Avec la mise en chantier d’une nouvelle LMP1, deux Morgan LMP2 qui jouent le titre mondial FIA WEC ce week-end et deux Morgan LMP2 en lice pour la couronne Asian Le Mans Series, Onroak Automotive est sur le devant de la scène en cette fin d’année. La partie constructeur de OAK Racing est active sur tous les fronts tout comme peut l’être l’équipe. Si la saison 2013 du team manceau a été intense, celle qui s’annonce devrait l’être tout autant. Les sujets de discussion avec Jacques Nicolet sont multiples et le président du OAK Racing fait à coup sûr partie des personnes les plus prisées des journalistes en cette fin d’année. Entretien…

Jacques, avant de se projeter vers 2014, le premier objectif reste le titre FIA WEC ? Dans une semaine, bis repetita avec l’Asian Le Mans Series…

 « Sans aucun doute ! Dans tous les cas, il faut qu’une Morgan l’emporte. Ce week-end, chaque auto aura sa chance. Une fois de plus, la concurrence sera féroce mais nous tous les ingrédients sont réunis pour bien figurer sur ce tracé de Bahrain. Pour ce qui est de l’Asian Le Mans Series, nous avons pris l’option de rouler en Judd au contraire de Nissan en FIA WEC. J’ai un profond respect pour Judd et vraiment beaucoup de sympathie pour eux. Nos entreprises sont en quelque sorte similaires. Je suis heureux d’avoir donné la toute première victoire du moteur HK à Zhuhai. En deux week-ends, OAK Racing joue deux titres importants et nous accordons beaucoup d’importance aux deux. Ils correspondent aux lourds investissements, qu’ils soient financiers ou humains. En une même saison, nous alignons trois autos en FIA WEC et une en Asian Le Mans Series. L’année 2013 est pour nous à la fois intéressante et chargée. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est positive pour l’équipe et les Morgan. On a montré que nos Morgan étaient taillées pour l’Endurance. Il y a eu une belle réactivité sur le plan de la fiabilité et c’est un sans-faute pour tout le monde. »

Cette saison, le FIA WEC a franchi une nouvelle étape ?

 « L’implication globale de tout le monde fait que c’est exceptionnel. La diversité au niveau des constructeurs est bien là. Personnellement, je suis très fier de participer à cette compétition. Il n’y a pas de coups bas et l’ambiance est très bonne. Cette année, le FIA WEC a pris une autre dimension. Les courses de six heures sont de vrais grands prix où il faut rouler à fond du premier au dernier tour. Au Mans, hormis la météo, c’était à fond absolu tout le temps. Pour nous, la bagarre entre nos deux autos a été très excitante au Mans car c’est uniquement les conditions de course qui les ont départagées. Ce doublé est un très beau geste sportif et je pense que nous sommes la première équipe à faire cela en LMP2. »

Avant de se rendre à Sepang, le bilan est tout aussi positif en Asian Le Mans Series ?

 « En accord avec KCMG, nous avons décidé d’engager nous-mêmes une Morgan LMP2. Grâce à cela, Onroak Automotive a pu assurer un vrai service constructeur. Il faut saluer la sportivité exceptionnelle de KCMG. Ce championnat est tout neuf et il faut le mettre en place petit à petit. Certes, le démarrage est relativement difficile mais nous y croyons. A notre niveau, nous avons fait le maximum de ce que l’on pouvait faire. Je pense sincèrement que l’Asie est un bon marché pour les courses d’endurance. A l’heure actuelle, le territoire est quasiment vierge. On sent que cela peut vite devenir quelque chose de fort, notamment en Chine. Cependant, c’est un vrai challenge. OAK Racing a souhaité ne faire rouler que des pilotes asiatiques et on peut même dire que nos équipages ont quasiment été tous chinois. OAK Racing Team Total fait confiance aux jeunes. Il y a la perspective de bâtir un lien très fort entre l’Endurance et l’Asie, avec en point d’orgue les 24 Heures du Mans. A l’issue du meeting de Sepang, nous resterons rouler sur place pour tester des pilotes. Même s’il reste quelques places, l’intérêt pour le roulage est certain. La culture du sport automobile se met en place petit à petit sur le continent asiatique. »

L’arrivée des « LMP3 » est une bonne chose ?

 « Il faut saluer la décision de Mark Thomas et l’ACO d’autoriser les prototypes CN à rouler en Asian Le Mans Series. Cette démarche est très pragmatique car elle intègre bien le constat de construire une filière sport automobile en Asie. Pour aller en LMP2, la marche est haute : budget, pilotage, technique. Accepter les CN coque carbone est positif, notamment pour les gentlemen. C’est une bonne chose pour installer encore plus le sport automobile en Asie. »

Ce marché peut intéresser Onroak Automotive ?

 « Le sujet intéresse Onroak Automotive dans son évolution de constructeur de voitures de course. Onroak est déjà impliqué au sommet de la pyramide et aller vers le socle de cette pyramide fait partie des perspectives. On peut voir le gros succès de ces autos en VdeV Endurance Series. Les CN plaisent aux gentlemen. Le fait de passer à des coques en carbone est un point important. »

 Où en est-t-on du programme LMP1 ?

 « Pour nous, la stratégie est double. Nous sommes constructeurs d’une LMP1. Nous construisons cette LMP1 pour des teams privés en LMP1-L. Nous attendons des clients sachant que des discussions sont en cours. Cependant, nous sommes quelque peu dans l’expectative. De l’autre côté, il y a OAK Racing qui a l’ambition de rouler en LMP1 du fait de la nouvelle réglementation. L’objectif est de bâtir un programme sur trois ans avec comme but de mener l’équipe en hybride. Les choses s’organisent petit à petit. C’est un objectif ambitieux qui nécessite des partenariats. On pourra le mener à bien si nous faisons des rencontres et des rapprochements. Aujourd’hui, notre ambition est de réunir toutes les conditions pour convaincre les partenaires de nous rejoindre. »

La LMP1 sera présentée sous peu ?

 « Ce que je peux dire pour le moment, c’est que l’auto est d’une très grande qualité. Si on la compare à notre ancienne LMP1, je dirais qu’il y a deux mondes très différents. Je reste très confiant. A côté de cela, OAK Racing veut utiliser un produit Onroak Automotive. L’ambition est clairement d’aller jouer avec les grands. A l’heure actuelle, le planning de roulage n’est pas encore déterminé. »

Quid du LMP2 ?

 « On étudie différentes pistes pour l’avenir. La Morgan actuelle poursuit sa route jusqu’à la fin de son homologation, soit jusqu’à fin 2016. Nous avons des sollicitations pour vendre des Morgan LMP2, ce qui prouve l’intérêt et la qualité de notre produit. Le programme 2014 du OAK Racing n’est pas encore connu même si on en saura plus d’ici la fin de l’année. Pour ce qui est d’une présence aux Etats-Unis, rien n’est confirmé même si là aussi, la réponse est imminente. »