Avec un père chez Renault Sport et une mère chez Porsche, il aurait été étonnant qu’Estelle Meignen laisse le sport automobile hors de sa vie professionnelle. Sauf qu’être une fille peut encore rebuter des équipes, mais pas le Thiriet by TDS Racing. Arrivée en février 2014 en tant que stagiaire dans la partie mécanique, la jeune francilienne a débuté par s’occuper de la LM P2 alignée en European Le Mans Series par la structure de Jacques Morello et Xavier Combet. Changement de cap cette saison puisque Estelle a lâché les outils pour gérer la logistique, le relationnel avec les pilotes et les partenaires.
Estelle est le regard féminin de l’équipe, comme nous l’a précisé Xavier Combet : “Son rôle va au-delà de la logistique. Estelle est une vraie valeur ajoutée dans le contact. Son avis est complémentaire avec une vision qui peut être différente. On va dans le même sens et avoir un avis féminin peut permettre de voir les choses différemment. En sport automobile, les horaires sont compliqués et il faut des gens volontaires qui ne regardent pas les heures. Les prises de décision peuvent avoir des conséquences positives mais aussi négatives.”
Arrivée chez TDS Racing par le biais de l’Ecole de la Performance basée à Nogaro, Estelle n’avait pourtant pas vocation à rejoindre une équipe, comme elle nous l’a précisé : “A l’origine, je souhaitais travailler dans l’industrie contrairement à mes parents. J’ai effectué un stage de licence professionnelle à l’Autosport Academy et j’ai vite eu le déclic pour le sport automobile. Malgré une forte envie, trouver du travail dans ce milieu n’est pas évident, surtout en étant une fille. Il m’est arrivé que l’on me dise non parce que j’étais une fille. De plus, mon diplôme est entre celui d’ingénieur et de mécanicien, ce qui a compliqué les choses. A Nogaro, j’avais sept mois de stage et j’ai rejoint le TDS Racing. “
Après une année à faire de la mécanique, Estelle est restée au sein de la même structure mais en lâchant les outils : “Il y avait une volonté mutuelle avec l’équipe pour que je fasse autre chose. Mon année s’est pourtant parfaitement déroulée mais nous avons décidé conjointement de partir sur le domaine de la logistique. Je voulais poursuivre en sport automobile sans forcément penser à un domaine bien précis. C’est pour moi un métier mais surtout une passion. L’un ne va pas sans l’autre…”