refaire son cursus. Habitué à rouler en GT3 avec un titre de Champion de France GT à la clé chez Jérôme Policand, le natif de Lavelanet débute un nouveau challenge cette année au sein de sa propre structure, le Panis-Barthez Compétition. En 2016, Fabien Barthez met de côté les GTE et GT3 pour piloter une Ligier JS P2 en compagnie de Paul-Loup Chatin et Timothé Buret. En parallèle à un engagement en European Le Mans Series, l’écurie managée par le Tech 1 Racing dispute les 24 Heures du Mans. Deux ans après avoir pris part à l’épreuve sur une Ferrari 458 GTE, Fabien Barthez revient dans la Sarthe toujours avec la même banane et l’envie de combiner plaisir et travail bien fait. Avant le début des essais, Fabien Barthez nous a accordé un entretien.
Comment se passe cette nouvelle expérience en LM P2 ?
“Nous sommes prêts même si on peut dire que l’on n’est jamais assez prêt pour ce type d’évènement. Tout se met en place petit à petit. Le gros avantage reste la bonne ambiance au sein de l’équipe où tout se passe à merveille. Sans cela, on ne pourra avoir de bons résultats. Cela va d’Oliver (Panis) au cuisinier. Avant de prendre le volant de l’auto, je me suis dit que ça ne serait pas possible. Lorsque je suis descendu, j’ai totalement changé d’avis. J’avais peur de ne pas être prêt physiquement. Au fil du temps, je prends de plus en plus de plaisir.”
Quel est l’objectif pour cette première participation de l’équipe aux 24 Heures du Mans ?
“Voir le damier ! La course dure 24 heures et c’est notre première participation en tant qu’équipe. Ce sont mes débuts en LM P2, la première d’Olivier en patron d’équipe, la première de Renaud (Derlot) qui gère les pilotes, la première de Tech 1 sur un double tour d’horloge, la première de Paul-Loup en capitaine d’équipe et la première de Timothé au Mans. Cela fait beaucoup de première fois… Le seul qui ne débute pas est Pierre Dieudonné (rires).”
L’idée est bien de s’inscrire dans la durée ?
“Nous sommes là pour construire sur le long terme. Il ne faut pas se tromper d’objectif. Pour progresser, il faut rester sur la piste. On se doit de construire sur cette course.Le début de l’histoire remonte à seulement quelques mois. Si on fait cela avec Olivier, c’est pour bien faire et transmettre les choses. On transmet et on reçoit. Il n’est pas question pour nous de faire de la figuration.”
C’est aussi pour transmettre que le programme LM P3 est en place ?
“On ne peut pas mettre tous les pilotes directement dans une LM P2. C’est important d’avoir une présence en LM P3. L’idée est de gagner et de faire progresser nos pilotes, comme l’idée est bien de gagner les 24 Heures du Mans en LM P2 d’ici trois ou quatre ans.”
On peut voir le team s’étendre ?
“Passer à deux LM P2 n’est pas impossible tout en poursuivant le LM P3. Je me donne encore dix ans en sport automobile (rires). Nous avons tous la même philosophie.”
On est loin de la Journée Test en Formula Le Mans…
” (rires). Deux ans plus tard, j’étais au départ sur une Ferrari du team de Jérôme Policand avec Anthony Pons et Soheil Ayari. J’ai beaucoup appris. Je dois énormément à Jérôme en sport automobile. C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier. Avec la LM P2, j’ai dû réadapter mon pilotage même si la Ligier JS P2 est assez facile même si tout est relatif. Il y a cette philosophie de l’aéro à gérer qui n’a rien à voir avec une GT3. Il a fallu comprendre les virages, ce qui demande un temps d’adaptation. Il faut échanger, parler et écouter. L’idéal est de ne pas forcer, d’y aller progressivement et de faire sa course. Lorsque j’ai débuté au Mans, je suis allé questionner les pilotes LM P1 et tous m’ont dit la même chose : “regarde dans tes rétros et fais ta course. On s’occupe du reste.” Le Mans reste une course particulière. C’est un circuit rapide et on perd vite la notion de vitesse. Le Mans reste une course qu’il faut prendre avec beaucoup d’humilité. Tout se construit au fil des tours. Humainement parlant, Le Mans c’est fantastique.”