FIA World Endurance Championship

Entretien avec Pierre Fillon et Gérard Neveu avant d’attaquer 2016…

Pierre Fillion, Gerard Neveu - ELMS 4 Hours du Castellet at Paul Ricard - Le Castellet - France
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Le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA va connaître sa 5ème saison. Depuis 2012, le bébé a tellement grandi qu’il marche seul depuis un moment. Pierre Fillon, président de l’ACO, et Gérard Neveu, directeur du FIA WEC, ont fait le point avec nous sur la saison à venir…

Quel est votre état d’esprit à quelques semaines de la reprise à Silverstone ?

Gérard Neveu : “Nous sommes très fiers de voir ce paddock très vivant. Il en fait rêver beaucoup, à commencer par nous. Les compétiteurs ont beaucoup travaillé cet hiver, ce qui nous laisse présager d’une saison excitante. Si j’avais un conseil à donner, ce serait de prendre un billet pour venir assister à une manche FIA WEC.”

Pierre Fillon : “2016 s’annonce encore mieux que 2015. Le niveau monte d’année en année. Il faut s’attendre à une belle saison. Les constructeurs proposent de nouvelles LM P1, les équipes LM P1 privées font confiance à un nouveau manufacturier pneumatique, de plus en plus de jeunes pilotes talentueux rejoignent la grille LM P2 et le retour de Ford GT intéresse. Les ingrédients qui vont donner une belle saison sont multiples. On s’attend à avoir un spectacle encore plus intense qu’en 2015.”

Gérard Neveu : “Le paddock va toujours dans le sens de la construction. Tout le monde s’est nourri du passé sans toucher à l’alchimie de départ. Tout promoteur rêve d’un scénario comme celui que l’on a. Il y a une belle capacité des compétiteurs à s’adapter. Les règles du jeu sont conçues par l’ACO et la FIA dans un cadre économique. Sans ce cadre, cela pourrait vite déraper. Tout cela n’empêche pas d’avoir le même champion deux ou trois années de suite. On espère tous que Toyota va pouvoir lutter face à Audi et Porsche.”

Contrôler les coûts est le leitmotiv ?

Pierre Fillon : “Nous y veillons avec beaucoup de sérieux car cela doit permettre d’attirer de nouveaux constructeurs. Nous avons déjà  limité en limitant les essais, le temps passé en soufflerie et le personnel sur les meetings. Il faut souligner que tout est fait en plein accord avec les différents acteurs.”

L’intérêt pour la classe LM P1 privée est toujours bien présent ?

Pierre Fillon : “On voit un vrai intérêt à poursuivre la classe LM P1 privée. Un groupe de travail a été mis en place pour cela. Les autos doivent être plus proches en termes de performance. Il est clair que ce sera de toute façon compliqué que les privés battent les usines.”

Gérard Neveu : “Une synthèse doit être rendue dans les plus brefs délais à la Commission Endurance. Il ne faut pas forcément que ce soit le plus riche qui gagne, mais bien le meilleur.”

Si on prend le cas d’Alpine qui aujourd’hui est en LM P2 avec un châssis basé sur une ORECA 05, qu’en sera-t-il avec la nouvelle réglementation LM P2 ?

Pierre Fillon : “Le dossier est à l’étude et la question n’est pas réglée. Il convient de voir où se situe Alpine en tant que constructeur. Il faut être vigilant sur l’équilibre pour ne pas qu’un constructeur d’envergure arrive avec des moyens importants. Alpine a parfaitement joué le jeu avec cette présence en LM P2.”

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La 9ème manche FIA WEC est maintenant bien acceptée par les équipes ?

Gérard Neveu : “L’intérêt général ne doit pas passer par l’intérêt individuel. Il y aura toujours des pour et des contre. La présence au Mexique va dans l’intérêt général du championnat. Il y a eu une opportunité, alors on l’a prise. La conférence de presse donnée il y a 15 jours a prouvé que l’on avait raison. Il y avait un décrochage après Le Mans. Maintenant, ce n’est plus le cas. A partir d’avril, on a une course par mois. On peut considérer que le seuil minimal est de 7 courses et maximal de 10. Avec 9, on couvre les principaux continents. Quand tout va bien, on part pour des cycles de trois ans avec les circuits.Il faut prendre le temps d’installer un évènement.”

Où en est-on de la collaboration avec l’IMSA ?

Pierre Fillon : “Les discussions se poursuivent. Il y a un écart avec ce que l’on avait envisagé au départ. Les philosophies sont différentes. Ils veulent en faire leur catégorie reine, ce qui n’est pas notre cas car nous avons des LM P1. Il subsiste donc quelques points de divergence. L’idée de base était d’avoir des autos qui puissent s’exprimer sur les deux championnats. Maintenant, il faut avancer car il n’y a plus de temps à perdre. Daytona 2017 va vite arriver. Nous avons des teams à protéger et on ne mettra jamais notre P2 en danger. Les Américains veulent des constructeurs sans faire de P1.”

Surtout que la catégorie LM P2 ne s’est jamais aussi bien portée…

Pierre Fillon : “On peut voir cette année de nouvelles têtes. La filière Endurance fonctionne bien. On a un niveau de compétition incroyable avec des pilotes qui arrivent du GP2.”

Gérard Neveu : “Les jeunes pilotes ne rêvent plus seulement de Formule 1. Un jeune ne va surtout pas estimer que c’est dégradant de rouler dans une LM P1. C’est aussi pour cela qu’il faut conforter le LM P1 privé qui sert de tremplin.”

L’inversion du calendrier est toujours à l’étude ?

Gérard Neveu : “C’est quelque chose de compliqué à mettre en place. De plus, il faut que tout colle avec le calendrier technique. Il faudrait aussi voir sur la façon de faire lors de la première année du changement pour que personne ne soit lésé. L’idée était d’utiliser des tracés de l’hémisphère sud durant l’hiver mais il faut des circuits adaptés. N’oublions pas non plus que les équipes présentes en GTE sont actives dans différents championnats et on se doit de prendre en compte ce paramètre.”

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