Eric Van de Vyver aborde ce dernier meeting de l’année avec sérénité. Le patron des VdeV Endurance Series peut être satisfait de son championnat dans les différentes catégories. Seuls deux plateaux sont en piste à Estoril pour la finale avec les GT/Tourisme et Protos. On pensait que l’arrivée des LM P3 en masse allait mettre un coup d’arrêt aux CN, mais il n’en est rien. La saison 2016 devrait laisser une nouvelle fois augurer de grilles bien fournies. Plusieurs raisons font que le championnat est attractif : des coûts parfaitement maîtrisés, une bonne ambiance et de beaux circuits. Chez VdeV, pas de bling bling à une époque où chaque euro compte. A l’heure de dresser le bilan Eric Van de Vyver se veut positif et confiant pour l’avenir.
Quel est le bilan de saison 2015 ?
« Positif ! Nous avons tout de même un peu ramé avec les GT comme beaucoup de championnats. Faire rouler des GT3 demande des moyens conséquents. Cependant, les perspectives d’avenir sont bonnes. Si on en croit les discussions au sein des teams, on devrait avoir de 15 à 20 autos en GT/Tourisme la saison prochaine. »
L’arrivée des LM P3 a modifié l’ossature de la série ?
« On travaille en collaboration avec l’ACO depuis le début. Nous sommes ravis d’accueillir les LM P3 avec de nouvelles équipes qui vont nous rejoindre la saison prochaine. Les teams vont pouvoir cumuler VdeV et ELMS. Si nos prédictions sont bonnes, on devrait avoir environ 17 LM P3 en 2016 avec pas mal de teams inconnus chez nous. On va enfin avoir un vrai plateau global avec les GT/Tourisme. Ginetta vient de présenter la G57 qui sera autorisée en PFV (protos fermés VdeV) comme l’est la Pescarolo. La G57 est une auto moins chère équipée d’un moteur-boîte qui peut servir sur deux ans. »
Comment réagissent les équipes à l’arrivée des LM P3 ?
« Elles ne sont pas mécontentes. Nous aurons deux championnats en 2016 avec un pour les GT/Tourisme et un pour les LM P3. Si nous parvenons à avoir assez de Tourisme, peut-être que l’on ouvrira un vrai championnat. En qualification, il est clair que les LM P3 seront mieux que les GT. En course, le constat ne sera pas aussi simple avec des LM P3 qui embarqueront 80 litres contre 100 aux GT. De plus, les purs gentlemen vont devoir se faire à une auto sans assistance. Au final, la balance est bonne. »
Les Renault R.S. 01 vont rouler la saison prochaine ?
« C’est toujours d’actualité. La Renault R.S. 01 a été homologuée par la FFSA, les 24 Heures Series et d’autres championnats. J’ai été le premier à les accepter et l’intérêt pour l’auto en VdeV Endurance Series est grandissant. Face à une GT, son prix est raisonnable. »
Comment se porte le marché du CN ?
« De nouvelles équipes se montent et l’arrivée du LM P3 n’a pas modifié les choses car la clientèle n’est pas la même. On parle d’un nouveau constructeur avec cinq à six autos, mais je n’ai pas plus d’infos sur le sujet. Des teams présents en Funyo et Challenge Monoplace veulent passer en CN. C’est clairement la première étape pour aller au Mans. On a beaucoup de jeunes pilotes intéressés. Nous allons garder le moteur 2 litres même si à l’avenir on aimerait avoir un moteur qui vibre moins, pourquoi pas un 2.4 litres avec une petite baisse du régime. »
Quelle est la clé du succès du VdeV ?
« Tout ce que j’ai mis en place, je l’ai inventé moi-même. Je n’ai rien pris à personne. A une époque, je suis allé voir Stéphane Ratel et Patrick Peter pour leur demander de prendre les GT lorsqu’ils ont arrêté le BPR et j’ai lancé les courses des 4000 km. Même les protos n’existaient plus. J’ai tout remis sur pied avec Norma, Ligier, Merlin et d’autres. Aujourd’hui, une CN coûte 115 000 euros. Il y a 7 ans, c’était 100 000 euros. L’ambiance dans le championnat est restée la même et je n’ai pas l’intention de changer les choses. J’aime le sport automobile comme il était il y a 30 ans. Je tiens à ce que les circuits empruntés soient toujours aussi beaux. Les partenaires sont là pour avoir de beaux circuits. On gagne quand on a beaucoup de voitures. Je n’ai pas augmenté le prix des engagements depuis 10 ans, ce qui n’existe nulle part ailleurs. Ce qui m’intéresse et me motive, c’est d’avoir de beaux plateaux et que mes clients soient satisfaits. Je fais un métier génial et j’ai une chance inouïe. »
Voir des courses plus longues fait partie des réflexions ?
« Mon rêve est de relancer une course de 24 heures même si j’ai conscience que cela peut s’avérer difficile pour les moteurs des CN. L’idée serait de mélanger les plateaux pour avoir 80 autos. J’attends juste le bon moment pour cela. Pourquoi pas en 2017 à Motorland Aragon. On l’a déjà fait en Espagne avec une course de 12 heures. »
Être pilote et promoteur, c’est un avantage supplémentaire ?
« Disons que l’on est plus crédible et cela aide à voir les choses sous un angle différent. Je tiens toujours à renforcer la partie technique au niveau des commissaires et des contrôleurs. A titre d’exemple, une ligne de course n’est pas un vain mot. Je reste étonné de voir ce qui peut se passer dans d’autres championnats. En étant dans la voiture, je vois ce qui se passe. Il faut connaître le sport automobile pour le comprendre. »